Mai
01

Quand on a toux

Quand on a toux par Louise Poirier

Vous êtes souvent à bout de souffle ? Vous souffrez peut-être d’asthme et le sport fait partie de l’ordonnance.

Vous arrive-t-il de respirer péniblement, sans raison, tout en éprouvant une sensation de compression thoracique accompagnée d’une toux ou d’un léger sifflement ? Vous souffrez peut-être d’asthme. Au Canada, de 10 % à 15 % des enfants et de 4 % à 7 % des adultes sont asthmatiques. À l’urgence, l’asthme est à l’origine de 146 000 consultations médicales et de 15 000 déplacements en ambulance; au cabinet du médecin, trois millions de visites sont liées à cette maladie. Le pire, c’est que plus d’une centaine de personnes meurent chaque année des conséquences de l’asthme.

L’ironie dans tout ça, c’est que vous en souffrez peut-être sans même vous en douter. Puis, un jour, votre corps vous confronte à la réalité. De retour de voyage dans le sud, Michèle s’est rendu compte qu’elle souffrait d’asthme à l’occasion d’un violent épisode de toux dans la section des produits surgelés de son marché d’alimentation.  » J’ai immédiatement fait le lien avec les fréquents troubles respiratoires ressentis au cours de mes sorties de plein air en milieu ambiant froid ou sec, et j’ai décidé de consulter mon médecin.  »

Pour Jean-Jacques, l’asthme s’est manifesté de façon plus inattendue.  » Je suis allé plusieurs fois à l’urgence pour des problèmes respiratoires. On les associait toujours à des allergies à l’herbe à poux, au rhume des foins ou à une simple sinusite.  » L’an dernier, enfin dirigé vers un pneumologue, il a passé des tests, dont celui du volume expiratoire maximum/seconde (VEMS). Alors qu’il était en pleine crise, on a constaté qu’il ne pouvait utiliser que 30 % de sa capacité respiratoire fonctionnelle. Il a dû passer 24 heures à l’hôpital avant de se promettre de soigner très sérieusement son asthme. Quant à Michèle, c’est le test à la métacholine qui a révélé une hyperréactivité des bronches. Verdict : les deux sont des asthmatiques modérés.

L’asthme ne se guérit pas, mais se soigne. Maladie d’origine allergique ou inconnue, elle est caractérisée par une inflammation des bronches produisant des sécrétions et une enflure qui, combinées aux brochospasmes, finissent par obstruer les voies respiratoires. On croit que la perte d’eau et le refroidissement des voies respiratoires au moment de la respiration sont parmi les éléments déclencheurs des symptômes d’asthme, particulièrement au moment de l’exercice physique.

Selon le Dr Louis-Philippe Boulet, pneumologue à l’hôpital Laval, à Sainte-Foy,  » le but du traitement est de maîtriser l’asthme et d’apprendre à éviter les facteurs de déclenchement. Il faut éliminer les allergènes auxquels on est sensible et les éléments irritants présents dans l’environnement. Si cela est insuffisant, il faut trouver la dose minimale de médicament à prendre.  »

Michèle et Jean-Jacques inhalent quotidiennement un corticostéroïde. Mais les gens craignent souvent de prendre des médicaments. Pourtant, selon le Dr Boulet, la corticothérapie, par exemple, n’a pas d’effets secondaires importants puisque la dose de cortisone inhalée est faible et administrée localement, à la hauteur des poumons. Elle ne crée ni dépendance ni effet indésirable comme d’engraisser ou de fragiliser les os. Lorsque la cortisone est administrée par voie orale pour une longue période, elle peut provoquer ces effets secondaires désagréables parce qu’elle circule dans le sang, ce qui n’est pas le cas avec les corticostéroïde inhalés. Le second obstacle au contrôle de l’asthme, c’est la difficulté à éliminer les substances allergènes ou irritantes comme un tapis, ou même un chat.

Et l’exercice, dans tout ça ? Faire du sport peut être un irritant, mais l’activité physique fait généralement partie du traitement de l’asthme.  » Pour un asthmatique, il est très important d’être le plus en forme possible, affirme la Dr Sylvie Boulet, infirmière éducatrice au centre d’enseignement. Je prescris donc de l’exercice à certaines conditions. Par contre, en période instable, mieux vaut s’en abstenir temporairement.  »

Un asthmatique devrait toujours faire une période d’échauffement de 10 minutes à 60 % ou moins de son effort maximal. De 15 à 20 minutes avant de faire une activité physique, beaucoup d’asthmatiques inhalent un bronchodilatateur en aérosol : bêta-2 agoniste de courte ou longue durée (ex. : Ventolin, Brycanyl, Pro-air, etc.).

Les sports de prédilection : ceux qui se pratiquent dans des conditions d’air ambiant humide et chaud, comme la natation. Les plus irritants sont les sports d’endurance comme la course à pied, et ceux qui se pratiquent à l’air froid, comme le ski de fond. Il faut éviter de s’entraîner à l’extérieur quand il fait très froid ou quand le taux de pollen est trop élevé pour ceux et celles qui y sont allergiques.

Mais bon, une médication adéquate et un suivi régulier par un médecin font en sorte qu’on peut continuer de pratiquer ses sports favoris. Michèle joue au hockey, au soccer, au tennis, fait du jogging, du ski de fond et du ski alpin. L’important, c’est de bien évaluer la situation. et de prendre ses précautions. Par exemple, lorsque qu’il fait du surf des neiges, Jean-Jacques porte maintenant un foulard sur sa bouche afin de réchauffer l’air qu’il respire. Somme toute, c’est un compromis raisonnable pour continuer à suer en faisant du sport.

Cet article a été publié dans Géo plein air d’avril 1998. Nous avons obtenu l’autorisation de reproduction.

Mai 1999

Mai
01

Muscler les ridé(e)s

Muscler les ridé(e)s par Guy Thibault, Ph.D.

À partir du milieu de la cinquantaine, crèmes pour baby boomers, soins intensifs de la peau, décoctions en tout genre et incantations sataniques ne suffisent plus pour empêcher la lente mais inexorable progression des rides. Hélas ! De la même façon, les années érodent notre habileté à effectuer des activités physiques exigeantes. À un âge avancé, notre autonomie sera sérieusement compromise et le risque de chute sera de plus en plus élevé. C’est surtout parce que le vieillissement provoque une diminution de la masse musculaire, après environ l’âge de 55 ans, que nos qualités physiques se détériorent de la sorte. À l’âge de 70 ans, la masse musculaire et la puissance musculaire sont d’environ 40 à 50 % moins élevées qu’à 20 ans.

On reconnaît aujourd’hui que le maintien de la force musculaire (et donc de la masse musculaire) est, pour l’aîné, au moins aussi important que le maintien des qualités cardiovasculaires. L’idée, c’est de préserver le plus longtemps possible sa mobilité, son équilibre et sa coordination.

Comment faire ? Évidemment la pratique régulière d’une activité comme le ski de fond préserve notre condition physique. En skiant, on s’impose une importante surcharge du système de transport de l’oxygène. Bravo ! Cela ralentit la diminution de notre consommation maximale d’oxygène (VO2max pour les intimes) avec les années. Nos sorties de ski de fond sollicitent évidemment nos muscles, beaucoup moins toutefois que les séances de musculation avec résistance. Est-ce suffisant pour préserver notre musculature ?

Au cours de certaines études, on a démontré que l’entraînement de type aérobie à intensité modérée (marche, natation, ski de fond) ne ralentit pratiquement pas la diminution du volume et des qualités musculaires avec l’âge. En effet, on a observé que des gens qui persévéraient dans la pratique d’activités aérobies après 60 ou 70 ans subissaient une perte de leur masse musculaire presque aussi marquée que des gens du même âge qui étaient devenus sédentaires.

Cela serait dû au fait que ce sont surtout les fibres musculaires à contraction lente qui sont sollicitées lors des activités prolongées, alors que seules les activités suscitant des contractions musculaires particulièrement intenses s’accompagnent du recrutement de fibres musculaires à contraction rapide. En vieillissant, on a tendance à faire de moins en moins de gestes à contractions musculaires intenses, si bien que nos fibres à contraction rapide ont tendance à rapetisser.

Ainsi, toute personne, même le skieur assidu, a avantage à épicer son programme de quelques séances d’entraînement avec résistances. Il peut s’agir de musculation avec poids et haltères ou avec des appareils à résistance fournie par des pistons, des poids, des élastiques ou le poids de son propre corps (par exemple, l’entraînement en pliométrie).

Des études, comme celles qui ont été effectuées à la Tufts University à Boston et à la McMaster University à Hamilton, ont permis de démontrer que des gens âgés de 60 à 98 ans pouvaient, en effectuant un entraînement avec poids et haltères pendant aussi peu que douze semaines :

  • doubler la force des masses musculaires entraînées ;
  • augmenter leur volume musculaire dans une proportion de 10 à 15 % ;
  • augmenter la densité de leurs os ;
  • améliorer leur équilibre ;
  • améliorer leur condition physique cardiovasculaire ;
  • améliorer leur estime de soi et la confiance dans leurs moyens.

Faut-il employer des charges élevées ? Il semble que oui. L’entraînement qui améliore les qualités musculaires de l’aîné et qui est susceptible de retarder l’effet de vieillissement sur la masse musculaire comporte des charges correspondant à 50 à 80 % de la charge maximale. Avec de telles résistances, il est assez difficile de faire plus de huit répétitions par série.

Faut-il faire fréquemment des séances de musculation ? Au moins deux par semaine selon les experts. Fait intéressant à souligner, on sait qu’après un programme assidu de musculation, il est facile de préserver et même de continuer à améliorer ses qualités musculaires avec aussi peu qu’une séance tous les dix jours. Peut-être est-il avantageux, pour l’adepte du ski de fond, de prévoir une période intensive de musculation entre l’entraînement d’été et la première neige, quitte à entretenir sa puissance musculaire avec une séance par semaine ou par deux semaines, le reste de l’année.

Mise en garde : les skieurs chevronnés qui se lancent pour la première fois dans un programme de musculation doivent observer une progression particulièrement lente. En effet, la condition physique supérieure à la moyenne sur le plan cardiovasculaire dont ils jouissent leur permet généralement de faire un volume d’exercice plus élevé que ce que leurs systèmes articulaire et musculaire peuvent tolérer, d’où le risque accru de blessure. Conseil d’ami : consulter un expert, une experte, et donnez-vous plusieurs semaines avant d’y aller allègrement !

 

Mai
01

Changer pour le mieux?

Changer pour le mieux ? par Guy Thibault, Ph.D.

Les skieurs de fond utilisant une approche traditionnelle dans leur préparation physique et qui font surtout de longues sorties à intensité à peu près régulière, comme les adeptes de bien d’autres sports d’ailleurs, course à pied, cyclisme, etc., sont généralement réticents à l’idée de changer leur programme d’entraînement et d’y mettre un peu plus de séances intermittentes (entraînements par intervalles). Que disent les études scientifiques sur cette question ?

Une équipe de chercheurs de l’Afrique du Sud, dirigée par le professeur Findlay, a demandé à huit cyclistes de haut niveau qui effectuaient un volume hebdomadaire total de 305 km à bicyclette mais qui n’avaient pas effectué d’entraînement intermittent depuis quatre mois, de remplacer une portion de leur volume total de sorties (15 % ou environ 50 km) par 6 à 8 fractions d’efforts intermittents d’une durée de 5 minutes à une intensité d’environ 80 % du VO2max (soit à peu près 90 % de la fréquence cardiaque maximale). Les cyclistes effectuèrent ce type d’entraînement à raison de deux fois la semaine pendant trois semaines, tout en conservant un volume total d’entraînement inchangé à 305 km par semaine.

L’ajout de seulement six séances intermittentes d’entraînement au cours de cette période s’est accompagné d’une amélioration importante de la performance. Leur temps au 40 km contre-la-montre individuel est passé, en moyenne, de 56:24 min:s à 54:24 min:s, ce qui signifie que la vitesse moyenne qu’ils arrivaient à maintenir a augmenté de 42,7 à 44,2 km/h, changement considérable, quand on pense que ces athlètes étaient déjà d’un bon niveau de performance avant de changer de mode d’entraînement. En fait, on peut imaginer qu’avec un programme d’entraînement comprenant des séances intermittentes plus variées, ils auraient pu améliorer encore davantage leur condition physique.

Cette étude, comme certaines autres empruntant un protocole semblable, indique que les athlètes peuvent améliorer de façon significative leur performance dans des épreuves de longue durée même s’ils ont déjà atteint un bon niveau de performance, en ajoutant un certain volume d’entraînement intermittent à leurs séances d’entraînement de type continu.

Références

Lindsay F.H., Hawley J.A., Myburgh K.H., Schomer H.H., Noakes T.D., Dennis S.C., Improved athletic performance in highly trained cyclists after interval training. Medicine and Science in Sports and Exercise 28:1427-1434, 1996.

Westgarth-Taylor C., Hawley J.A., Richards S., Myburgh K.H., Noakes T.D., Dennis S.C., Metabolic and performance adaptations to interval training in endurance-trained cyclists. European Journal of Applied Physiology 75:7-13, 1997.

Gaesser G.A., Wilson L.A., Effects of continuous and interval training on the parameters of the power-endurance time relationships for high-intensity exercise. International Journal of Sports Medicine (Stuttgart) 9:417-421, 1988.

Mai 1999

 

Mai
01

Vous avez dit…?

Vous avez dit…? par Pierrette Bergeron

Un nouveau mot est apparu dans le monde de l’alimentation: nutraceutique. C’est une contraction de  » nutrition  » et  » pharmaceutique « . Ce terme désigne un aliment ou un ingrédient ayant un effet favorable à la santé, y compris la prévention et le traitement de maladies.(1)  On sait tous que plusieurs aliments ont toujours contribué à la santé. La nouveauté, c’est d’accorder des propriétés thérapeutiques à des aliments, c’est-à-dire que des aliments peuvent contribuer à guérir des maladies, ce qui était l’apanage des médicaments jusqu’à récemment pour la médecine occidentale.

Réglementation

Présentement, la Loi sur les aliments et drogues du Canada autorise des allégations thérapeutiques (ex. : fait baisser le cholestérol) seulement sur les étiquettes de médicaments. Les exigences pour obtenir un DIN (drug identification number) sont élevées : identification des substances actives et des mécanismes d’action, détermination des doses efficaces, tests de toxicité, évaluation des effets médicaux. Les aliments ne sont pas soumis aux mêmes exigences que les médicaments; les règlements de la Loi concernant les aliments visent surtout l’innocuité. L’industrie pharmaceutique peut obtenir des brevets pour ses produits, ce qui n’est pas le cas pour l’industrie agro-alimentaire, en général. La Loi est appelée à être modifiée pour permettre certaines allégations thérapeutiques sur les étiquettes des aliments.

 » Certains aliments font fureur au Japon. Une boisson rend les personnes du groupe sanguin O plus performantes, alors qu’une autre rend les personnes du groupe sanguin A plus altruistes. D’autres produits intègrent des substances naturelles prétendument relaxantes, embellissantes, etc. Qu’il s’agisse du bonbon antistress ou de la vinaigrette bonne pour le teint, ces allégations sont basées sur des résultats de recherches parcellaires ou scientifiquement non démontrés chez l’humain.  » (2)

Afin de protéger le consommateur et de ne pas l’induire en erreur, des recherches sérieuses devront prouver les effets allégués. Ce qui est plus complexe qu’il n’y semble. Même si les résultats d’une expérience démontrent des effets physiologiques bénéfiques pour un groupe, ils ne sont pas garants d’une meilleure santé pour la population. Les maladies sont multifactorielles; elles sont influencées, non seulement par l’alimentation, mais aussi par l’hérédité, l’exercice, le stress, les agents infectieux, etc. Par exemple, des études en laboratoire tendent à démontrer fortement que les antioxydants comme le carotène réduisent l’oxydation et diminueraient le risque de maladies, tel le cancer. Toutefois, l’efficacité du carotène dans la prévention du cancer du poumon n’a pu être démontrée lors d’un important essai clinique.

Produits nutraceutiques prometteurs

Certains produits nutraceutiques sont prometteurs; mais les études sur leur biodisponibilité (quantité réellement utilisée par l’organisme) et leurs mécanismes d’action sont insuffisantes.  (3)

  • Les données épidémiologiques indiquent que la consommation modérée d’alcool réduirait le risque de maladies cardiovasculaires, peut-être par une augmentation du cholestérol HDL (le bon) et une inhibition de l’agrégation plaquettaire. Le resvératrol-trans purifié du vin rouge module la synthèse hépatique du cholestérol, protège les lipoprotéines de l’oxydation et inhibe l’agrégation plaquettaire in vitro.
  • Les polyphénols du thé vert ou noir, notamment les catéchines, possèdent de puissantes propriétés antioxydantes.
  • Le son d’avoine a un effet hypocholestérolémiant qui relève surtout du glucane qui en est la principale fibre soluble.
  • Plusieurs herbes et épices ont des propriétés antioxydantes et antimicrobiennes. Le sulfure d’allyle de l’ail, la quercétine de l’oignon, le glutathione du persil et la curcumine du curcuma sont des composés actifs; toutefois, les doses fonctionnelles atteignent jusqu’à dix fois la quantité normalement utilisée, conférant une saveur rebutante.
  • Le lycopène de la tomate de même que les flavonoïdes, les isothiocyanates et les indoles du brocoli ont des propriétés antioxydantes.
  • Les phytoestrogènes retrouvés dans le soya et les graines de lin peuvent réduire les symptômes reliés à la ménopause.
  • Le fenugrec est riche en fibres, la plupart solubles, et en diosgénine, utilisée par l’industrie pharmaceutique à titre de précurseur de la progestérone.
  • La chicorée est une source d’insuline et de fructo-oligosaccharides, qui favoriseraient peut-être la multiplication intestinale de bactéries bifidus. Leurs effets bénéfiques comprendraient le renforcement de l’immunité, une digestion améliorée et une inhibition des pathogènes intestinaux.
  • L’acide linolénique se retrouve dans la bourrache, le gadelier noir et l’onagre bisannuelle, de même que dans certains petits fruits et champignons. Il est le précurseur de la prostaglandine E1, qui réduit l’inflammation, diminue la coagulation sanguine, contrôle la tension artérielle, réduit le taux de cholestérol sanguin et qui pourrait influencer l’immunité.
  • Le ginseng est utilisé en médecine traditionnelle chinoise pour renflouer l’énergie, tonifier les viscères, accroître la capacité mentale, augmenter la virilité et retarder le vieillissement! Chez l’animal, on a démontré que les ginsénosides Rb1 ou Rg1 rétablissent partiellement la mémoire lors d’amnésies médicamenteuses. Le Rb1 semble aussi augmenter la résistance au froid.
  • Le chrysanthèmematricaire est utilisé pour combattre la fièvre et les douleurs menstruelles, et il est approuvé au Canada à titre de remède naturel non raffiné contre la migraine. On recommande seulement l’utilisation de variétés testées cliniquement ayant une teneur en parthénolide d’au moins 0,2 %. La dose optimale reste à déterminer.

L’étude des nutraceutiques a l’avantage d’enrichir le vocabulaire, quoique les termes sont assez difficiles à placer dans une conversation mondaine !

Un marché lucratif

 » Le marché des produits nutraceutiques se développera au rythme des recherches sur les liens entre les aliments et la santé. On prévoit que ce marché peut devenir aussi important que celui des produits alimentaires et pharmaceutiques réunis, passant de 8 milliards $US en 1994 à 500 milliards en 2010 « .

L’industrie alimentaire veut cibler le segment de marché que constituent les personnes âgées. Ce segment augmente rapidement: l’âge moyen des Québécois passera de 37 ans en 1996 à près de 47 ans en 2041. À mesure que la population vieillit, les problèmes de santé augmentent. Les  » baby boomers  » seront très ouverts aux produits qui les garderont jeunes et en forme.

Le marché des produits nutraceutiques est florissant au Japon, parce que ce pays a été le premier à légiférer en ce sens, créant une catégorie d’aliments pour usage spécifique de santé (FOSHU ou Food for Specific Health Use), qui permet à ces produits de se positionner entre les aliments et les médicaments et d’utiliser des allégations santé sans avoir à subir les tests que requiert la mise en marché de médicaments. (4)

Une panacée ?

Si on cherche assez longtemps, on trouvera probablement toutes les substances actives qui composent les aliments, pour se rendre compte qu’il faut manger un peu de tout afin d’être en santé. Cependant, les produits nutraceutiques pourraient permettre de répondre de façon plus naturelle à des besoins thérapeutiques spécifiques.

  1. Institut national de la nutrition (1996).  » Produits nutraceutiques « . Rapport, vol. 11, no 1.
  2. DUBOIS, Lise (1996).  » L’aliment, un futur miracle de la biotechnologie ?  Sociologie et sociétés, vol. 28, no 2, p. 45-57.
  3. Institut national de la nutrition (1996).  » Produits nutraceutiques « . Rapport, vol. 11, no 1.
  4. Institut national de la nutrition (1996).  » Produits nutraceutiques « . Rapport, vol. 11, no 1.

Mai 1999

Mai
01

Rolland Michaud: les ailes aux pattes, il épate

Rolland Michaud : les ailes aux pattes, il épate par Carole Dupont

Voici le portrait d’un homme qui commence sa vie sportive dans la cinquantaine, influencé par les Jeux olympiques de Montréal en 1976.

Rolland Michaud, qui a toujours vécu dans la région de Montréal, débute par le conditionnement physique avec Jœ Maléjacq, ce qui lui donne le goût d’aller plus loin. Il s’inscrit au club  » Les ailes aux pattes  » et se joindra, avec d’autres coureurs, aux  » Vainqueurs  » pour lequel d’ailleurs, il est toujours actif.

Il a un passé impressionnant et des projets d’avenir à en faire envier plusieurs quand il décide de prendre sa retraite après plusieurs années de travail à la compagnie Northern Electric.

En effet, après quelques courses sur piste, il participe au Championnat des maîtres canadiens d’athlétisme en 1987.

Au cours des années 90, il court plusieurs marathons dont en Grèce, à Londres, à New York, à Paris et enfin aux Jeux mondiaux en Australie. Il sera l’invité d’honneur à une course en Terre de Baffin et doyen des coureurs licenciés. Il est souvent bénévole à différentes compétitions dans la région de Montréal.

Ses ambitions seront, pour la prochaine année et tout en y étant en charge et le porte-parole, d’aller au Championnat des maîtres canadiens qui se dérouleront à Sherbrooke en juillet prochain et de courir le marathon à Rome en janvier 2000.

Et ses activités ne s’arrêtent pas là; l’hiver il s’occupe à faire du ski de fond.

En 1989, il participe au Championnat des maîtres en ski de fond qui avait lieu au Mont-Sainte-Anne. Il participe à plusieurs loppets dans la province mais aussi ailleurs, dont en Autriche, il y a quelques années.

Et cet hiver notamment, il fait une course de 25 km à Hull où ils sont huit dans la catégorie des 60 ans et plus; il finit 5e. En plus, il est allé à Rimouski, au mont Orford, à Morin-Height et il finit la saison de ski de fond à Saint-Féréol où le club du Mont-Sainte-Anne lui décerne une médaille pour son mérite.

Il envisage de participer aux trois prochains championnats des maîtres qui auront lieu à Keruna en 2000, en Autriche en 2001 et au Québec (Valcartier) en 2002, année de ses 80 ans.

Il lui reste peut-être un autre défi à inscrire à son palmarès : un duathlon en octobre au Mont-Sainte-Anne en compétition avec Robert Giguère, Robert Couture et plusieurs autres… qui sait ?

Mai 1999

 

Mai
01

Evariste Lavoie: un compétiteur invétéré

Évariste Lavoie: un compétiteur invétéré par Michel Bédard

Évariste a consacré au sport plus de 65 ans d’à peu près tous ses loisirs, bien sûr comme sportif pratiquant plutôt que sportif «d’estrade», mais davantage encore comme compétiteur invétéré, infatigable, increvable.

Le cycliste

Évariste Lavoie est né le 27 janvier 1926. Dès l’âge de neuf ans, il fréquente le Patro Saint-Roch où il joue au hockey et à la balle molle. Il expérimente par la suite pas mal tous les sports de compétition praticables : le kayak (avec son équipe, comprenant les frères Denis et Jean Barré, où il gagna le Championnat du Canada en 1966 dans le kayak à 4 places), le patinage de vitesse, les sauts de baril, le water-polo et la natation de longue distance avec les Lucien Beaumont et Jacques Amyot, la course à pied, le ski alpin, le ski de fond et, bien sûr, le cyclisme. Au début de 2004, il roulait 11 000 kilomètres et participait à bien des compétitions, dont les Championnats du monde pour vétérans à Saint-Johann en Autrichepour une 19e fois consécutive.

Rappellons-nous qu’en Europe, le cyclisme est plus populaire que le hockey. Or, notre cycliste québécois ne craint pas d’aller se mesurer, année après année, avec les grands mordus de la pédale. En 1987, il remporte même le championnat du monde de cyclisme dans sa catégorie. Il est trois fois 3e à ce championnat; une fois 2e et une fois 7e en coupe du monde. Au tour du Var sur la Côte d’Azur, il est deux fois vainqueur, trois fois 2e et une fois 4e. Il compte dix participations à la Semaine internationale du cycliste à Deutschlandsberg avec deux victoires et monte huit fois sur le podium. En 1974, il rem-porte la Maine International Bicycle Race.

Au Québec, notre increvable Évariste compte 57 années de course cycliste : il fait 29 fois la course cycliste Québec-Montréal (la course la plus longue au monde pour amateurs). Il participe à dix Tours du Saint-Laurent et en gagne une étape. On le voit aussi dix fois dans la course Québec-La Malbaie. Lors des championnats canadiens et québécois, il devient un familier du podium. En 1946, alors que la plupart d’entre nous ne sommes pas même nés, il gagne le Championnat canadien dont le départ est donné par le maire Camilien Houde.

Évariste est de toutes les courses du Mérite cycliste. Enfin, dans le circuit Super prestige des vétérans, il figure quatorze fois parmi les trois premiers de sa catégorie.

Le skieur

La saison hivernale est l’occasion pour Évariste de s’adonner au ski de fond, à la compétition bien entendu. Il est pendant plus de 40 ans un compétiteur redoutable. Il participe dix fois à la traversée du Lac Saint-Jean qu’il remporte une fois en équipe de trois. En 1974, il est le grand gagnant toute catégorie. C’est une dure traversée; Évariste s’y sera souvent gelé yeux et oreilles. Évariste aura été à la ligne de départ du célèbre et difficile Marathon canadien, une épreuve de 100 milles qui se réalise en deux jours. Il remporte ce marathon quatre fois chez les 45 ans et plus. Il monte sur le podium au Championnat du Canada, et aux Championnats de l’Est du Canada. Il est tout aussi enthousiaste de partiper à une foule de loppets et de courses régionales. Évariste possède même à une certaine époque sa propre école de ski de fond à Stoneham. Il ira même jusqu’à entraîner une équipe féminine. Cette dernière expérience s’ajoute à celle d’instructeur de ski alpin. Il fonde même le club de ski Les Montagnards au Relais du lac Beauport.

Un homme admirable

Évariste, tu auras été le champion de toute une vie. Tes 60 ans de compétition t’auront valu des centaines de trophées et des millliers de médailles. Ton atelier d’imprimerie en était plein à craquer !

Évariste, tu étais un compétiteur né, car tu étais doté des qualités requises pour en être un : discipliné, acharné, persévérant, courageux. Un tel mode de vie t’a tenu loin du mariage, mais si près de ta chère et exigeante maîtresse «la compétition».

Pour t’avoir fréquenté depuis des années en tant que compagnon d’entraînement et de voyage lors de compétitions, j’ai eu l’occasion de bien apprivoiser ton côté «vieux garçon». Malgré tout, cela ne t’empêchait pas d’aimer taquiner les filles, les petites comme les grandes. On s’est tous un jour ou l’autre fait avoir par l’une ou l’autre de tes blagues. Il t’arrivait bien entendu d’être maussade, surtout quand tu te faisais tasser ou couper par un automobiliste.

Il n’y a pas encore si longtemps, tu t’étais plaint que ton moteur avait émis un bruit étrange après que tu aies eu monté six fois le mont Sainte-Anne en une fin de semaine. Les mécaniciens ont eu du mal à trouver le trouble chez ce modèle super performant d’une autre époque. Ils auraient mis quelques additifs dans ton carburant et voilà ! Tu étais de nouveau sur tes planches. Côté alimentation, Évariste, tu as suivi les enseignements chers à nos aïeules. Toute ta vie tu as carburé au pain blanc, au steak haché et aux patates pilées De quoi rendre fou un certain Montignac. À d’autres salades et autres nourritures de lapin. À d’autres et fort heureusement pour eux, les paradis éthérés de l’alcool… Je ne t’aurai jamais vu en prendre une seule goutte …

Cher ami, tu nous a quittés à l’improviste pour le monde meilleur. On n’est pas prêt de t’oublier. Tu aura été un homme qui aura profondément marqué de nombreuses générations de sportifs. Évariste, tu n’as pas eu d’enfants, mais à combien auras-tu servi de modèle de détermination, de ténacité et de courage ? Encore la veille de ton départ, tu présidais une réunion pour organiser des activités de financement pour ta Fondation et tu nous parlais de ta prochaine participation au championnat du monde des vétérans cyclistes à San Juan en Autriche.

Même si tu nous avais montré depuis longtemps que tu étais capable d’endurer jour après jour la douleur des efforts surhumains que tes projets ont exigés, nous sommes heureux pour toi que la vie t’ait épargné des souffrances non souhaitées d’une fin de vie qui aurait pu être beaucoup plus difficile.

Tu mériterais bien aussi, toi qui fut notre ambassadeur en traversant en solo, à plus de 75 ans, tout le Canada en 2000 (6 000 km) puis tout les États-Unis en 2003 (11 000 km), qu’un bout de piste cyclable de Beauport, notre ville, porte ton nom.

Évariste, nous te saluons en souhaitant vivement que ton nom reste à jamais gravé dans la mémoire des québécois aussi comme humaniste, grâce à la Fondation que tu laisses en héritage, destinée à aider les plus démunis de notre ville.

NDLR. Michel a rédigé une partie de ce texte, publié en 1999 dans l’Écho des maîtres, que nous avons repris et adapté pour la circonstance.

Mar
24

Les Championnats canadiens des maîtres: des vacances dans le ‘piton’

Les Championnats canadiens des maîtres : des vacances dans le « piton » par Pierre LaRue

Du 6 au 11 mars dernier se tenait, à North Bay et à Temiscaming en Ontario, les Championnats canadiens des maîtres en ski de fond. Ces championnats, aux saveurs amicales et compétitives, ont rassemblé cette année près d’une centaine de skieurs provenant d’un peu partout au Canada. Onze maîtres québécois ont participé aux différentes compétitions, soit le 10 km classique, le 10 km libre et le 30 km disputé dans le style choisi par le compétiteur. Il s’agit de Francine Déry, Jean-Yves Babin, Gaétan Beaulieu, Bernard Carré, Louis Belzile, Robert Giguère, Pierre LaRue, Normand Mireault, Jean St-Hilaire, Guy Thériault et François Thériault.

La semaine a été du tonnerre. Non seulement nous nous sommes littéralement crachés les amygdales sur les pistes et en avons fait voir de toutes les couleurs à nos collègues des autres provinces en raflant près du quart des médailles potentielles, mais également pour l’ambiance de taquinerie qui régnait au sein de l’équipe. Certains se sont même payés le luxe de remporter l’or à chacune de leurs sorties, soit Robert et Jean-Yves, pour les maîtres à la retraite, ainsi que Gaétan dont les performances magistrales s’expliquent certainement par les bons soins de Suzelle. En son absence, notre Gaétan pu se faire « dorloter » par Francine et moi-même…

Si la semaine a été réussie, elle a tout de même débuté sous une note sombre. En effet, dès notre arrivée, le manque de neige nous a enfoncé un clou profondément dans le moral. C’est la mine pour le moins dépitée que Gaétan a constaté la piètre condition de la piste. Nous avions beau arpenter cette dernière dans tous les sens, la boue et la terre trahissaient la venue d’un printemps exceptionnellement hâtif pour la région. Seule Francine garda la tête froide se disant prête à boire du vin toute la semaine, à faire un peu de course à pied et à se servir de nous comme tête de Turc ou de dindons de la farce à notre convenance. Soit dit en passant, cette dernière en a d’ailleurs vu d’autres dans sa jeune carrière de fondeuse et ce n’était certainement pas les sautes d’humeur du climat qui aurait pu avoir raison de sa bonne humeur caustique. Quoiqu’il en soit, le soir venu, la seule représentante de la gent féminine de l’équipe usa de ces talents peu orthodoxes de psychologue en chef pour nous remonter le moral à tous et faire la morale à son biologiste pileux de chum (ça s’imposait de toute façon…) et le tout en dansant le « Flaminco ».

Enfin, au jour « J1 », soit pour le 10 km classique, les organisateurs ont fait des miracles et de nombreux bénévoles ont su étendre le tapis blanc pour nous, travaillant de longues heures à enneiger la piste. Il ne fallait vraiment pas sortir de cette piste, sinon nous allions directement embrasser la litière du sous-bois et adieux les médailles.

Après un réveil un peu anxieux, une séance collective de positivisme de type « lavage de cerveaux » fut rapidement tenue par Francine qui su s’enquérir à la perfection de sa tâche de meneuse de claque au grand dam de Louis pour qui la technique n’a malheureusement plus d’effet depuis que son travail l’a mené à Terre-Neuve. La séance eu cependant sur moi l’effet d’un stimulateur cardiaque, puisque c’est la « broue dans le toupet », l’écume au bec et le feu au cul que je devais terminer la course. Bernard, pour sa part, nous affirma que son secret à lui était de nature nutritionnel. En effet, ce dernier croit, et les résultats le confirmèrent, que la soupe aux légumes de chez East-Side Mario’s et le V-8 ont des effets positifs sur ses performances. Cette journée-là, le mercure devait monter à 12˙C et nous avons même pu nettoyer nos skis souillés de « klister » en « bedaine », pendant que François nous expliquait la stratégie qu’il avait employée sur la seconde boucle du parcours, soit l’augmentation progressive de sa vitesse en décélération constante. Cette théorie, bien qu’elle ait soulevé certains soupçons et doutes, lui aura tout de même valu un excellent temps cumulatif, lui permettant même de coiffer son frangin de quelques secondes.

En dehors des courses, nous avions la chance de séjourner aux abords du magnifique lac Nipissing au « Torbay’s Cottage Inn », site enchanteur par excellence où l’hospitalité ontarienne fut appréciée de tous. Ce site fut déniché grâce aux talents d’internaute de Jean-Yves. Aux dires de mes collègues, je pus même m’y faire deux amis, le chat et le chien du proprio, ceci dépeignait un peu le genre d’humour auquel nous étions confrontés.

Au jour « J2 », le manque de neige étant devenu critique à North Bay, nous avons dû nous rendre à Temiscaming ainsi que pour la dernière course. Ce fut au tour de Louis, Normand, Guy et Francine de se prendre pour Bjorn, Vladimir ou Larissa, mais cette fois dans une tempête de neige. Le circuit de Temiscaming présente une dénivelée moins importante qu’à North Bay. Cependant, on y retrouve tellement de virages que nous en avions mal aux tibias. Enfin, tibias ou pas les résultats furent à nouveaux plus que probants. François eu cependant quelques ratés après la course ayant poussé la machine jusqu’à la zone 6 (vraiment pas facile…) pour ensuite faire le plein d’un combustible quelque peu indigeste, le « chili con carne ».

Au jour « J3 », soit pour le 30 km, même scénario pour la plupart, sinon que Francine et Jean se sont littéralement enfermés dans une des boucles de ce parcours en huit. Si Jean su en sortir de lui-même, Louis dû intervenir pour en extirper Francine, laquelle commençait à avoir mal au cœur, la pauvre !

Enfin, lors des remises des médailles, la domination québécoise, tant du point de vue de la performance qu’au niveau de l’exubérance, fit dire au maître de cérémonie que la seule consolation des participants des autres provinces est que cette remise ait été tenue en anglais, puisque le Québec semblait tout dominer.

En résumé, ce fut pour nous, « maîtres », une semaine de rêve. Si l’entraînement est discipliné sous les bons conseils des entraîneurs Louis Bouchard et Doris Langlois, le quotidien de ces vacances ne le fut certes pas; le sport étant d’abord un plaisir et un style de vie.

L’an prochain, les Championnats canadiens se tiendront à Charlo au Nouveau-Brunswick. Une formule de quatre courses a été retenue : deux courses en style classique et deux en style libre et nous comptons bien y être à nouveau. D’ailleurs, des défis ont déjà été lancés à nos cousins acadiens. En 2002, ce sera le grand événement, puisque les Championnats mondiaux se tiendront ici même, dans notre cour, à Valcartier. Tout le gratin mondial est attendu et si l’on se fit aux derniers événements de ce genre tenus en Amérique du Nord, à Lake Placid, N.Y., on compte accueillir plus de 1 000 skieurs de toute provenance et nationalités. Nous y serons en grand nombre je l’espère…

Pour ceux et celles qui veulent consulter les résultats des Championnats canadiens, ou ceux des mondiaux tenus à Kiruna en Suède ou encore ceux des circuits provinciaux et des maîtres, je vous rappelle que le site de l’Association est en lien avec les sites de l’Association mondiale, de l’Association canadienne de même qu’avec celui de Ski de fond Québec.

 

Mar
01

Les jambiers antérieurs douloureux

Les « jambiers antérieurs » douloureux par Guy Goulet

Vous, les MAÎTRES, connaissez sûrement ça ! Un Homo sapiens, début quarantaine, ayant été trop sédentaire pendant les périodes blanches et froides, qui se décide finalement à ressortir ses vieux skis de fond classiques pour revigorer son gabarit afin que le temps ne l’abîme pas trop vite. Vous avez tous entendu le proverbe : Mieux vaut tard que jamais.

Nous sommes au début de l’hiver 1997, dans les Laurentides, et au moins une fois par semaine je m’efforce de chausser mes vieux skis pour remuer mon corps amolli par la sédentarité. À chaque fois que je glisse sur la piste linéaire et plutôt plane de l’ancien train du nord au niveau de mont Rolland, des nouveaux skieurs-patineurs de tous âges me dépassent de façon déconcertante. Ces dépassements m’irritent au plus haut point et ma fierté est démolie comme Stéphane Ouellet a été assommé par Dave Hilton lors de leur dernier combat. Conservant mon tempo, malgré un amour-propre en perte de vitesse, je me disais que je devais essayer cette nouvelle forme de glissement que je trouvais élégante, rythmée et surtout très racée.

Après plusieurs discussions convaincantes avec des fanatiques, la perspective d’un fartage plus simple, le défi d’apprendre de nouveaux pas, etc., je n’ai pas pu résister. Je m’équipe donc de la vraie façon, comme un pro.

Après avoir passé ma jeunesse sur des patins à glace à jouer au hockey, je croyais que cette initiation aurait été un petit bonheur. En effet, quoi de plus simple que de glisser sur un ski, puis sur l’autre, tout comme chaussé d’une paire de patins. Je trouvais l’analogie évidente. Équipements en main, skis cirés et brossés, je glisse sur la piste pour la première fois avec mes skis-patins. Cette sortie s’est conclu par une frustration complète de A à Z.

Les premiers glissements ont été ardus, suivis de quelques chutes, puis après un certain temps et en me concentrant uniquement sur mes jambes, j’ai réussi à maintenir le rythme : glisse à gauche, glisse à droite. Je me suis vite rendu compte que patiner skis aux pieds est bien différent qu’avec des patins. L’équilibre, le transfert de poids, la coordination, le rythme, l’efficacité et la forme physique devenaient des impératifs à acquérir afin de retirer du plaisir lors de mes sorties futures.

Plus je glissais, plus je m’ambitionnais à pousser un peu plus et comme dans toute nouvelle expérience, la réalité vient vous frapper de plein fouet. Qu’est-ce qui m’arrive ? Une douleur, une sensation de brûlure dans mes deux jambes au niveau du tibia. Quelle déception ! Je venais d’apprendre que je possédais des « jambiers antérieurs », petits muscles situés à l’avant du tibia. J’ai fait une pause, puis demi-tour et ensuite je suis entré au bercail.

J’étais heureux de m’adonner à un nouveau style de ski de fond, mais déçu par l’évidence que la technique ou la forme physique ou un mélange des deux me manquait pour continuer. J’ai suivi un cours de quatre heures pour apprendre les pas de base : V1, V2, V2 alterné et le diagonal, ce qui m’a aidé grandement.

Malgré plusieurs sorties, cette brûlure dans mes jambes se manifestait toujours. Je devais prendre des pauses pour reposer mes jambes, soit en arrêtant ou bien en glissant en utilisant le « double poling » afin que cette douleur fatigante s’amenuise.

Pendant les deux années suivantes, j’ai continué à skier sans jamais abandonner, malgré cette douleur déplaisante aux jambiers antérieurs. À l’automne 1998, j’ai acheté une paire de skis à roulettes V2 JENEX pour le style patin en me disant que si je pratique avant l’hiver, ma forme et ma technique seront améliorées et peut-être que mes jambiers antérieurs seront renforcés. Un apprentissage assez ardu, suivi d’une participation au Camp des maîtres 1998 ont contribué à améliorer ma technique et à réduire la douleur dans mes pauvres jambiers antérieurs.

Cette année, décidé comme jamais, j’ai commencé à rouler sur mes nouveaux skis-roulettes à la fin mai et je n’ai pas manqué une semaine. Je ski-roule dans le parc d’Oka, un endroit sécuritaire. Au 24 octobre 1999, j’avais accumulé près de 58 heures. Je peux vous affirmer que maintenant je ne ressens plus de douleur (très peu) dans mes muscles à l’avant des tibias, seulement une bonne fatigue générale à la fin de mes sorties. Définitivement, le ski à roulettes m’a aidé à me préparer pour la saison blanche qui s’en vient à grand pas. À la lumière de mes différentes expériences en ski-roulettes cet été, j’en arrive aux conclusions suivantes :

•     Les causes du problème des jambiers antérieurs sont, selon moi, un manque d’entraînement, mais surtout un surmenage causé par un transfert de poids et un équilibre incomplets sur le ski de glisse. La crainte de tomber peut vous empêcher de bien transférer tout votre poids. Si le transfert est incomplet, les muscles de vos jambes demeurent tendus, surtout les jambiers antérieurs, générant une fatigue rapide.

•     Si le transfert sur le ski ou sur le ski-roulette est complet, l’autre jambe lors de son recouvrement peut et se doit d’être relaxée, reposée. Cet été, je me concentrais à relaxer la jambe qui était en recouvrement et ça fonctionne. N’oubliez pas de toujours ramener le ski-roulettes parallèle au sol.

•     Patiner sans les bâtons en déplaçant vers l’avant le bras opposé au ski de glisse améliore beaucoup l’équilibre et le transfert de poids.

•     Lorsque le ski de glisse est déposé au sol, le haut du corps doit être lancé et maintenu vers l’avant sans exagérer pour le un pas (V2) et le deux pas de patineur (V2 alterné). Un centre de gravité localisé un peu vers l’avant améliore la technique et le rendement. Une position assise, trop sur les talons pour ces deux pas, déplace le centre de gravité vers l’arrière réduisant l’efficacité et la beauté du rythme.

•     Finalement, j’ai souvent pratiqué, dans un espace de stationnement désert, l’exercice en huit que j’ai vu dans la cassette vidéo de Myriam Bédard. Vous skiez en effectuant des huits. Laissez-moi vous dire que ça fait travailler ces fameux « JAMBIERS ANTÉRIEURS » qui sont petits, mais qui peuvent vous causer bien des désagréments. C’était mon cas, et je l’ai réglé avec de la persévérance.

J’espère que mon histoire pourra aider les Homo sapiens qui auront à faire face à ce problème lors de leurs premières expériences en pas-patineur : le sport le plus beau et le plus complet qu’on puisse trouver.

Bon ski.

Fév
24

Bref rappel historique sur les maîtres en ski de fond au Canada

Bref rappel historique sur les maîtres en ski de fond au Canada par Jean-Yves Desrosiers

Les notes suivantes sont tirées des archives de Jean-Yves Desrosiers. Elles ne prétendent aucunement recouvrir tous les faits et les événements survenus depuis le début de cette aventure en 1980.

•     En septembre 1980, William D. (Bill) Gairdner et Jan D. Hansen créaient l’Association canadienne des maîtres en ski de fond, la première qui a pris naissance à travers le monde. Bill Gairdner en devint le premier président et Jan Hansen, le premier vice-président et premier directeur pour la division du Québec. C’était un résultat des échanges qui avaient commencé au cours des mois précédents, notamment à l’occasion de la rencontre internationale qui s’était tenue à Morin Heights dont on parle ci-après.

•     L’événement déclencheur fut une compétition internationale de vétérans organisée par Jan D. Hansen au Club Viking à Morin Heights (nord de Montréal) à l’hiver 1980. Devant l’intérêt des participants qui étaient âgés de 30 ans et plus, il fut proposé que de telles compétitions reviennent sur une base régulière et qu’une structure soit créée pour s’occuper des skieurs et des skieuses de 30 ans et plus.

•     La compétition de Morin Heights fut suivie, à partir de 1982, d’une compétition annuelle internationale connue d’abord sous le nom de Championnat mondial des maîtres en ski de fond, devenu ensuite Coupe du monde des maîtres en ski de fond, suite aux demandes soumises par la Fédération internationale de ski.

•     Voici quelques dates et endroits de ces championnats au cours des années suivantes :

  • 1982          Uppsala (Suède)
  • 1983          Télémark (Wisconsin, USA)
  • 1984          Holmenkollen (Norvège)
  • 1985          Hirshau (Allemagne de l’Ouest)
  • 1986          Lake Placid (New York)
  • 1987          Kuusamo (Finlande)
  • 1988          Seefeld (Autriche)
  • 1989          Mont Sainte-Anne (Québec)
  • 1990          Ostersund (Suède)
  • 1991          Toblach (Italie)

•     Lors de la tenue de la compétition internationale à Uppsala en 1982, s’engagèrent des discussions entre les représentants des pays participants en vue de créer une Association mondiale des maîtres en ski de fond et de faire la promotion du ski de fond chez les 30 ans et plus. Cela prit forme rapidement et l’Association fut mise en place par Bill Gairdner et Jan Hansen qui en devinrent alors respectivement les premiers président et vice-président.

•     À partir de 1985, l’Association mondiale des maîtres en ski de fond et la Fédération internationale de ski entamèrent des discussions qui ont finalement conduit à l’affiliation de la première avec la FIS. Puis, dans chaque pays, selon des modalités variables, les associations nationales s’affilièrent avec les associations de ski de leur pays respectif. Ceci conduisit notamment à une harmonisation de la réglementation relative à la tenue des compétitions.

•     Les associations nationales et l’Association mondiale des maîtres en ski de fond étaient déjà au travail pour développer leur membership, mais aussi pour organiser des compétitions et d’autres activités, donnant lieu à des compétitions spécifiques pour les maîtres dans certains pays, notamment au Canada.

•     De son côté, l’Association canadienne des maîtres en ski de fond mit sur pied des divisions dans plusieurs provinces canadiennes dont le Québec.

•     À partir de septembre 1980, la division du Québec fut sous la responsabilité de Jan D. Hansen qui en fut le premier directeur et promoteur. Impliqué activement dans le Club Viking et dans les compétitions provinciales, ce Norvégien parvint à recruter un premier noyau de maîtres.

•     Ce fut ensuite Jean-Yves Desrosiers qui prit sa relève à partir de 1983 et cela jusqu’à 1989, en même temps qu’il était impliqué dans d’autres activités et organisations du ski de fond, notamment dans la région de Québec.

•     Dès 1983, Jean-Yves Desrosiers et Lucien Maheu (du Club Ookpik) mirent sur pied un comité régional (région 03) des maîtres en ski de fond avec l’espoir que le modèle ainsi développé serait introduit ailleurs dans les régions de la province.

•     Le comité des maîtres de la région 03 devint rapidement le plus important au Québec et au Canada, le recrutement ayant donné des résultats fort positifs (jusqu’à environ 300 membres). Par son nombre de membres et d’activités, et par son dynamisme, le comité devint le véritable leader des maîtres au Québec et au Canada. Bien que la division du Québec permit de recruter des membres dans plusieurs autres régions, elle ne parvint pas à créer des comités régionaux, tout au moins jusqu’à 1990 avec des personnes aussi impliquées que dans la région de Québec. Toutefois, dans certaines des régions actives, il se trouva heureusement des maîtres qui apportèrent une contribution importante au développement des maîtres en ski de fond au Québec.

•     La division du Québec et le comité des maîtres de la région 03 s’occupèrent, à partir de 1983, de l’organisation des compétitions régionales et provinciales et même de la tenue au Québec du Championnat canadien des maîtres. Ils aidèrent aussi les maîtres qui souhaitaient participer tant au Championnat canadien hors Québec et à la Coupe du monde des maîtres en ski de fond tenue à chaque année dans un pays différent.

•     C’est la division du Québec et le comité des maîtres de la région 03 qui initièrent, négocièrent et montèrent le dossier de la Coupe du monde des maîtres en ski de fond qui se tint au mont Sainte-Anne en 1989. Il est bon de savoir que c’était la seconde fois que Québec obtenait cet événement puisque Jean-Yves Desrosiers l’avait aussi obtenu pour 1986, de nouveau à l’unanimité des pays membres de l’Association  mondiale des maîtres en ski de fond. Il le retira à Québec pour l’année 1986 par suite des difficultés faites par la Fédération québécoise de ski face à la tenue de cet événement. C’est à cette occasion-là que Lake Placid fut désigné comme site d’accueil pour 1986.

•     À partir de 1989, la division du Québec fut prise en charge par Alois Voitchovsky et le développement du mouvement des maîtres en ski de fond se continua sans arrêt depuis ce temps.

 

Fév
01

La créatine améliore-t-elle la performance?

La créatine améliore-t-elle la performance ? par Pierrette Bergeron, dt.p.

Depuis quelques années dans les milieux sportifs, on entend dire que la créatine augmente le volume et la force musculaires et qu’elle favorise la récupération. Alors, plusieurs personnes se demandent si elles auraient avantage à en prendre.

Qu’est-ce que la créatine ?

La créatine n’est pas nouvelle; elle a été identifiée en 1835 dans un extrait de viande. Ce n’est pas une drogue; c’est une substance fabriquée par le foie, les reins et le pancréas à partir d’acides aminés. Elle se retrouve principalement dans les muscles. Elle existe sous deux formes dans l’organisme : la créatine libre et la phosphocréatine (PCr).

L’énergie nécessaire à la contraction musculaire provient de l’adénosine triphosphate (ATP pour les intimes). Nos réserves d’ATP sont limitées; elles s’épuisent en moins de 10 secondes lors d’un effort maximal. Il faut donc la resynthétiser continuellement. Lors d’exercices de type aérobie, comme le ski de fond, la resynthèse de l’ATP se fait principalement à partir des glucides et des lipides. Lors d’exercices de type anaérobie, comme des intervalles courts très intenses, les réserves de PCr permettent de resynthétiser l’ATP très rapidement.

Les sources de créatine

L’alimentation normale fournit 1 g de créatine par jour et l’organisme en synthétise aussi 1 g par jour, nos besoins quotidiens étant d’environ 2 g/jr. La synthèse s’ajuste selon la quantité ingérée. La créatine se retrouve surtout dans la viande et le poisson. Par exemple, 1 kg de bifteck cru contient 4 g de créatine, mais il se produit une dégradation à la cuisson. Bien que cela ne soit pas confirmé, les végétariens semblent avoir des réserves de créatine inférieures à celles des personnes consommant une diète mixte.

Les suppléments commerciaux sont généralement du type monohydrate de créatine. Selon la Loi des aliments et drogues, ces suppléments sont classés dans la catégorie aliments et ne sont pas soumis aux règlements plus sévères des médicaments. La pureté des produits peut varier.

Les effets des suppléments de créatine

  • Un effet positif a été démontré en laboratoire lors d’efforts répétés très intenses de moins de 30 secondes. Cependant, peu d’études effectuées dans des situations réelles ont démontré un effet.
  • Certaines études démontrent qu’un apport élevé contribue à l’augmentation de créatine dans le muscle, mais pas nécessairement de PCr.
  • Les effets varient d’une personne à l’autre. Lors de tests en laboratoire, les plus grandes améliorations de performance ont été observées chez les sujets qui avaient des niveaux de créatine inférieurs à la moyenne. Chez les sujets ayant des niveaux élevés ou près de la normale, les améliorations furent très faibles ou inexistantes.
  • Une hausse de la masse corporelle maigre est fréquente à court terme. Cette hausse serait due à une rétention d’eau plutôt qu’à une augmentation de la masse musculaire. À long terme, l’augmentation de la masse musculaire résulterait de la possibilité d’accroître l’entraînement.
  • L’endurance aérobie n’est pas améliorée. En fait, l’augmentation de la masse corporelle pourrait nuire à la performance lors d’exercices d’endurance.
  • Théoriquement, les risques de toxicité sont minimes puisque les surplus de créatine sont éliminés dans l’urine. Toutefois, certaines personnes ont ressenti des raideurs musculaires ou aux articulations, des crampes abdominales ou musculaires, des irritations cutanées. Une personne ayant une prédisposition pourrait même souffrir d’insuffisance rénale. Les dangers potentiels pour les jeunes ne sont pas connus. Les conséquences à long terme de doses massives ne sont pas encore documentées.

Les quantités de créatine

Si vous décidez malgré tout de prendre de la créatine et que votre budget vous le permet (c’est quand même assez cher), voici quelques données connues à date.

  • La dose minimale pouvant produire un effet est mal connue et varie de façon individuelle. La dose maximale serait de 30 g/jr x 5 jours.
  • Dose de charge : 3 g/jr x 21 à 28 jours et arrêt pendant 14 à 21 jours. La suspension de suppléments pendant quelques jours contribue à maximiser les effets.
  • Dose de maintien : 2 g/jr.
  • Prendre les suppléments de créatine avec beaucoup d’eau et des glucides (ex. 20 g/jr de créatine x 5 jours + 370 g/jr de glucides). La sécrétion d’insuline stimulée par l’ingestion de glucides favoriserait une meilleure utilisation de la créatine.

Il ne faudrait pas oublier que le facteur nutritionnel le plus important en ce qui concerne l’augmentation de la masse musculaire, c’est l’apport énergétique total, c’est-à-dire qu’avant tout, il faut manger assez.

Dernier mot

Ceux qui me connaissent savent que j’aimerais beaucoup avoir une plus grande masse musculaire afin d’accroître ma puissance et que je fais de la musculation depuis 20 ans. Si les suppléments de créatine étaient la solution à mon problème, il y a longtemps que j’en aurais pris. Je pense plutôt que j’aurais dû mieux choisir mes parents !

Références

  • LEDOUX, Marielle (5 octobre 1999). Mise à jour sur les suppléments alimentaires. Présentation à Sainte-Foy aux professionnels en santé sportive, organisée par le Centre national multisport – Mtl.
  • BOOTH, Marylin et al (1997). Supplémentation de créatine et performance: mise à jour.

Traduit de l’anglais par Alain Marion. Ottawa : Association canadienne des entraîneurs.


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