Déc
01

Souvenirs du championnat des maîtres Moscou 2005

Souvenirs du championnat des maîtres Moscou 2005 par Réjean Charbonneau

C’est avec enthousiasme que Christiane Angelucci et moi avons décidé de relever le défi de l’aventure de la COUPE DES MAÎTRES 2005 en Russie après avoir pris connaissance du projet de participation fort bien élaboré et dans des conditions difficiles par le directeur national canadien des maîtres, Jean-Yves Babin. D’entrée de jeu nous prenions la décision de bien profiter d’un séjour de deux semaines afin de visiter Saint-Petersbourg et Moscou et ne pas se limiter à la seule compétition. Nous n’avons pas été déçus.

Notre périple a débuté par Saint-Petersbourg: pour les amoureux de l’art, de l’histoire et de l’architecture c’est incontournable. Fondée en 1703 l’intérêt de cette ville s’est dévoilé grâce aux tsars et à Catherine de Russie en particulier qui ont fait venir d’Europe des architectes italiens et français qui y ont laissé au fil des siècles des bâtiments cossus et riches sur le plan architectural. La ville de Saint-Petersbourg a été nommée la Venise du Nord du fait que les tsars ont fait creuser des canaux et ériger de nombreux ponts afin d’imiter la ville de Venise en Italie, ce qui procure un cachet très particulier à la ville. À voir absolument: le célèbre musée de l’Ermitage, ce palais des tsars russes, haut lieu de culture et mondialement connu, qui abrite, entre autres trésors, une collection de peintures à faire pâlir le Louvre et le British Museum. Saint-Petersbourg se visite à pied, chaque coin de rue est le théâtre d’un nouveau décor. Nous habitions un petit hôtel des années cinquante mais rénové et confortable.

Prochaine destination: nous prenons le train pour Moscou, puis un taxi pour nous rendre à notre hébergement à 25 km au nord de Moscou. Il est tard, notre arrivée est un peu compliquée mais bon, c’est l’aventure.

Le lendemain des autobus confortables et à l’heure nous transportent au centre de ski, question de se familiariser avec les pistes deux jours avant la première course (30 km pour moi). Le centre de ski est presqu’au centre-ville de Krasnogorsk et, curieusement, il n’y a pas de montagnes. C’est un dénivelé qui longe une rivière entre deux plateaux. Les pistes ont été aménagées dans ce dénivelé et sur un des plateaux. Il y avait une partie intéressante avec de courtes montées et bien sûr de courtes descentes très rythmées, très dynamiques. Les conditions des pistes et de la température étaient idéales bien que la neige nous semblait différente du Québec. Pour ma part le 30 km m’a donné du fil à retordre d’autant plus que les compétiteurs étaient de haut calibre (environ 500 russes contre 300 étrangers de 12 pays). Christiane a bien fait à sa première course, 3e au 15 km patin et 4e aux autres courses.

En milieu de semaine, petite escapade au centre-ville de Moscou. Gucci, Cartier, Mercedes, Coca Cola nommez-les ils sont là, et bien là! Beaucoup de publicité c’est un centre-ville très européen. Beaucoup de voitures de luxe… Curieux!!! À voir: la Place Rouge, le Kremlin, le Gum (300 magasins) et quelques bâtiments autour de la Place Rouge. En quittant le centre, les bâtiments, dont la plupart sont des tours d’habitation, deviennent ternes et moches. Ce sont les vestiges de la simplicité involontaire. Ces immeubles sont vraiment sans intérêt.

Les Russes ne sont pas particulièrement accueillants, à peine quelques sourires, mais malgré leur apparente froideur, on a envie de les connaître un peu plus et d’entrer dans leur monde. Chez les jeunes on sent un petit changement d’attitude par rapport aux étrangers, ils sont plus ouverts. Fait surprenant, peu de gens parlent anglais, encore moins le français, même dans les commerces du centre de Saint-Petersbourg. Compte tenu de leur alphabet on imagine qu’il doit être difficile d’apprendre une langue étrangère.

En conclusion, nous avons beaucoup apprécié découvrir ce coin mystérieux de la planète. Je ne vous dirais pas de partir de Montréal ou de Québec et de vous rendre directement en Russie quoique ce soit un pays à connaître, mais si vous êtes en Europe pour quelques semaines, prenez 3 jours pour vous rendre à Saint-Petersbourg, ma première suggestion par rapport à Moscou, même si vous devez avoir un visa le détour en vaut vraiment la peine et c’est à trois heures de vol de Paris.

Au plaisir de vous revoir dans les bois du Québec!

Décembre 2005

Déc
01

Les dessous des Championnats Mondiaux des Maîtres en Russie 2005

Les dessous des Championnats Mondiaux des Maîtres en Russie par Jean-Yves Babin, Saint-Romuald

J’ai déjà traité de ces championnats dans la lettre circulaire de l’Association canadienne des Maîtres. J’ai pensé que les lecteurs de l’Écho des Maîtres du Québec souhaiteraient aussi en savoir un peu plus sur les dessous de ce voyage. Malgré ce qui suit, je tiens à vous assurer que ce voyage a constitué pour moi une expérience inoubliable.

Dans un voyage, le plus long est d’arriver à la porte

Il y a eu les multiples échanges avec l’organisation de Russie; puis les transferts bancaires toujours de plus en plus compliqués, pour des sommes d’argent de plus en plus importantes (p. ex. 10,000 $), car il s’agissait des réservations de tout le groupe. Le tout sans jamais pouvoir obtenir de confirmation si l’argent se rendait bien. L’année qui a précédé les championnats aura été ponctuée de cinq transferts d’argent. Tout pour ajouter quelques cheveux blancs à ma tête déjà passablement grise.

Le voyage forme la jeunesse

Ce n’est pas grave. Enfin le départ! Montréal, Frankfort et Moscou plusieurs heures plus tard. Tout va bien malgré le manque de sommeil et pas mal de fatigue. Arrivé à Moscou, je m’installe devant le convoyeur à bagage avec mes deux compagnons de voyage. Eux récupèrent rapidement leurs deux bagages et moi je récupère mon sac à ski. Malheureusement le deuxième bagage ne vient pas. Je me présente donc aux réclamations et, en utilisant ma langue et mes mains, les employés finissent par comprendre le problème et là commencent à tapocher sur l’ordinateur et à placoter au téléphone. Évidemment je ne comprends strictement rien de ce qu’il se dit. Quatre dames se mettent en branle pour retracer mon bagage et là c’est parti … les formulaires à remplir. Un premier, un deuxième je ne sais trop pourquoi, et ainsi de suite jusqu’au cinquième, malgré mes protestations après le quatrième.

Pendant tout ce temps mes deux collègues attendent patiemment en faisant le pied de grue. Il fait très chaud dans l’aéroport et moi je trouve qu’il fait encore plus chaud. Après 45 minutes, miracle, on a retracé mon bagage. On avait oublié de le mettre a bord à Frankfort et on m’assure que je l’aurai le lendemain. On me dit qu’en appelant le soir ou le lendemain, je saurai à quel moment il me sera livré. Le soir et le lendemain, peine perdue, aucune réponse au numéro indiqué; là je me suis demandé si j’avais bien compris les explications de l’interprète qui en passant, aurait encore eu besoin de fignoler son anglais, car je n’étais jamais certain si elle me comprenait et moi-même n’étais pas certain de toujours la comprendre, ou si c’est moi qui ne savait pas téléphoner à la russe. Enfin, après une dernière tentative téléphonique après laquelle j’avais pris la décision de me rendre à l’aéroport en taxi, une heure de route à grand frais, je réussis enfin à joindre un interlocuteur et on me confirme que le bagage me sera livré dans l’après midi.

Tout heureux d’avoir récupéré mes effets personnels, je m’empresse de défaire ma valise et de préparer mes skis pour une reconnaissance des pistes le lendemain. Je sors les étaux à ski Swix, flambants neufs, gracieusement prêtés par Carl Blanchet. Impossible de les fixer au rebord des tables prévues à cette fin, il est trop épais. En branchant mon fer à farter, le transformateur saute! Fini le fer à farter, ainsi va la vie! J’ai dû faire appel aux bons samaritains pour toute la durée des compétitions; heureusement j’en ai trouvés.

Plus on va loin, plus la connaissance baisse

Parlons un peu de la haute gastronomie Russe. Le premier soir, disons que l’on ne savait pas trop ce que l’on a mangé, mais ce fut tout au plus acceptable. C’est le lendemain matin que la dure réalité nous a rattrapés après une nuit sans sommeil. On nous sert du poisson encore avec sa peau et du riz, plat chaud qui nous fut servi froid. Excellent pour le moral!

Nous avons crû comprendre que notre hôtel faisait partie d’un complexe récréatif probablement réservé aux bons Russes du régime communiste de l’époque et toujours réservé aux mêmes Russes sous le régime capitaliste. Ce complexe n’a probablement jamais eu à accueillir des étrangers. Vous comprendrez donc que nous avons réellement vécu à la russe pendant notre séjour, ce qui nous a permis de mieux connaître leur culture. Il y a toujours des avantages à tirer d’une expérience.

Par conséquent, la salle à manger fonctionnait à la méthode russe. Ils ont la bonne habitude de mettre tous les plats chauds sur chaque table avant l’ouverture de la salle à manger. Comme nous étions environ 150 personnes et que la salle était ouverte de 4h30 à 6h00, nul besoin de vous dire dans quel état on trouvait les plats chauds à 5h30. Après quelque jours de ce régime froid, je me suis donné comme mission d’améliorer la situation. J’ai donc pris mon courage à deux mains et entrepris des négociations avec l’interprète afin de corriger la situation. Surprise le lendemain, les plats chauds n’étaient pas sur la table à notre arrivée dans la salle à manger, mais nous arrivaient dès que nos fesses touchaient la chaise. Cette façon constituait une amélioration, mais ne nous laissait pas plus de temps pour siroter notre bière ou déguster notre salade sans que l’assiette principale ne refroidisse.

Ce rituel s’est maintenu jusqu’au dernier soir du séjour. Mystère et boule de gomme, pas de plats chauds au souper ce soir-là; on attend quelques minutes et on en fait notre deuil. Nous attaquons donc ce qu’il y a sur la table, une salade de patates entre autres qui en passant était bonne; nous en avons mangé une quantité suffisante pour constituer un repas complet. Lorsqu’on a été rassasié une demi-heure plus tard, voilà le plat chaud qui arrive! On a pu seulement y goûter et, malheureusement, c’était pour une première fois délicieux. Enfin on a compris qu’ils avaient compris et que c’était nous qui n’avions pas compris. Voilà un exemple de communication efficace.

Quand les Russes prennent les grands moyens

Ce qu’il faut comprendre et que nous n’avions toujours pas compris, c’est que lorsque c’est indiqué que la salle à manger est ouverte de 4h30 à 6h00, cela signifie que tu dois sortir à 6h00, alors que nous, fidèles à nos coutumes occidentales, entrions à 6h00. Nul besoin de vous dire que notre habitude devait passablement indisposer les deux dames qui nous ont servis pendant dix jours et qui devaient être sur place de 5h00 du matin à 7h00 du soir. D’ailleurs ces deux personnes étaient fort différentes: l’une, plutôt coquette, que nous arrivions à faire sourire sans trop de difficulté (la nouvelle génération); l’autre, d’un fort gabarit (genre armoire à glace) et de qui nous n’avons pas réussi à arracher un seul sourire durant tout le séjour.

L’avant dernier soir, fidèle à notre habitude, sirotant tranquillement notre café instantané, vers 6h30 l’une d’elle se pointe à notre table, affichant un air résolu et nous dit : « Go home! » Je vous laisse deviner laquelle c’était.

Nous avons compris que son vocabulaire anglais était plutôt limité et nous avons aussi compris ce qu’elle voulait. Les grands moyens sont parfois très efficaces. Je ne voudrais pas vous laisser sous l’impression que son attitude était inacceptable. Dans le même contexte, une serveuse québécoise aurait aussi avertit ses clients qu’il était temps de partir, sans toutefois utiliser le même vocabulaire. Que voulez vous, c’est probablement les deux seul mots d’anglais quelle connaissait et qu’elle venait d’apprendre du cuisinier.

Mai 2005

Oct
01

Maître 301

Maître 301 par Paul Junique

À la demande du contentieux de l’AMSF, le prof Junique a préparé les questions d’un examen pour évaluer le quotient intellectuel des skieurs et skieuses qui désirent devenir ou demeurer membres de l’AMSFQ. Mettez votre cerveau à l’épreuve en répondant au questionnaire et faites parvenir vos réponses par courrier ou courriel à l’Écho des Maîtres. Les résultats de l’examen vous seront présentés dans un prochain numéro de votre bulletin préféré.

Question 1
Sur la ligne de départ d’un 50 km style libre, vous réalisez que vous avez pris vos bâtons de classique. Laquelle des attitudes suivantes adoptez-vous?
A) Vous actionnez les organisateurs de la course
B) Vous essayez de passer inaperçu
C) Vous blâmez votre conjoint(e)
D) Vous déclarez le «vol» à votre assureur
Question 2
Pourquoi le statut de maître ne s’applique-t-il qu’aux individus de 30 ans et plus?
A) Parce que la catégorie Maître zéro n’existe pas
B) Parce qu’avant 30 ans on n’est pas maître
C) Parce que c’est partout comme ça et que ça va pas changer
D) Parce que c’est à partir de 30 ans qu’on devient maître
Question 3
Combien de kilomètres peut-on skier avec les bandes de fartage auto-collantes?
A) Plus
B) En masse
C) Beaucoup
D) Pas mal
Question 4
Laquelle des brosses suivantes est la plus apte à remplacer la brosse de nylon à poils bleus?
A) Une brosse à bleu d’Auvergne
B) Une brosse à la grosse Bleue
C) Une brosse de bleu (bleu est ici synonyme de débutant)
D) Une brosse de bleu (bleu signifie ici «catégorie de travailleurs»)
Question 5
Laquelle des épreuves suivantes a les 10 dernières secondes les plus angoissantes?
A) Le Tour du Mont Valin
B) La Keskinada
C) Le Marathon Canadien de Ski
D) La Loppett du Mont Ste-Anne
Question 6
Pour laquelle des raisons suivantes êtes-vous maître?
A) J’ai plus de 30 ans
B) J’ai payé ma cotisation à Léon
C) Léon a payé ma cotisation
D) J’aime lire l’Écho des Maîtres
Question 7
Laquelle des initiatives suivantes vous apparaît-elle la plus adaptée pour améliorer son entraînement en vue d’une éventuelle participation au Championnat du Monde des Maîtres de 2024, en Éthiopie?
A) Prendre des cours de Tigréen
B) Prendre des cours de Gallas
C) Prendre des cours de Sidamas
D) Prendre des cours d’Abyssin
Question 8
Laquelle des qualités suivantes est nécessaire pour faire partie de l’AMSFQ?
A) Ne pas oublier de payer sa cotisation
B) Être maître
C) Être membre en règle
D) Avoir un foie qui résiste au vin Fisch…
Question 9
Sur le circuit des Maîtres, laquelle des descentes suivantes préférez-vous?
A) La descente de police quand le party du Camp des Maîtres devient incontrôlable
B) La descente du podium avec une médaille au cou
C) La descente pour faire les tests de glisse
D) Celle qui suit la montée que vous haïssez le plus
Question 10
Lesquels des sous-vêtements suivants sont les plus aérodynamiques pour un maître IV ?
A) Pearl Izumi
B) Louis Garneau
C) Craft
D) Odlo
Question 11
Laquelle des assertions suivantes justifie le fait que le transport des skis Fischer dans un sac Rossignol soit à déconseiller?
A) La couleur des skis Fischer ne s’harmonise pas avec celle du sac Rossignol
B) Les skis Fischer sont tellement bien dans un sac Rossignol qu’ils ne veulent plus en sortir
C) Le sac Rossignol peut être traumatisé
D) La couleur du sac Rossignol ne s’harmonise pas avec celle des skis Fischer
Question 12
À qui doit-on la célèbre réplique: «Dans la course, je suis resté debout au moins une fois»?
A) À un maître qui avait essayé le vin Fisch…
B) À un pas maître
C) À un maître qui n’a pas suivi le cours d’équilibre de Léon
D) À un maître qui a suivi le cours d’équilibre de Léon
Question 13
Dans lequel des pays suivants est extrait le pétrole qui sert à la fabrication du plastique qui entre dans la composition des semelles des skis équitables?
A) Guatémala
B) Sierra Leone
C) Mozambique
D) On ne peut pas répondre puisqu’on ignore la marque du ski
Question 14
Laquelle des définitions suivantes s’applique à un ski «vert»?
A) Ski utilisé par grand froid
B) Ski qui se recycle facilement en ski de roche
C) Mélange de ski jaune et de ski bleu
D) Ski écologique sans gras trans
Question 15
Combien de maîtres vont réussir cet examen?
A) Peu
B) Pas beaucoup
C) Quelques uns
D) Un certain nombre
Question 16
Pour laquelle des raisons suivantes met-on les skis au four?
A) Pour les faire cuire
B) Pour s’en débarasser
C) Pour pouvoir le raconter au Camp des Maîtres et passer pour un pro.
D) Pour fair plaisir à Monsieur Toko
Question 17
Pour laquelle des raisons suivantes faut-il rendre son dossard après une course?
A) Parce que pendant la course, les officiels ne les récupèrent pas
B) Parce qu’il est vraiment dégoûtant à l’arrivée
C) Pour ne pas être accusé de possession illégale de dossard
D) Pour qu’il soit lavé avant son prochain départ
Question 18
Dans un départ de masse, vous vous trouvez devant G. Beaulieu. Que faire?
A) Tassez-vous
B) Saluez-le de ma part
C) Impossible
D) Attention à vos bâtons
Question 19
Au deuxième ravitaillement de la Loppett du mont Orford, vous avez le choix entre un verre de Gatorade chaud du côté droit de la piste et un verre de Gatorade froid du côté gauche. Laquelle des attitudes suivantes adoptez-vous?
A) Vous êtes gaucher, le verre de droite n’est pas à votre portée
B) Il n’y a pas de Gatorade au deuxième ravitaillement de la Loppett du Mont Orford. C’est soit de l’eau, soit du thé
C) Vous prenez les deux verres pour en faire un de Gatorage tiède
D) Vous êtes membre d’IMCO et vous ne voulez pas salir les parties blanches de votre costume avec du Gatorade. Vous n’en prenez donc pas
Question 20
Laquelle des réponses est le mieux adaptée à la question suivante: « Êtes vous fier d’être maître? » ?
A) Oui
B) Oui
C) Oui
D) Oui
Octobre 2005

Oct
01

Les Oméga-3

Les Oméga-3, par Pierrette Bergeron

C’est une expression de plus en plus répandue maintenant, dans la publicité et les médias. La recherche scientifique s‘y intéresse également depuis plusieurs années. On attribue aux oméga-3 une multitude de bienfaits, de la protection contre les maladies cardiovasculaires (MCV) et inflammatoires à l‘amélioration du système immunitaire et de la santé mentale, etc.

De quoi s‘agit-il au juste? Qu‘est-ce que ça fait? Où ça se trouve? En faut-il beaucoup? Je tenterai de répondre brièvement à ces questions, malgré la complexité de ce sujet.

Qu‘est-ce que c‘est?

Les oméga-3 sont une sorte d‘acides gras polyinsaturés. Une graisse est constituée d‘une molécule de glycérol et de molécules d‘acides gras (un triglycéride comporte trois acides gras). Le terme «polyinsaturé» signifie que plus d‘un lien entre deux atomes de carbone n‘est pas saturé d‘hydrogène (un atome de carbone a quatre valences et un atome d‘hydrogène, une). «Oméga» indique la position du carbone où se situe le premier lien insaturé; dans le cas illustré, ce serait 2 (voir la formule chimique ci-dessous).

Les acides ALA (alpha-linoléique : 18 atomes de carbone, 3 liaisons doubles), EPA (eicosapentanoïque : 20 atomes de carbone, 5 liaisons doubles) et DHA (docosahexaénoïque : 22 atomes de carbone, 6 liaisons doubles) ont leur première liaison double sur le 3e carbone; donc, ils sont des oméga-3.

Qu‘est-ce que ça fait?

Puisque les acides gras oméga-3 sont indispensables à toutes nos cellules, ils ont des effets biologiques multiples. Lorsque les quantités sont inappropriées, certaines maladies peuvent s‘ensuivre.

Plusieurs études sérieuses ont prouvé qu‘un niveau sanguin élevé d‘oméga-3 diminue le risque de MCV. Les oméga-3 empêchent la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins, contribuent à la réduction des niveaux de triglycérides sériques et semblent favoriser une tension artérielle normale.

La consommation d‘oméga-3 serait associée à la diminution du risque de certains cancers, selon certaines études épidémiologiques; cependant, d‘autres recherches sont nécessaires avant de se prononcer sur cette relation.

Le DHA est le principal composant lipidique de la partie phospholipidique du cerveau. La majorité des études épidémiologiques laissent croire que la consommation d‘oméga-3 est associée à un effet protecteur contre le déclin cognitif ou la démence; toutefois, ces études présentent des limites qui peuvent invalider les résultats. Les oméga-3 pourraient être impliqués dans le maintien de la fonction cognitive par leurs propriétés anti-inflammatoires ou leurs effets bénéfiques au niveau cardiovasculaire.

En ce qui concerne les maladies inflammatoires, on continue à examiner l‘utilité des oméga-3 pour réduire les posologies de médicaments anti-inflammatoires. Le ratio oméga-6 : oméga-3 semble avoir une incidence; plus il est élevé, plus la tendance à l‘inflammation serait accrue.

Dans les pays où la consommation de poissons est élevée, la prévalence de la dépression est moindre. Cette corrélation a incité des chercheurs à vérifier si les oméga-3 pouvaient avoir un effet. Des études préliminaires montrent que l‘EPA est efficace comme traitement adjuvant dans la dépression majeure résistante au traitement conventionnel.

Donc, d‘autres recherches doivent être poursuivies avant de prouver l’existence de relations de cause à effet entre les oméga-3 et plusieurs problèmes de santé, sauf pour les MCV.

Où ça se trouve?

Les oméga-3 sont des nutriments dits essentiels, c‘est-à-dire que nous avons de la difficulté à les synthétiser; c‘est surtout vrai pour l‘ALA et le DHA. Nous devons donc les obtenir par l‘alimentation.

Les principales sources d‘ALA proviennent des huiles végétales polyinsaturées, en particulier les huiles de lin, de canola et de soya. L‘EPA et le DHA se trouvent surtout dans les poissons gras (maquereau, saumon atlantique, hareng, sardines, truite, thon) et en quantité moindre dans les fruits de mer; les teneurs sont similaires qu‘ils soient sauvages ou d‘élevage.

Puisque l‘équilibre avec les oméga-6 est important étant donné que ces derniers ont un effet antagoniste, notons que les huiles de tournesol, de maïs, de soya, de sésame et d‘arachide de même que les noix et graines sont riches en oméga6 (voir tableau 1).

Combien en faut-il?

Les scientifiques ne s‘entendent pas encore tout à fait sur les quantités à recommander à la population (voir tableau 2). Le ratio entre les oméga-3 et les oméga-6 devrait être de 1:6 selon Santé Canada, et peut varier de 1:3 à 1:10 selon les auteurs.

Le Règlement sur les aliments et drogues autorise l‘allégation «source d‘acides gras polyinsaturés oméga-3» sur l‘étiquette si l‘aliment en contient au moins 0,3 g par portion.

En somme, il suffit de consommer deux repas de poisson gras par semaine et d‘inclure des huiles et aliments riches en ALA pour obtenir notre dose d‘oméga-3; l‘équilibre avec les oméga-6 devrait être respecté si la consommation totale de matières grasses n‘est pas trop élevée. Pour prévenir les maladies, il faut également s‘assurer d‘avoir un équilibre de vie en plus d‘une alimentation saine.

Pierrette est consultante en nutrition sportive et enseigne en Techniques de diététique au Cégep de Limoilou. Elle a étudié en diététique à l‘Université Laval et en éducation à l‘Université du Colorado. Les sports qu‘elle pratique de façon plus intensive sont le cyclisme, le ski de fond et la course à pied.

Octobre 2005

Mai
01

L’Ironman du ski : le Défi Boréal

L’Ironman du ski : le Défi Boréal
par Devashish Paul, Ottawa,
Collaboration spéciale

Ils étaient 29 skieurs en style libre au matin du 26 février 2005 à prendre part à la première édition du Défi Boréal (www.defiboreal.com). «La loppet d’un jour la plus longue au monde» affirment les organisateurs de cette épreuve de 100 km. En route pour ce voyage au long cours dans l’un des plus fabuleux paysages naturels à l’est de Rocheuses.

Le vent soufflait du nord-ouest à 30 km/h, la température atteignait à peine -19 °C. C’est droit devant ce décor de carte postale qu’on s’est élancé au matin du 26 février sur la piste spécialement tracée pour l’occasion par les motoneigistes de la région et autres citoyens bénévoles. Les premiers 55 km ont eu de quoi couper le souffle, non seulement par l’intensité des dénivelés, mais aussi par la beauté vierge des paysages. Pour un peu, on aurait vu surgir de cette toile immaculée ces vieux amérindiens sages d’un passé révolu… Mais en bouclant en direction de Forestville, le fort vent de dos et le soleil de face ont eu tôt fait de ramener les esprits à la réalité.

Têtes d’affiche
Les skieurs ont la notoire habitude de démarrer en fous. Cette course de 100 km n’aura pas fait exception. Steve Cyr, troisième au 50 km libre à la Keskinada et trois fois olympien au biathlon, démarre sur les chapeaux de roues. Paul Tolomiczenko et Phil Shaw, tous les deux dans les 15 premiers à la Keski la fin de semaine précédente, tentent de le suivre mais doivent se résoudre à demeurer derrière le quatrième, le marathonien et ancien membre de l’Équipe nationale, Mike Dyon.

Pour sa part, Steve continue d’avaler kilomètre sur kilomètre, passant au 45e km environ une demi-heure avant les autres. C’est à cet endroit que Mike Dyon en profite pour prendre de l’avance sur Paul Tolomiczenko, qui vient de s’arrêter pour fouiller dans son sac, amené là par les organisateurs. Phil Shaw suit Dyon dans son échappée. Tolomiczenko ne parviendra pas à les rattraper. L’endurance de Steve Cyr, acquise au cours de plusieurs années de courses de ski, lui aura permis d’arriver 20 minutes avant les autres, en un temps de 5h11. Il avoue avoir cassé au 95e km, mais il a pu terminer sur ses skis, porté par sa seule énergie de jusqu’au-boutiste. Dyon, qui a réussi à distancer Phil Shaw, termine deuxième. Shaw croise la ligne d’arrivée au 3e rang. Paul Tolomiczenko arrive 4e. Il déclare : « J’ai mal coursé ; je n’aurais pas dû suivre l’olympien les 10 premiers kilomètres… mais ça en valait la peine parce que vous ne savez jamais jusqu’où vous pouvez vous pousser à moins de l’essayer. » Patrick Bellemare arrive bon cinquième après avoir skié tout le parcours en solitaire.

Et autres courageux
Derrière eux, quelque dix skieurs groupés avancent résolument en se relayant, dans l’espoir de briser ensemble la barrière des 6 heures, un Gold Standard pour cette distance. Déjà au 45e km, l’éventualité de briser la marque des 6h00 s’amenuise, à moins que les skieurs ne décident d’accélérer à une cadence d’enfer dans la deuxième moitié du parcours. Se trouve dans ce peloton l’illustre Paul Junique, qui raconte ses propres péripéties dans l’article ci-après, avec toute la verve qu’on lui connaît. Avec un temps tout à fait incroyable de 6h17 dans ce 100 km, cet honorable Maître aura complété en février la triple couronne des courses de ski au Québec.

Du côté des femmes, la lutte se sera montrée beaucoup plus serrée. Je vous invite à lire ce qu’en dit Diane Bouchard en page 8.

Énergie bien investie
Les skieurs auront aussi donné du leur pour une bonne cause. En effet, les organisateurs visaient aussi à amasser des fonds pour l’école secondaire locale où enseignent trois des fondateurs du Défi (Éric Maltais, Gino Jean et David Delauney). L’argent amassé servira à acheter de l’équipement de sport et à financer les activités sportives de l’école. Les commanditaires ont couvert 100 % des coûts associés à l’événement et les 100 $ d’inscription additionnés à la levée de fonds ont permis d’accumuler la somme de 10 000 $ pour l’école.

Félicitations aux organisateurs!

Mai 2005

Mai
01

Rêve Boréal

Rêve Boréal
par Diane Bouchard et Les Communications Alain Potvin, Lac-au-Saumon

Bonjour tout le monde! Oui, j’ai réalisé mon Défi Boréal de 100 km en style libre en 7h32 et ce, au prix d’énormes efforts et d’un investissement énergétique élevé. Voici brièvement comment j’ai vécu cette journée.

Lever à 5h00, déjeuner de riz aux fruits que j’ai fait avant de partir, bonne hydratation, visualisation de la course et motivation positive; relâchement. Dernière vérification de l’équipement, j’enfile des vêtements appropriés, un petit bec de mon chum Nelson et hop me voilà prête.

La première partie du parcours est difficile: très montagneux, neige froide et peu glissante, température de –19 °C au départ. La mise en train est ardue à 8h00, car habituellement je m’entraîne le soir après mon travail vers 18h00 et la fin de semaine vers 11h00. Pour faire mon volume, je skie entre 4h00 et 4h30 en continu le samedi et le dimanche.

Au 10e km, je ressens de la douleur à l’intérieur du genou droit et une crampe me tenaille le mollet gauche. Ces malaises viennent miner temporairement ma confiance, mon corps me parle comme on dit. Je m’hydrate bien et commence à penser que le 100 km va être long.

Je ne peux pas maintenir ma cadence habituelle et devant cette réalité, j’accepte que mon corps prenne un rythme plus lent. À partir de maintenant, je me concentre sur un kilomètre à la fois. Je pense aux gens qui m’ont encouragé dans ce défi, aux jeunes qui doivent lutter à chaque jour pour leur vie. Je suis contente d’être là et je dois être positive. Les bénévoles sont sympathiques dans les relais, toujours prêts à nous aider; ils nous donnent de la nourriture, des breuvages et des encouragements. Les pistes sont très belles, le soleil est au rendez-vous et la nature contribue à m’aider à refaire le plein d’énergie. Je me sens de mieux en mieux.

J’ai fait la première partie du parcours de 50 km en 4h10 et je vous avoue, j’en étais un peu déçue. Soudain, des paroles du fondeur Pierre Harvey me reviennent : « Tu pèses sur un bouton pour un autre 50 km. » Celles-ci m’encouragent et contribuent à décupler mon énergie pour la suite de l’épreuve.

Les kilomètres diminuent, le plaisir d’être là s’accentue, l’endorphine est au rendez-vous, je me sens vraiment bien. La deuxième partie du parcours est beaucoup plus facile somme toute! Malgré les difficultés et l’ampleur de l’épreuve, mon corps a bien géré ce défi. Il m’a permis de terminer en force et d’apprécier le plaisir de skier jusqu’à la fin. Mon temps pour la seconde moitié est de 3h22, j’en suis fort satisfaite.

Nous sommes 29 participants à avoir terminé l’épreuve du 100 km, dont trois femmes. Je me suis classée deuxième chez les femmes, devant Laurence Grandmont, à une minute de la gagnante Mélanie Jacqmain.

Je suis bien contente de cette double expérience à la fois athlétique et humanitaire.

Je vous remercie de m’avoir encouragé et appuyé en contribuant à la FONDATION RÊVES D’ENFANTS. Vos généreux dons permettront de remettre intégralement la rondelette somme de 1 242 $ à la fondation. Merci de permettre à un enfant de réaliser son RÊVE!

Mai 2005

Mai
01

Un peu de repos

Un peu de repos
par Paul Junique

Salut les Maîtres! Entre le Marathon Canadien, la Keskinada et le Skiathlon de Rimouski, j’ai pris un petit repos à Forestville, au Défi Boréal.

Si vous n’y avez pas participé, vous avez manqué:

  • le site: le plateau de départ est à quelques mètres de la chambre d’hôtel. On sort du lit, on chausse les skis et hop… sur la piste. Après la course, la douche est à 30 secondes de la ligne d’arrivée.
  • le petit déjeuner: spécial pour les anxieux, il est servi à n’importe quelle heure de la nuit.
  • le buffet de l’hôtel: il vaut le déplacement.
  • le banquet: enfin un vrai souper! De plus on peut s’installer sérieusement au bar, la chambre est proche.
  • les médailles: création d’une artiste locale, la mienne trône non pas sur mon rack à médailles, à la cave, mais sur mon bureau.
  • la balade en traversier. Trouvez d’autres compétitions où on fait du bateau pour atteindre le départ.
  • la course: lisez ce qui suit.

Sous un beau soleil, un vent faible et une température clémente (tout pour faire de l’événement un succès), le son de la corne annonce le départ du Défi Boréal de Forestville.

Le premier kilomètre donne aux cinq premiers skieurs l’occasion de creuser un petit écart et de prendre les commandes de la trentaine de participants du 100 km style libre qui vient de commencer.

De mon côté, je roule à bon train, entraînant dans mon sillage une dizaine de skieurs qui, très poliment, me laissent «tirer». La piste est large, bien traçée, agréable. Gentleman, après les huit premiers kilomètres, juste avant d’amorcer les premières montées, je laisse un autre skieur prendre le relais. Ni trop longues, ni trop abruptes, ces premières côtes sont sans pitié pour ceux qui ne maîtrisent pas bien la technique. Concentré sur mes «Rossignol», je n’ai même pas remarqué le 1er poste de ravitaillement.

Et la montée continue, entrecoupée de quelques belles descentes placées ça et là par les organisateurs, pour relaxer les muscles de nos jambes. Ah! oui, j’oubliais le petit pont de bois, totalement déneigé qui m’est apparu dans une descente, au sortir d’une courbe. Qu’est-ce qui m’a aidé à ne pas finir dans le ruisseau: l’instinct, la chance ou mon ange gardien?

Les faux plats se succèdent dans un décor de rêve. Si vous êtes amateur de pêche, vous arrêterez sûrement pour planifier vos prochaines vacances: les lacs que l’on longe ou contourne sont tous aussi attirants les uns que les autres. Malheureusement, on est en course et je n’ai pas le temps de rêver beaucoup. De plus, je tire assez souvent mon groupe de skieurs et je me sens plein de responsabilités. Il faut que je les ramène à bon port et en santé.

Avant la bifurcation du circuit de 38 km, les organisateurs nous ont recommandé la prudence. La descente est rapide et les virages, plutôt prononcés. J’ai négocié toute cette partie les fesses serrées (et les dents aussi), mais en parfait contrôle des mes «Rossignol».

Les postes de ravitaillement sont très accueillants. On s’y arrête régulièrement quelques secondes pour un verre de jus, un ou deux carrés aux dattes (j’en rève encore) et les encouragements des bénévoles. Skieurs, remerciez tous les bénévoles, parce qu’ils ont fait un excellent travail et ont grandement contribué au succès de l’événement.

Notre groupe de dix s’est considérablement réduit au fil des kilomètres. Nous sommes maintenant quatre. C’est plus difficile de faire du social, mais on perd moins de temps aux ravitaillements. Dans une des dernières descentes, Réjean Lévesque est tombé et s’est blessé au nez avec ses lunettes. Le visage ensanglanté, il a pris de nombreuses minutes pour nous rejoindre. Pas question de le laisser seul. Je lève le pied et ralentit l’allure. Dans un tel événement, on ne profitera pas d’une blessure pour distancer un compétiteur. C’est ça, la camaraderie. Le tempo légèrement ralenti, le groupe reste soudé. Devashish et moi tirons à tour de rôle; les deux autres s’accrochent.

Vers le 45e km, une longue descente annonce le début de la section plane qui mène à l’arrivée. Terminées les montées. On pourraît penser que c’est un avantage: pas pour moi. Moins de montées: moins de descentes, donc moins de récupération et des efforts continuels pour avancer. La fatigue commence à se faire sentir, j’ai de la difficulté à parler [un fait rarissime NDLR].

Au fait, vous vous demandez peut-être comment on se prépare pour un 100 km en style libre? Je vous livre ma recette. Je ne me suis pas entraîné en style libre. Eh oui, je demeure à Montréal où il n’y a pas grand place où pratiquer. Par contre il y a quelques kilomètres de pistes tracées pour le classique sur le Mont Royal. En fait cette année, il n’y a eu que deux ou trois traçages avant mon départ pour Forestville. La ville doit investir ailleurs… J’use donc mes skis de roche soit sur le Mont Royal, à raison d’une centaine de kilomètres par semaine, soit en compétition les fins de semaine. Pour m’endurcir la couenne, je participe au Marathon canadien de ski (j’en ai 25 à mon actif) et, comme je le fais en coureur de bois (je dors dehors), j’ai la peau qui s’habitue aux engelures. Mon test en style libre, c’était la semaine passée, au 50 km du Keskinada (j’y participe aussi depuis bien longtemps).

Revenons à notre «randonnée». Mon style devient de plus en plus minable. Par chance, il n’y a ni télévision ni photographe dans les derniers kilomètres. Merci aux organisateurs. Je serais gêné de me voir en déphasé sur du plat (les Maîtres vont penser que j’ai appris à skier avec…).
On a pris quelques secondes pour faire une rotation de nos skis, pour que l’usure soit plus uniforme. En fait ce fut l’occasion d’un petit repos. Réjean et Thomas McGee ont de plus en plus de difficulté à rester dans le groupe. «Ne lâchez pas les gars, il n’en reste pas beaucoup.» Devashish et moi, on s’est finalement retrouvé seuls, à partir du kilomètre 85. Mon cerveau est déconnecté depuis un bon moment. Branché sur le pilotage automatique, je termine la dernière portion en vrai zombi. Étonnamment, je ne souffre pas. Je trouve simplement le temps long. Maintenant que l’épreuve est presque terminée, je reste surpris de ne pas avoir eu envie d’arrêter, d’abandonner. Au risque de passer pour un masochiste, je pense même avoir eu du plaisir dans ces derniers kilomètres.

Une motoneige arrive vers nous. Le conducteur ralentit pour nous prévenir qu’il ne reste que 2 km. Rassurés, nous nous sommes offert une petite erreur de parcours. Pas grand chose, juste deux cent mètres, pour profiter au maximum de la piste. Et puis, au sortir d’une courbe, la ligne d’arrivée est apparue. On s’est tenu la main pour rentrer ensemble. Il y a six heures, je ne connaissais pas mon compagnon. Maintenant j’ai un nouveau copain de ski. Devashish, merci pour ta compagnie. On se revoit dans quelques jours aux Monts Valin… et au Défi 2006. On aura plein de souvenirs à se raconter, le temps passera plus vite.

La ligne d’arrivée passée, pendant que je décroche mes fixations, une petite fille blonde s’approche: «Félicitations, monsieur!». Je n’ai pas eu le temps de la remercier, mais ce fut le plus beau moment de la balade. Je pense que son papa était derrière l’ordinateur et rentrait les temps d’arrivée. Si c’est bien lui, qu’il remercie sa fille, elle a fait de ma course un succès!

Mai 2005

Jan
02

Mea culpa

Mea culpa par Paul Junique

Une furieuse envie de pipi, ça peut surprendre tous les Maîtres. La mienne est arrivée quelques minutes avant le départ du 40 km de Saint-Félicien en mars 2004. En courant, je fonce vers les toilettes, tout en descendant les fermetures éclair de ma veste et de mon gilet. Pour gagner du temps, je commence même à relever le haut de mon habit de ski, à baisser mon collant, à relever mon chandail, à baisser mon bas de Lifa et à relever mon haut de Lifa*.

Je suis prêt, j’ouvre la porte des toilettes et je glisse mon pouce gauche (je suis gaucher), écarté des autres doigts, entre ma bedaine et mes petites culottes (d’un beau bleu Lifa avec le devant blindé gris pour éviter les coups de froid). Je descends mes bobettes et je commence à uriner… dans la poubelle.

Ça m’a pris dix secondes pour réaliser (c’est long). Honteux et désemparé, je me suis rapidement enfermé dans une toilette pour terminer mon pipi. Personne ne m’a vu.

C’est pas fini, on continue la lecture. Après la course, apprenant qu’il y a des douches dans les toilettes, je décide de me laver avant de repartir. Je retourne donc à la toilette et, surprise… la poubelle n’est plus là. En fait elle est dans… la toilette des femmes. Eh oui, j’ai pissé dans la poubelle de la toilette des femmes. Mille excuses.

Salut Gaëtan

*La séquence que je viens de décrire peut sembler compliquée, mais relisez la attentivement et vous verrez qu’elle suit l’ordre chronologique du déshabillage d’un Maître avant d’aller à la toilette.

Janvier 2005



Jan
01

Errare humanum est, sed perseverare diabolicum

Errare humanum est, sed perseverare diabolicum*
par Paul Junique

Une petite vite pour vous remonter le moral si vous êtes dans votre biorythme descendant.
C’est l’histoire vraie d’un Maître pas chanceux.

«Les skieurs du 40 km sont priés de se rendre sur la ligne de départ. Départ dans 10
minutes.» Notre Maître pas chanceux, skis en main, franchit le plateau de départ,
pose ses skis dans les traces et change de couleur. Aie! Aie! Il vient de réaliser qu’il a
farté ses skis… de patin pour le 40 km classique du Mont Sainte-Anne (édition 2004) !

Panique! Il reste huit minutes avant le coup de feu. Le Maître pas chanceux quitte le
plateau en courant, s’engouffre dans son auto et fonce vers son domicile situé
heureusement pas très loin.

Changement de skis et le Maître pas chanceux se rue vers son véhicule qui l’attend
devant la maison. Aie! Aie! Il a oublié les clés dans l’auto qui naturellement est fermée
à clé… et il n’a pas de double, c’est une auto louée. Ne cédant pas à la panique,
notre Maître pas chanceux part en courant sur la route 360 et arrête un bon samaritain
qui le reconduit au départ. Les derniers coureurs sont partis depuis sept minutes.

Retraversée du plateau…

Aie! Aie! Les bâtons sont toujours dans l’auto! Il faut en trouver d’autres! Finalement,
avec 12 minutes de retard, notre Maître pas chanceux commence enfin sa course. Bel
exemple de malchance, surtout pour un Maître dont l’inscription quelques minutes
avant la course lui en a coûté 90 $!

*L’erreur est humaine, mais persévérer est…

Janvier 2005

Déc
10

Vieillir et s’entraîner tout en demeurant en santé

(document sous forme de présentation)

lien vers le document pdf

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