Mar
01

Approche pratique pour les frileux des extrémités

Approche pratique pour les frileux des extrémités par Lucien Rodrigue

À un moment ou l’autre, chacun de nous a ressenti le froid, spécialement les moins bien rembourrés sur le plan du gras corporel.

À ce sujet, il existe une condition particulière qui peut être très dérangeante pour certains d’entre nous. Il s’agit de la maladie de Raynaud. Celle-ci se caractérise par de l’ischémie intermittente [manque d’oxygène] au niveau des extrémités, soit les mains, les pieds, parfois le nez et possiblement l’autre extrémité en question…

De fait, au contact d’air un peu froid, les mains, par exemple, deviennent blanches, froides, douloureuses et un peu engourdies. Dans les cas sévères, elles prennent successivement les teintes de blanc, de violet puis de rouge. Cette maladie peut atteindre les individus à des degrés variables et elle a tendance à s’accentuer avec l’âge.

Ce qui se produit, en fait, c’est que le thermostat de ces personnes est déréglé. Au contact de l’air froid, les artères des poignets, par exemple, ferment le robinet et coupent la circulation sanguine aux mains. Donc, pas de sang, pas de chaleur et à -20 avec un peu de vent, ganté de beaux petits gants de compétition, ça ajoute un genre  » popsicle  » à la technique.

Plusieurs causes peuvent expliquer ce problème. Ce peut d’abord être d’origine médicamenteuse. Par exemple, les Bêta-bloquants, médicaments antihypertenseurs très prisés par les archers parce qu’ils diminuent la fréquence cardiaque et empêchent les tremblements.

Ça peut aussi être dû à des traumatismes, notamment engelures aux mains à quelques reprises, microtraumatismes répétés chez les bûcherons avec scie à chaîne et chirurgie ou contusion sévère.

Cela peut être causé par une maladie du collagène comme le Lupus, la polyarthrite, la sclérodermie. Cela peut être idiopathique, de cause inconnue.

Il faut donc essayer de reprogrammer le thermostat et c’est ce que je vous propose aujourd’hui.

D’abord, quand c’est possible, il faut éviter les situations qui provoquent le problème, comme travailler les mains dans l’eau froide ou encore farter ses skis à l’extérieur les mains nues. Tant que c’est possible, il faut garder la température du tronc un peu plus chaude.

Par ailleurs, des médicaments ont été prouvés efficaces dans environ 50 % des cas et si jamais ça intéresse quelqu’un, il s’agit des bloquants calciques.

Enfin, voici la technique de reprogrammation que nous pourrions utiliser : remplir un récipient d’eau chaude [120 °F] et s’y plonger les mains [les extrémités frileuses] pendant 2 à 5 minutes tandis qu’on est à l’intérieur de la maison et peu vêtu [ex. : t-shirt et jeans]. Immédiatement après, sortir à l’extérieur, habillé légèrement, à un moment où il fait assez frais et se plonger les mains dans l’eau à 120 °F pendant dix minutes. Rentrez au chaud et replongez-vous les mains pendant 2 à 5 minutes dans l’eau à 120 °F. Répétez le tout trois à six fois par jour, aux deux jours, pour environ 50 essais en tout.

Ceci a pour effet de mêler [de démêler] le système nerveux autonome qui perçoit des signaux contradictoires et se reprogramme peu à peu et ce, pour plusieurs années. Dans certains cas, seules quelques immersions sont nécessaires.

J’ai bien hâte d’en discuter avec vous. Je me propose de l’essayer sous peu, entre deux changements de couche de bébé et d’en parler à notre Buddy national, pour son fameux cierge…

Article tiré et adapté de Physician and sports medecine, mars 1990.

 

Fév
24

Qui sont vos ennemis naturels dans les montées?

Qui sont vos ennemis naturels dans les montées ? par Benoît Roy

Vous avez bien raison de vous préoccuper de votre fartage. Dans les descentes, la friction de vos skis est une force de freinage plus importante que la friction de l’air. Pourtant, cette dernière représente jusqu’à 40 % de la force susceptible de vous ralentir. D’où l’importance d’assumer une bonne position aérodynamique surtout quand le fartage  » ne marche pas « .

Qu’en est-il maintenant dans les montées ? Les deux résistances principales sont la friction de vos skis et votre poids. En effet, tant que nous vivrons sur cette merveilleuse planète terre, nous serons soumis à une force invisible : LA GRAVITÉ.

Songez seulement que pour chaque 5° d’accroissement de pente, la gravité vous impose une résistance correspondant à près de 10 % de votre poids. Votre couche de gras vous sert probablement assez bien dans la résistance au froid, mais dans une montée, c’est loin d’être avantageux ! Ceci veut dire que si vous pesez par exemple 170 livres et que vous montez une petite pente de 5° [c’est faible], vous avez près de 15 livres qui vous tirent vers le bas !

Dans les montées, la résistance de l’air est négligeable. C’est dire que vos  » ennemis naturels  » sont la friction de vos skis, mais surtout la gravité. Remarquez que c’est, de loin, le facteur le plus important, spécialement quand la pente devient abrupte.

Trois choix s’offrent à vous :

  1. éviter les montées;
  2. alléger votre équipement [de bons efforts ont été faits de ce côté dernièrement] et;
  3. perdre du poids.

C’est ce qui est à la fois le plus facile et le plus difficile pour certains et certaines !

Si notre skieur de tantôt réduit son poids à 160 livres [fonte de 10 livres de gras], songez que la force de résistance due à la gravité sera diminuée de plus de 6 %. Il n’en tient qu’à vous.

Février 1990

Fév
01

Les réserves de glycogène musculaire et les règles de conduite nutritionnelle pour une compétition

Les réserves de glycogène musculaire et les règles de conduite nutritionnelle pour une compétition par Odette Tardif

La surcharge des réserves de glycogène musculaire

Méthode traditionnelle :

  • Une semaine avant la compétition, les muscles sont vidés de leur réserve de glycogène par un entraînement extrême [1 à 2 séances de 2 heures].
  • Les 2 à 3 jours suivants, ou phase I, ce bas niveau de glycogène est maintenu en consommant un régime riche en protéines et en gras [viande, fromage, lait, œuf, etc.] 90 à 95 % des apports. Pendant cette phase, l’entraînement est poursuivi.
  • En phase II, soit les 2 à 3 jours précédant la compétition, l’athlète choisit cette fois des aliments élevés en CHO [pâtes, pains, fruits, etc.].
  • Il réduit ses exercices au minimum afin de conserver ses réserves en glycogène [moins de 30 minutes d’exercice léger par jour].
  • Aucun avantage à prolonger cette phase.

Les effets secondaires :

  • En phase I : déshydratation, céphalée, nausées, étourdissements. Ces effets sont causés par le manque de sucre dans le sang. Conséquence : baisse de la performance.
  • Déséquilibre en minéraux et vitamines.

Une version modifiée :

Fort heureusement, des recherches récentes ont démontré qu’il était possible d’éliminer la phase I et d’atteindre des niveaux de glycogène aussi élevés.

Cette méthode veut que l’athlète suive une diète relativement riche en CHO tout au long de l’entraînement et maintienne celle-ci jusqu’au troisième jour précédant la compétition.

  • Alors, l’athlète doit augmenter sa consommation de CHO au maximum.
  • De plus, il doit diminuer progressivement la durée de son entraînement en cours de dernière semaine. Ce repos est très important.
  • Les athlètes doivent savoir que l’eau est emmagasinée avec le glycogène et que la fabrication de réserves de glycogène additionnelles entraîne un gain de poids [± 2,5 kg]. Cette eau compense, en partie, la perte par sudation au moment de la compétition. Elle peut produire un sentiment de lourdeur avant l’épreuve. Donc, à expérimenter avant une compétition importante.

À qui s’adresse cette méthode ?

Un tel régime de surcharge s’adresse uniquement aux athlètes pratiquant un sport de longue durée, à forte intensité pouvant amener les réserves de glycogène à épuisement.

Règles de conduite nutritionnelle lors de compétitions

  • Si vous vous rendez en compétition à l’extérieur du pays, communiquez à l’avance avec la ligne aérienne afin de demander des repas à forte teneur en CHO et à faible teneur en gras et en protéines. Air Canada conçoit des repas  » nutri-action  » pour les athlètes.
  • Pensez à apporter des collations emballées, à haute teneur en glucides [fruits séchés, galettes de riz, céréales, brioches, muffins, biscuits aux figues, dattes ou raisins, etc.].
  • Boire beaucoup de liquide avant et pendant l’envolée. Attention au choix !

À destination :

  • éviter de boire de l’eau du robinet;
  • boire eau, jus ou boissons gazeuses embouteillés;
  • manger des fruits et légumes que l’on peut peler;
  • manger la viande bien cuite. Éviter le porc et les sous-produits du porc [la toxine du botulisme se développe à des températures variant entre 40 et 140 °F];
  • des aliments emballés à l’avance, le plus possible.

Les apports avant la compétition

Des apports adéquats pour procurer suffisamment d’énergie à l’athlète.

  • Boire beaucoup de liquide, ± 8 verres/jour, pour assurer un volume sanguin normal.
  • Choisir des repas et collations à haute teneur en CHO et faibles en gras et en protéines [faciles à digérer].
  • Manger dans des restaurants fiables et manger des aliments connus.
  • Apporter des boissons nutritives en poudre ou en conserves [ex. : déjeuner instant de  » Carnation  » ou Boost de  » Mead Johnson « ]. Elles pourront être utiles.
  • Ne pas consommer de boissons caféinées [thé, café, cola] et des boissons alcoolisées afin d’éviter la déshydratation.
  • Le repas précédant la compétition est pris 2 heures 1/2 à 3 heures avant celle-ci.
  • Les repas sont mangés chauds ou froids [les bactéries se développent à la température de la pièce].
  • Attention aux aliments très riches en fibres ou susceptibles de produire des gaz [choux, légumineuses, cantaloup, etc.]. Respecter ici votre tolérance.
  • 30 à 45 minutes avant une compétition, pas de sucres concentrés [miel, glucose, etc.]. Ces sucres stimulent la production d’insuline et ainsi risquent d’entraîner de l’hypoglycémie en début de compétition.
  • Aucun produit spécial, tel que gelée royale, lécithine, pollen, foie séché n’améliore la performance. Ils peuvent cependant avoir un effet psychologique positif. Maintenir l’alimentation de base adéquate.

Après la compétition

  • Aucun aliment n’apporte une récupération exceptionnelle. Il importe de combler les pertes en eau et en électrolytes.
  • La pesée avant et après l’exercice est un bon indicateur de la perte d’eau.
  • Favoriser les breuvages tels que bouillon, jus de tomate, eaux minérales [salées] si la sudation a été très importante. Agir de la même façon qu’après un entraînement important [voir article précédent].

Exemples de repas ou collations élevés en CHO

  • Déjeuner : 2 muffins anglais;
  • 2 c. tab. de gelée;
  • 1 tasse de lait écrémé.
  • Dîner : Pizza, légumes et fromage demi-écrémé [1/2 de 10 po];
  • 2 petits pains [sans beurre];
  • Salade [sans chou ni vinaigrette];
  • Jus de fruits [250 ml].

ou

  • Pomme de terre au four;
  • Chili [250 ml];
  • Lait fouetté à la vanille;
  • 1 orange.

Collations :

  • petits pains + confiture • salade de pâtes alimentaires
  • pain aux raisins [vinaigrette cal.]
  • muffins • bagel
  • galette de riz • fruits séchés
  • céréales • pains aux fruits
  • maïs soufflé • biscuits secs
  • retailles d’hosties
  • biscuits dattes et figues
  • barres croque-nature • yogourt aux fruits

Février 1990

Jan
01

Vaincre les résistances

Vaincre les résistances par Benoît Roy

Quand une skieuse rencontre un autre skieur, elle lui demande fréquemment :  » Puis, comment était la glisse ?  » On est tous plus ou moins obnubilés par la glisse, et pour cause ! Mais, vous êtes-vous déjà demandé quelles sont les résistances à vaincre ? Dernièrement, j’ai mis la main sur un bon article qui faisait justement le point sur ce sujet1.

Comme vous pouvez bien vous en douter, les forces de résistance sont celles qui  » s’opposent  » à votre progression. Il y en a trois principales :

1. la force de friction entre vos skis et la neige;
2. la force de friction de l’air [en terme savant on l’appelle force de traînée !] et finalement;
3. la force de gravité qui joue contre vous presque tout le temps, mais surtout dans les montées.

Pour le moment, attardons-nous aux deux premières et essayons d’en dégager quelques conséquences, spécialement pour les descentes.

La résistance de l’air est fonction de plusieurs facteurs dont les deux plus importants sont votre posture et votre vitesse de déplacement. Dans une descente, vous prenez une position de  » recherche de vitesse  » dans le but justement de réduire votre surface corporelle. Quand vous vous  » abritez  » derrière le skieur qui vous précède, vous avez sans doute remarqué que vous avez tendance à aller un petit peu plus vite que lui ou elle. Ce sont des manières assez futées de réduire la résistance de l’air sur vous.

Donc, la friction de l’air tend à vous ralentir; celle de vos skis sur la neige également. Vous êtes-vous déjà demandé quelle est la contribution relative de ces deux facteurs lorsque vous dévalez une pente ? Eh bien, ça dépend de la pente ! Comme on le voit ci-bas, quand vous skiez sur le plat, la résistance de l’air est faible par rapport à celle de vos skis. Dans une descente prononcée, la friction de vos skis vous freine encore plus que l’air, même en  » recherche de vitesse « .

Donc, vous aviez bien raison de demander  » Comment était la glisse ? « . Mais, une fois que vous êtes dans une pente, lequel des deux facteurs, la glisse de vos skis ou votre posture, pouvez-vous le plus facilement modifier ? Y penser, c’est y répondre. Alors, même si vous avez le  » mauvais fartage « , il vous reste malgré tout une arme : la posture aérodynamique !


1 Street, G. M. Biomechanics of Cross-Country Skiing, dans Winter Sports Medicine, M. J. Casey et coll.
éditeurs, F. A. Davis Co., 1990.

1990


Jan
01

Performance nutritionnelle de l’athlète

Performance nutritionnelle de l’athlète par Odette Tardif

Y a-t-il des exigences nutritionnelles propres à celui qui s’entraîne ?

À cette question, je répondrais par l’affirmative. Non parce qu’il existe des aliments miracles ou des éléments nutritifs qui augmentent la performance, mais bien parce que l’athlète se doit de maintenir un équilibre alimentaire aussi constant que possible de même qu’il se doit de choisir des aliments ayant un  » potentiel nutritif  » élevé.

Les besoins énergétiques du sportif sont augmentés par rapport à ceux de la personne sédentaire. Toutefois, la répartition de l’apport énergétique reste sensiblement la même :

  • 55 à 60 % de glucides [céréales, pains, pâtes, fruits et légumes];
  • 15 % de protéines [viande, poisson, œuf. fromage, légumineuse et noix (graines)];
  • 25 à 30 % de gras [beurre, margarine, sauce, vinaigrettes, etc.].

Il existe plusieurs tables sur la dépense énergétique des activités physiques. Se rappeler que cette dépense est influencée par :

  • l’intensité de l’effort;
  • la durée;
  • le poids corporel.

Le meilleur moyen de répondre à une plus grande demande énergétique est de consommer de plus grosses portions d’aliments faisant partie des quatre groupes d’aliments bien connus.

Le  » GAC  » [Guide alimentaire canadien] ne fournit que 5 000 kJ [1 200 cal] à 5 500 kJ [1 300 cal]. Donc, moins de la moitié des besoins d’un athlète. N’hésitez pas à augmenter de façon importante la consommation des sucres complexes [céréales, pains, biscottes, biscuits, bagels, muffins, fruits secs, pâtes, etc.]. Ils sont sources d’énergie importante.

Le mythe selon lequel les athlètes ont un plus grand besoin en protéines persiste toujours. Les muscles sont composés de 70 à 80 % d’eau, très peu de protéines supplémentaires sont donc nécessaires à la croissance des tissus musculaires [sauf si prise de stéroïdes anabolisants].

N’oubliez pas la variété dans chacun des groupes, c’est la façon de rejoindre tous les éléments nutritifs essentiels.

Les besoins en vitamines, minéraux et oligo-éléments ont fait l’objet de nombreuses études. Aucune des études sérieuses n’est arrivée à la conclusion d’un besoin de supplémenter. Les effets toxiques d’une absorption prolongée de certaines vitamines [A et D] sont bien connus. Plus récemment, des complications découlant de l’absorption de vitamines C, B6 et B12, niacine et d’acide folique ont été signalées.

Le fer fait toutefois exception à ces recommandations. Les athlètes souffriraient de ce que l’on appelle  » l’anémie du sportif  » qui semble relever davantage d’une modification du métabolisme du fer que d’une anémie nutritionnelle. Attention aux sources de fer. Celui-ci est capricieux et il est difficilement absorbé. Le fer de la viande [foie principalement] est beaucoup mieux absorbé que celui des végétaux [légumineuse, légumes verts, fruits séchés, etc.]. Accompagnez ces végétaux de vitamine C ou de viande pour faciliter l’utilisation de leur fer.

Plusieurs enquêtes faites chez des athlètes ont permis d’identifier les risques d’insuffisance d’apport en d’autres minéraux. Les plus vulnérables sont : le magnésium, le cuivre, le zinc et le calcium [surtout dans les régimes à 10 500 kJ [2 500 cal].

Voilà pourquoi je parlais de choisir des aliments à  » potentiel nutritif élevé  » pour augmenter vos chances de performance nutritionnelle.

Ces aliments à favoriser généreusement sont :

  • Pour le magnésium : germe de blé, céréales de son, millet, bettes à carde, épinards, brocoli, tofu, graines de tournesol et de sésame.
  • Pour le zinc : foie [bœuf, veau, porc, poulet], bœuf, veau, crabe, huîtres, céréales de son, germe de blé.
  • Pour le calcium : produits laitiers [à l’exception de certains fromages beaucoup plus faibles en calcium : Damablan, Fontaine, bleu, fromage à la crème], céréales de bébés enrichies, crème de blé enrichie, rhubarbe, figues sèches, brocoli, sardines et saumon en conserve avec les os, graines de sésame.
  • Pour le cuivre : foie de bœuf, noix d’acajou, graines de tournesol, champignons, haricots secs, farine de blé entier, poulet brun, amandes [autres graines, orge et banane.

Donc, des choix éclairés pour éviter la  » supplémentation  » et ses risques. Des interactions existent en effet entre les différents minéraux et vitamines. Ainsi, une  » supplémentation  » en fer entrave l’absorption du cuivre et du zinc et vice versa, la  » supplémentation  » en zinc peut conduire à une déficience en fer. C’est qu’il y a  » compétition  » entre ces minéraux au niveau de l’absorption.

Le dernier besoin nutritionnel important pour celui qui s’entraîne est l’eau [+ électrolytes]. Ses besoins sont de 1 ml/4,2 kJ/jour [4,2 kJ = 1 cal]. Beaucoup disent 2 litres/jour lors d’entraînement.

Pourquoi l’hydratation en cours d’exercice ?

La sueur est composée de quantités variables d’eau et d’électrolytes [Na et K].

L’eau ainsi perdue provient surtout du plasma [sang]. Donc, une sudation excessive [non remplacée] diminue le volume sanguin.

Cette perte de volume sanguin réduit la quantité de sang distribuée au cœur et aux muscles et ainsi diminue l’oxygène disponible pour l’exercice.

Une perte de poids de 2 % [déshydratation] n’est reliée à aucun symptôme, mais peut diminuer la performance de 15 à 20 % et une perte de 3 à 5 % peut entraîner une baisse de la force musculaire de 50 %.

Comment se fait l’hydratation pendant l’entraînement ?

Pendant l’entraînement, les pertes devraient être compensées par de petites quantités d’eau à la fois [125 à 150 ml, ± 4 fois à l’heure — 6 fois pour celui qui transpire de façon plus importante —].

L’eau est en général le seul élément dont l’athlète a besoin. Éviter les comprimés de sel [à moins d’avoir perdu plus de 4 kg].

Si l’on utilise des breuvages commerciaux, choisir des breuvages isotoniques [Gatarade, Sportade, jus de fruits non sucré dilué avec une égale quantité d’eau]. Ce sont des solutions à 5 % de sucre avec des concentrations en sodium [sel] et potassium très basses.

Voici un exemple d’un breuvage de remplacement :

  • 500 ml jus d’orange
  • 2 1/2 ml de sel [pas plus]
  • 4 1/2 litres d’eau

et après l’entraînement :

  • boire 500 ml d’eau par 5 kg de poids perdu [de façon progressive : 250 ml/30 min];
  • prendre des aliments salés si la sudation a été excessive [bouillon, jus de tomate, etc.];
  • manger des aliments riches en potassium [banane, orange, fruits secs, viandes maigres, légumes, lait, légumineuses].

1990

Jan
01

Monologue nocturne blanc

Monologue nocturne blanc par Jim Carten

L’autre soir, je skiais seul à Saint-Romuald et comme il faisait très beau, j’ai décidé de faire du volume. Le problème lorsque j’entreprends cette façon de m’entraîner, c’est que je me pose des questions.

Pendant la soirée, je monologuais intérieurement sur  » Les maîtres « . Étant reconnu comme  » fermeur de piste  » aux compétitions, je me suis demandé si mon association avec les maîtres était valable.

Effectivement, les seuls moments où je suis vraiment avec les maîtres, c’est pendant les courses ou à la cabane à sucre. Je m’entraîne en solitaire strictement par choix et même si les maîtres mettent un programme à ma disposition. En dehors du milieu sportif, mon rapport entre nous est quasi inexistant. Donc, je suis pratiquement un inconnu.

Pourquoi alors, année après année, je m’embarque sans avoir réellement la motivation de m’impliquer davantage dans le mouvement. J’ai trouvé une réponse à ma question, mais souviens-toi que c’est un monologue conçu à 10 heures du soir.

À Saint-Eugène en 1988, j’ai skié la course de ma vie et beaucoup sont venus me féliciter. À mon sixième Loppet au Mont-Sainte-Anne, j’ai battu mon propre record et tout le long du parcours, j’ai rencontré des gens qui disaient  » C’est beau Jim « ,  » Lâche pas Jim « .

Malgré mon calibre inférieur à la moyenne, malgré mon manque d’entraînement, vous m’avez montré de la reconnaissance. À la fin d’une course, un ami peut me dire  » C’est beau Jim, t’as bien fait ça « , mais la pensée, même bonne, est superficielle et elle ne sera jamais aussi profonde que si elle vient de quelqu’un qui a justement vécu la même expérience que toi.

Au fil d’arrivée, quand un maître arrivé avant moi [il ou elle arrive toujours avant moi] me dit  » C’est beau Jim, t’as bien fait ça « , à ce moment, je sais le  » pourquoi  » de ma présence avec les maîtres : la camaraderie quoi ! un groupe qui vit des moments intenses ensemble et capable de partager l’euphorie du moment.

Merci… vos gestes comptent beaucoup pour moi.

1989

Jan
01

Le ski de fond, une question d’équilibre

Le ski de fond, une question d’équilibre par Jean-Guy Pagé

Élémentaire me direz-vous et vous aurez raison. Alors, en quoi cela pourrait-il changer ma façon de skier ? Pourtant, c’est là toute la différence. Vous êtes sûrement de ceux qui se nourrissent avidement de tous les développements techniques des dernières années. Vous vous intéressez à tout ce qui parle de ski de fond : entraînement, fartage, technique. Vous avez déjà lu sur le sujet. Vous observez, analysez et tentez d’imiter les faits et gestes de nos grands champions. Alors, ce qui suit est pour vous.

Vous êtes tombés dans le panneau et vous confondez le monde de l’analyse technique de nos grands champions avec celui du monde ordinaire. Vous êtes donc rendus à analyser la position la plus aérodynamique de votre petit doigt sur le bâton, mais vous en oubliez radicalement les principes élémentaires. Vous êtes donc un skieur ou une skieuse en bonne forme, vous avalez littéralement des dizaines de kilomètres par semaine, mais vous n’êtes toujours pas capable de maîtriser correctement les mouvements comme le pas de patin ou le un pas double poussée. Plus choquant encore, vous savez quoi faire et comment le faire, mais ça ne fonctionne pas correctement. Comme un enfant, vous réalisez soudainement à quel point il peut être difficile de faire  » comme les grands « .

Question d’équilibre vous disais-je. Pour mieux comprendre, comparons le skieur de fond à l’équilibriste marchant sur un fil de fer. Les deux disciplines peuvent se comparer aisément parce qu’elles évoluent dans des conditions similaires. En effet, en comparant le tableau ci-après, vous remarquerez que seul le milieu physique change, les conditions d’évolution étant sensiblement comparables.

Conditions d’évolution
skieur de fond équilibriste
La plupart des mouvements et des déplacements se font alternativement d’une jambe à l’autre. Idem.
Pendant l’exécution des mouvements du pas de un coup de patin ou du un pas double poussée, le skieur se retrouve la majeure partie du temps sur une jambe à la fois. Durant ses déplacements, à la marche ou à la course, l’équilibriste se retrouve la majeure partie du temps sur une jambe à la fois.
Les variations de terrain, de piste et des conditions de neige obligent le skieur à réajuster son équilibre continuellement. Les vibrations du fil de fer obligent l’équilibriste à ajuster continuellement son équilibre.
Le skieur ajuste son équilibre à l’aide de ses jambes et compense ou s’ajuste avec ses bâtons au besoin. L’équilibriste ajuste son équilibre à l’aide de ses jambes ou s’ajuste au besoin en faisant contrepoids avec sa perche.
La portée du skieur est fonction de la largeur et de la longueur du ski. La portée de l’équilibriste est fonction de la largeur et de la longueur du pied de l’athlète.

Point n’est besoin d’insister sur le fait que ce tableau ne sert qu’à  » imager  » des conditions de réalisation similaires aux deux disciplines. Tout ne pouvant être comparé.

Plusieurs d’entre vous seront probablement tentés de réfuter des composantes de ce tableau en mettant en cause d’autres éléments qui pourraient modifier ces conditions d’évolution, par exemple :

a) La vitesse d’exécution

La vitesse d’exécution qui rend en fait l’ajustement de l’équilibriste plus facile à mesure que la vitesse augmente. Prenons, par exemple, en bicyclette où il est plus facile d’être en équilibre à 15 km/heure qu’à 1 ou 2 km/heure. On pourrait ainsi affirmer qu’il est plus facile d’être en équilibre en ski de fond que sur un fil à mesure que la vitesse augmente. Ce prétexte sert souvent de camouflage aux skieurs qui manquent d’équilibre sur ski et qui compensent en courant littéralement sur leurs planches. De cette façon, ils évitent de rester trop longtemps sur une seule jambe à la fois et qui plus est, ça leur sert de prétexte pour se mettre en forme…

b) L’appui supplémentaire et la poussée

L’appui supplémentaire et la poussée que procurent les bâtons et qui, de fait, deviennent très importants, surtout dans les techniques plus modernes comme le pas de patin. Il faut par contre prendre en considération des principes biomécaniques qui minimisent l’importance de ces points d’appui [plutôt secondaires]. En fait, pour avancer, le corps a besoin d’impulsions ou décontractions de plusieurs groupes de muscles, mais dont le principe de base demeure le même.

Au début de chaque mouvement, l’impulsion première provient des grosses masses musculaires moins rapides mais plus fortes [ex. : jambes, tronc]. Par la suite, les masses musculaires plus petites mais plus rapides [ex. : les bras viennent additionner leurs efforts afin de compléter le mouvement]. Si nous adaptons cette théorie au coup de patin, par exemple, on remarquera que le gros de l’effort provient des masses musculaires des jambes et du tronc et que ce n’est qu’à la fin du mouvement que s’ajoute l’effort des plus petites masses, c’est-à-dire les bras. On pourrait donc affirmer que si l’impulsion première était mal orientée, c’est-à-dire que si les jambes et le tronc lançaient le corps dans une mauvaise direction, les masses musculaires secondaires, c’est-à-dire les bras, ne pourraient pas corriger à temps d’autant plus que leur travail est secondaire et s’exécute en plus à la fin du mouvement. Au niveau de l’équilibre, les bâtons servent à corriger un peu de la même façon que l’équilibriste se sert de sa perche. Les points d’appui au sol sont donc secondaires, puisqu’ils ne pourraient soutenir à eux seuls le poids du corps lorsqu’il est lancé dans une mauvaise direction. Par conséquent, le rôle de contrôler l’équilibre revient inexorablement aux grosses masses musculaires comme dans le cas de l’équilibriste marchant sur son fil.

J’espère avoir réussi à vous convaincre que le développement d’un bon équilibre est une condition essentielle et sine qua non au développement d’une bonne technique. Si oui, vous pourrez aménager votre programme d’entraînement en fonction de développer cet aspect et croyez-moi, rien n’est plus facile. En fait, l’équilibre ça se développe et ça s’acquiert avec la pratique et les résultats sont assez rapides. Tout comme moi, si on vous demandait demain matin de marcher sur un fil de fer à six pieds au-dessus du sol, vous seriez probablement très anxieux et nerveux. Par contre, si on vous permettait de vous pratiquer une demi heure par jour pendant trois mois sur le même fil, mais à six pouces du sol, vous me diriez qu’il n’y a rien là. C’est donc la preuve que l’équilibre s’acquiert. Il ne s’agit que de le pratiquer dans de bonne conditions. Je peux même vous affirmer que votre technique s’améliorera proportionnellement au développement de votre équilibre. Le meilleur éducatif que je puisse vous donner pour le ski de fond, c’est de faire sur une seule jambe tout ce que vous aviez l’habitude de faire sur deux. Qui sait, vous pourriez même trouver une utilité à votre vieille paire de skis cassée que vous avez encore dans votre remise…

1989

Mar
01

Chroniques d’Autriche

Chroniques d’Autriche par Jean St-Hilaire

Dix jours de rêve. Dix jours de vacances hors du temps, dans un coin de pays échappé d’un conte merveilleux où le ski, tout le ski, qu’il soit alpin, de fond ou de saut, où tout le ski est roi.

Comment exprimer… Allons-y le plus naturellement, en laissant parler les impressions et les jours.

Le 29 janvier

Nous atterrissons à Schiphol, l’aérogare d’Amsterdam, au petit jour. La piste reluit sous le crachin, l’air mât nous inspire quelque inquiétude muette… Climat de mer du Nord, pensons-nous, dans les Alpes, l’hiver reprendra ses droits.

Eh bien nous voici à vue des Alpes, quelques heures plus tard. Munich. À deux heures de route de Seefeld. Le sol à nu, déjà le printemps. Un bon 10 °C nous fout l’automne dans l’âme. À bord de l’autocar qui doit nous déposer à nos championnats, nous découvrons la Bavière des champs, pas celle des neiges. Désolation. Ça ne jase pas fort… Il faut fureter vers les cimes pour nous rappeler au but de notre voyage. Pamela, notre guide, apaise nos craintes :  » Ça change en un rien de temps ici, on annonce une bordée pour cette nuit…  »

En attendant, on ne retrouve que des traces d’or blanc dans la très hivernale Garmisch-Partenkirchen, hôtesse des Jeux olympiques d’hiver de 1936. Seefeld nous attend par le défilé, quelques centaines de mètres plus haut et vingt kilomètres plus loin. L’altitude nous redonne espoir. Le blanc enveloppe gauchement les lieux; au plus 10 cm au sol. Enfin, c’est cela de gagné. Nous prenons possession de nos quartiers dans la simple mais très avenante Auberge Glas, face à un étang de tourbière, et prenons par champs et bois sur nos planches. Plus 3 ou 4 °C : nous progressons à la gelée de bras par la montée en lacet qui nous emmène à Wildmoos, sur le plateau. Terre et roches affleurent, les skis  » de roches  » seraient de mise. D’autant que la descente de retour sur le stade, glacée et technique, nous oblige à des dérapés nerveux.

Le repas du soir pris, le programme s’énonce de soi. Vite au dodo pour remonter le fil du décalage horaire. Et faire des rêves duveteux de poudreuse…

Le 30 janvier

Miracle ! Pamela a livré la marchandise. Nous nous réveillons sur un tapis de 20 cm d’ouate moelleuse qui serviront de base à toute la semaine des championnats et à nos souvenirs reconnaissants. Curieuse impression… tout ce blanc et ce fond de l’air qui a quelque chose de balnéaire. C’est le petit matin et il fait plus 20. Reconnaissance du parcours du lendemain. La vie de groupe s’organise. Monastique d’abord. Course aux hydrates, déni de la tentation houblonneuse… la vraie vie d’athlète quoi. Après le 15 km, au quatrième jour, cet état d’esprit fera place à plus de libéralité. Nombre d’entre nous résistons de plus en plus mal à la délicieuse Goesser, le nectar des championnats, où à l’Obstler, schnaps carabiné du pays.

Au soir, cérémonie d’ouverture au pied du tremplin de 70 m. Du protocole, de la tenue et un très honnête spectacle dominé par les spécialistes du deltaplane.

Le 31 janvier

Ces messieurs aux bois… et aux abois. Qui croyait s’être inscrit en libre se retrouve en traditionnel et vice-versa. Le coupable : le formulaire d’inscription. Trop imprécis. Et ils sont intraitables ces messieurs-dames du Organisationskomittee. Notre Alfred national, le Fortier bien sûr, fulmine :  » Che fas me blaindre tout de zuite au Bundeskanzler Waldheim si fous mé tonnez pas raison « … Bien entendu, on l’envoie brouter de la gentiane alpine et du pissenlit carreauté, si ça peut lui faire plaisir. Contre mauvais gré et manque d’entraînement spécifique, Alfred, dont nous tartinons les propos, on le devine, nous déballe un 30 km classique de 1 h 46 min 16 s bon pour une 13e place. Le coq du jour : Claude Charbonneau, chez les 30-34 ans. 1 h 40 min 20 s, en style libre. Ceci écrit, trêve de résultats; nous ne sommes pas pour reprendre ce que Michel Bédard a très bien fait, ailleurs, dans ce bulletin.

Au soir, petite sortie du côté de la piscine Olympia où on retrouve un très reconstituant sauna mixte. Intérêt à peu près unanime au sein du groupe. Qu’on ne préjuge pas de nos intentions, nous sommes tous là pour chasser les toxines. La vie d’athlète vous oblige parfois à de ces sacrifices !… Enfin, 4 000 km d’eau salée, constatons-nous pudiquement, n’ont pas brouillé le compas de la Providence. Les Européennes ne réinventent pas le modèle et sans doute peuvent-elles dire la même chose de nous.

Le 1er février

Lise Demers agite en nous le grelot national : elle décroche l’or du 20 km style libre. De ce métal, il n’y en aura d’ailleurs que pour elle, chez les nôtres. Magnanime… et peut-être un peu distraite, Rhéa Bourgeois se farcit pour sa part cinq kilomètres de plus que demandé. C’est pas du zèle ça ? Une boucle de trop. Léon Leclerc avait pourtant tracé la voie la veille ne parcourant, au nez des officiels et de l’ordinateur confondus, cinq kilomètres de moins que requis. Interrogé sur les raisons de la relative discrétion de ses performances sur 15 et 50 km, Léon a eu ce mot convenu :  » J’ai tout donné dans le 30 !  » La postérité dira qu’il était 8e des 50-54 ans, sur 30 km. Ici encore, nous prêtons à notre souffre-douleur une perfidie qu’il n’a pas; Léon a été le premier surpirs de l’efficacité de sa  » ruse « .

Le 2 février

Grosse neige tombante sur fond granuleux dure, à quelques minutes du départ du 15 km. Les chimistes s’énervent. Ils sont nombreux à miser gros d’ambitions sur cette course. Claude Latulippe a la témérité de s’accrocher aux leaders des 30-34 ans dans l’éprouvante montée du départ. Il suit le train, mais au sommet, c’est l’asphyxie.  » J’ai dû m’arrêter une grosse minute pour reprendre mon souffle. Je ne voyais plus rien, j’avais envie de mourir…  » Ronald Bernier sort la performance du jour : 50 min 50 s, il est 25e. Plus que sur 30 km encore, nous constatons notre bonheur inégal à décrypter la neige des hauteurs. À températures égales, elle semble demeurer plus sèche qu’ici.

En après-midi, nous gravissons en cortège les neuf dixièmes des 2 221 m du Seespitze, en Est de Seefeld. On prend d’abord par le train à crémaillères, puis le téléphérique. Au sommet, la vue est éblouissante, bien que le plafond brumeux soit assez bas. Des skieurs s’affairent contre des  » raidillons  » de 70 degrés, sous notre cabine. À nos pieds, Seefeld a très belle mine, enserrée qu’elle est par ces montagnes et ces boisés wagnériens. À l’ouest, le Hohe Munde [2 661 m]. Derrière, plus au nord, le Zugspitze, point culminant des Alpes bavaroises à 2 964 m. Seefeld, un cocon au cœur des Alpes. Un cocon de vie plutôt artificielle, admettons-le, car il ne vit que pour et par le tourisme. Les petites pensions voisinent les hôtels cinq étoiles dans une engageante homogénéité architecturale. Nos bungalows détonneraient dans ce décor encombré, mais harmonieusement encombré par une foule de boutiques, de restaurants, un casino, trois glaces extérieures artificielles et un tennis en salle. Deux clochers confèrent une saveur passéiste à l’ensemble. Des chevaux attendent les touristes sur la place publique. Le stade de fond, lui, est situé aux abords sud-ouest de la ville, devant une vieille chapelle aux clochers en bulbes. Deux mille six cents habitants et c’est plein de voies piétonnières. Rythme de vacances.

Le 3 février

De l’or pour Lise. Encore. Sur 10 km cette fois. En attendant d’aller l’acclamer à la cérémonie de remise des médailles, au soir, dans un petit parc blotti au beau milieu de Seefeld, un peu tout le monde part en excursion. Qui de fond, qui d’alpin. Journée radieuse. Marcel Dumas et votre serviteur prennent pour leur part par le hameau de Mœsern où une superbe vue en plongée sur la vallée de l’Inn s’offre à nous. Nous progressons par la suite vers le Lottensee, sous une somptueuse frondaison d’épinettes de Norvège et de pins alpestres et gagnons le réseau que nous emprunterons pour le 50 km. Ici et là, en bordure de piste, une auberge, une terrasse. Les gens sirotent, flânent, se gavent de soleil. Le paradis du temps suspendu.

Le 4 février

Relais pour tous et toutes. L’énervement, la pagaille; ça sent l’adrénaline à plein nez aux abords de la zone d’échange. Malgré l’encombrement, les courses se déroulent sans anicroche majeur. L’effervescence compétitive a suivi une autre effervescence, celle des derniers ajustements de fartage. Tout un chacun constate, un peu tard, que le klister universel est de rigueur. Heureusement qu’il y a là une couple de prévoyants. Ils écopent, tout le monde se rabat sur leur tube. À terme, ne montent pas sur le podium qui on attendait. France Breton, de Granby, et ses coéquipières de l’Ouest [dont il nous a été impossible de vérifier l’identité] touchent le bronze.

En après-midi, Pamela nous mène, par les remontées d’un petit centre alpin, au sommet du Gschwandtkopf, colline située aux portes sud de la ville et dont le sommet la domine de 300 m. Vue saisissante sur la vallée de l’Inn, toujours en deuil de neige.

Au soir, superbe banquet tyrolien, à la Tennishalle. Knoedel, jambon, choucroute au carvi, poulet, fèves rouges, fromages du pays et l’inévitable struedel aux pommes. Le tout libéralement arrosé de Goesser toujours aussi invitante.

Le 5 février

Descente en groupe sur Innsbruck. Par un vertigineux lacet ferroviaire qui nous dépose à quelques minutes de marche de la Maria Theresien Strasse, la vieille avenue centrale de la capitale du Tyrol. En soirée, c’est la transe de fartage. On prévoit une température d’entre -30 et +50 pour les épreuves de clôture des championnats, les longues distances. Klister recouvert de fart…

Le 6 février

La belle alchimie !… En montée, pas de problème, on pourrait gravir un poteau. Mais en descente, quelle misère… Comme sur du papier sablé. Combien sont-ils à avoir à nouveau mal jugé de cet environnement alpestre si étranger à nos conditions ? Chose sûre, si d’aucuns se sont hâtés avec lenteur en course, ils ont sprinté dans la couple d’heures qui a suivi l’arrivée. La douche, les bagages… il fallait vite tout faire pour rallier Munich. L’avion nous y attendait en début de soirée, pour nous déposer à Amsterdam dont nous avons pu apprécier quelques charmes grâce à une randonnée pédestre imprévue. L’autobus de l’aéroport, en effet, ne pouvait nous déposer à moins de vingt minutes de marche de l’hôtel Krasnopolsky, notre pied-à-terre, tout près du grand canal Amstel. Notre dernière bouffée d’atmosphère européenne en attendant le retour.

Bilan ? Les premières lignes en font ressortir la teneur générale. Il fut des plus positifs. Peut-être davantage pour ceux qui, tel le signataire de ces lignes, ont beaucoup gagné au contact de futés routiers et non moins futées routières du ski de fond.

Camaraderie, entraide, jovialité, décontraction, etc., le séjour fut des plus délassants et enrichissants. Et sans doute avons-nous donné à nos hôtes autrichiens, fort serviables et toujours souriants, l’image d’un groupe de bons vivants, certes, mais aussi de gens respectueux d’autrui. La maison Glas nous a permis de farter au sous-sol. Nous y avons fait un gâchis que nous avons réparé avant le départ, par les bons offices de Lisette Létourneau et de Marc Larouche, entre autres.

Au plan technique, compte tenu des conditions atmosphériques adverses, l’impossible a été fait pour tenir les courses dans les meilleures conditions possibles. Au reste, l’enneigement n’était déficient qu’à Seefeld même et sur les basses parties du parcours. Sitôt le plateau de Wildmoos atteint, nous  » flottions  » sur de la belle poudreuse. Au passif, l’usage discret de l’anglais — et à plus forte raison du français — dans l’annonce des consignes d’avant-course. L’allemand toujours et partout. Normal, nous étions en Autriche. Reste que le mouvement des maîtres en est un de service à ses membres. S’il faut qu’il soit polyglotte pour améliorer l’esprit de la fête, qu’il le soit ! Autre chose, les contacts avec nos collègues étrangers sont trop rares et le plus souvent fortuits. Peut-être Québec pourrait-il marquer le pas — à moins que ce soit un précédent — en constituant une liste de skieurs d’ici intéressés à accueillir chez-eux des skieurs étrangers, ne serait-ce que pour un souper. Le mouvement des maîtres prendra tout son sens quand il se montrera aussi efficace à promouvoir, par-delà les barrières politiques et linguistiques, la camaraderie entre ses membres qu’à leur fournir un encadrement compétitif irréprochable.

1988

Jan
01

Les secrets d’un skieur à la retraite

Les secrets d’un skieur à la retraite par Raymond Couture

Un skieur à la retraite, une denrée assez rare ma foi. C’est pourquoi j’aimerais vous livrer en vrac certaines réflexions de personnes intéressées à ce groupe d’âge ainsi que les miennes en tant que sportif.

Marie-Claude, c’est ma fille, me faisait part du commentaire suivant :  » Papa, on nous donne la vie, puis après faut la gagner « . Les années ont passé depuis. Maintenant, en toute quiétude, je lui dis ceci :  » J’ai repris ma vie « . Un gars à la retraite, c’est celui récupère la vie qui jadis lui a été donnée.

Cocteau disait :  » La véritable jeunesse est une qualité qui ne s’acquiert qu’avec l’âge « . Autrefois, un homme à la retraite [autrefois on disait qu’il  » tombait  » à la retraite] se croyait inutile, plus bon à rien. Aujourd’hui, la situation des retraités s’est beaucoup améliorée. Impossible d’y échapper d’après moi, on en parle tellement que cela peut devenir obsédant.

Soyons conséquents, qui n’entretient pas un hobby ? Nous, c’est le sport et particulièrement le ski de fond. Alors, à la retraite, nous redevenons des enfants avec le goût et la joie de vivre. L’important est de laisser aller le calendrier. Ce qui est mortel pour certains, soit l’addition des années, devient pour nous normal et facilement acceptable. Ici, j’aimerais être brutal et dire ceci :  » Dans la vie, tu t’adaptes ou tu crèves « .

Mais attention ! Il faut bien remplir ces années qui s’écoulent en s’appliquant à les occuper joyeusement en goûtant aux bonnes choses qui se présentent. Il faut changer notre conception du loisir et parler plutôt de temps libre ou libéré, d’où la nécessité de se préparer à l’avance. C’est beau de regarder en arrière, mais les projets c’est en avant qu’on les retrouve.

On peut faire du sport à tout âge, même du sport de compétition. Sans compter que ce hobby est bénéfique à deux points de vue : le premier, il nous garde en bonne condition physique et le deuxième, qu’il ne faut surtout pas négliger, est l’aspect social. Mais le danger qui nous guette est celui d’en faire trop. Soyons raisonnables et n’essayons pas de jouer aux jeunes.

Les loisirs, particulièrement le ski, doivent servir à mieux se connaître, se comprendre, s’apprécier et peut-être s’entraider. Chacun ne devrait-il pas se perfectionner à tous les niveaux. Nous, les plus âgés, nous voulons être comme tout le monde. C’est dans le sport que souvent une réelle communication entre les générations s’établit. Ce n’est pas une mode, mais une nécessité pour notre santé mentale, physique et morale.

Il faut admettre que chacun a quelque chose à partager avec autrui. Nul être au monde n’a le droit de se sentir ou de se prétendre inutile et isolé. Il faudrait peut-être en venir à bannir le mot  » retraite « , lequel possède un sens d’abandon, de fuite, d’effacement. Quelqu’un disait :  » Vous êtes aussi jeunes que vos convictions, aussi vieux que vos doutes, aussi jeunes que votre confiance, aussi vieux que votre abattement « .

Comme le disait Richard Chouinard, sportif et professeur à l’Université Laval :  » L’important n’est pas d’ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années « .

Être heureux, c’est d’abord être sage.

1988

Avr
09

Worlds Masters Championship 1980

En 1980, le championnat du monde des maîtres en ski de fond (Worlds Masters Championship) a eu lieu dans les Laurentides, organisé par le club Viking.

Voici quelques photos prises lors de cet événement. (cliquez pour agrandir)

 

Pour en savoir plus sur l’historique du club Viking.

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