Mai
01

Capsules d’informations

Capsules d’informations par Guy Thibault, Ph.D.

Direction du sport et de l’activité physique, Secrétariat au loisir et au sport

Les meilleurs skieurs excellent en double poussée

La puissance des muscles du haut du corps mesurée lors d’un test sur ergomètre à double poussée est fortement corrélée à la vitesse de compétition et elle est pratiquement deux fois plus grande que chez les coureurs à pied de même niveau. C’est ce qu’un groupe de chercheurs a démontré au cours d’une étude menée auprès de 195 skieurs. On conclut que pour améliorer sa performance en ski de fond, il faut mettre l’accent sur l’entraînement en double poussée.

Réf : Gaskill SE, Serfass RC et Rundell KW. Upper body power comparison between groups of cross-country skiers and runners. Int. J Sports Med. 20(5):290-294, 1999.

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Payant, l’entraînement par intervalles

L’entraînement par intervalles permet aux skieurs qui  ont  atteint  un  plateau  d’améliorer leur performance de façon significative. Un groupe de chercheurs a évalué la performance et divers paramètres physiologiques d’un groupe de skieurs de fond qui avaient l’habitude de faire de longues sorties à faible intensité. Puis, ils ont ajouté des séances d’entraînement par intervalles au programme de préparation physique de la moitié du groupe de skieurs. Ceux-ci ont vu leur performance et le niveau de développement de leurs qualités physiques augmenter de façon appréciable, alors que les athlètes du groupe contrôle n’ont pas réussi à se sortir du plateau de leurs résultats en compétition.

Gaskill SE, Serfass RC, Bacharach DW et Kelly JM. Responses to training in cross-country skiers. Med. Sci. Sports Exerc. 31(8):1211-1217, 1999.

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Les maîtres en ski de fond risquent moins de souffrir de maladies cadiovasculaires

On sait que les personnes qui ont une faible concentration de cholestérol, particulièrement les lipoprotéines de basse densité (LDL) sont moins sujets aux maladies cardiovasculaires. Or, on sait qu’un homme sur cinq en Amérique du Nord sera atteint d’une telle maladie avant l’âge de 60 ans et que parmi ceux-ci, un sur quatre en mourra. Au cours d’une étude récente menée auprès de 176 maîtres en ski de fond (hommes et femmes) participant à un championnat national, on a démontré que leur concentration sanguine en cholestérol total, en LDL et en triglycérides était particulièrement faible et que leur concentration en lipopréines de haute densité (HDL, le bon cholestérol) est particulièrement élevé. On conclut que le mode de vie des maîtres en ski de fond les protège contre l’athérosclérose et les maladies cardiovasculaires.

Stray-Gundersen J, Denke MA et Grundy SM. Influence of lifetime cross-country skiing on plasma lipids and lipoproteins. Med. Sci. Sports Exerc. 23(6):695-702, 1991.

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Perdre du poids, pas sa masse osseuse

Les femmes qui réduisent leur apport en calories par l’alimentation pour perdre du poids sans augmenter leur activité physique courent un risque accru de souffrir éventuellement d’ostéoporose. C’est la conclusion d’une équipe de la University of Pittsburgh qui a observé que même les femmes qui  réussissent à conserver un apport suffisant en calcium lorsqu’elles suivent un  régime amaigrissant perdent leur masse osseuse davantage que les femmes qui n’ont pas modifié leur diète ou qui font de l’exercice. En moyenne, les femmes qui ont suivi un régime ont perdu 8 kg pendant les 18 mois de l’étude, mais leur masse osseuse dans les hanches et le bas de la colonne vertébrale avait diminué deux fois plus que chez les femmes qui  ne suivaient pas un régime et qui faisaient de l’activité physique.

Réf. : Salamone LM, Cauley JA, Black DM, Simkin-Silverman L, Lang W, Gregg E, Palermo L, Epstein RS, Kuller LH et Wing R. Effect of a lifestyle intervention on bone mineral density in premenopausal women: a randomized trial. Am. J. Clin. Nutr. 70(1):97-103, 1999.

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Avoir de la poigne et mieux vieillir

Selon une étude récente dont les résultats viennent d’être publiés dans la fameuse revue The Journal of the American Medical Association, les hommes qui arrivent à maintenir leur force musculaire au cours de la quarantaine retardent le moment où ils auront des problèmes de mobilité associés au vieillissement. Les hommes âgés qui, 20 ans auparavant, obtenaient un bon résultat au test de force des muscles préhenseurs de la main, avaient beaucoup moins de problèmes à effectuer les tâches courantes à la maison, marchaient plus rapidement, s’habillaient avec moins de difficultés, etc., que les hommes qui avaient une moins grande force. En d’autres termes, une plus grande force musculaire à ce jour représente un gage d’une vie moins frustrante pour l’avenir. Vive la musculation !

Réf. : Rantanen T, Guralnik JM, Foley D et autres. Midlife hand grip strength as a predictor of old age disability. JAMA 281(6):558-560, 1999.

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S’étirer pour rien

On se fait souvent dire, par des gens qui prennent pour acquis qu’il s’agit là d’un fait bien prouvé, qu’il faut impérativement prendre quelques minutes pour redonner un peu de flexibilité à nos muscles avant de faire une activité aérobie, par exemple en prévision d’une sortie de ski de fond, de course ou de vélo, sans quoi on risque de s’infliger une blessure d’usure. Mais en est-on bien certain ? En cette matière on ne trouve certainement pas des milliers d’études dans la littérature scientifique, mais toutes celles dont on dispose ont été analysées en détail par le D Ian Shrier de l’Hôpital Général Juif de Montréal. Sa conclusion en déculpabilisera peut-être plusieurs : faire des exercices d’étirement avant de faire de l’exercice ne réduit pas les risques de blessures.

Réf. : Shrier I. Stretching before exercise does not reduce the risk of local muscle injury : A critical review of the clinical and basic science literature. Clin. J. Sport Med. 9 :221-227, 1999.

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L’exercice physique  contre le mal de dos

Sceptique lorsque votre docteur vous recommande de faire de l’exercice pour réduire vos problèmes de maux de dos ? Des chercheurs néo-zélandais ont observé que des patients souffrant de maux de dos amélioraient de façon significative leur condition après seulement huit séances d’activité physique. Ils l’amélioraient plus en tout cas que ceux qui se limitaient à suivre un traitement conventionnel.

Réf. : Keen S, Dowell AC, Hurst K, Klaber Moffett JA, Tovey P et Williams R. Individuals with low back pain: how do they view physical activity ? Fam. Pract. 16(1):39-45, 1999.

 

Mai
01

Hommage à Robert Giguère

Hommage à Robert Giguère par Marc-André Cournoyer

Bonnes gens, je me présente à vous pour exécuter avec plaisir une commande que m’a transmise notre président aussi tôt qu’au printemps 1999. D’emblée, j’ai accepté parce que la tâche consistait à composer un texte concernant un bon ami à moi, un joyeux vivant, plaisant, aimant la vie. Un texte voulant vous faire découvrir certains autres aspects d’un athlète courageux, doté d’une personnalité exemplaire et d’une capacité énorme de dépenser des énergies. Un gai luron de la région de Québec, plus précisément de la zone des miracles.

Un Monsieur qui sait aider les jeunes plein de vouloir, à leur insu, tellement cela est fait à propos et avec doigté. Il sait très bien que l’expérience ne se distribue pas et ne se partage pas, mais il sait aussi pertinemment qu’un bon conseil bien dosé, sans aucune pression et sans prétention ex cathedra, fait plus qu’un conseil énoncé avec un ton magistral.

Je connais le phénomène depuis vingt ans et je ne l’ai pas encore vu de mauvaise humeur ou à déblatérer sur qui que ce soit.

À l’été 1999, il s’est entraîné ici et là dans notre beau Canada, à l’ouest de Québec, à la course à pied pour le marathon des Deux·Rives du dernier dimanche d’août, en accompagnant un cycliste de 69 ans qui, lui, a enfourché sa bicyclette de Vancouver jusqu’à Saint·Ferréol·les·Neiges. Celui que nous honorons ce soir, lui, durant ses temps libres que lui laissait son occupation de chauffeur, s’entraînait à la course à pied.

Je ne vous entretiendrai pas de lui en vous mentionnant des chiffres, des dates, des statistiques, vous connaissez l’allure générale de ses exploits, de leurs difficultés et de leurs exigences étant donné que beaucoup d’entre vous êtes souvent des participants aux épreuves auxquelles il s’astreint. Remarquez cependant qu’il est un champion canadien des maîtres dans sa classe en ski de fond et ce, à plusieurs reprises. Une réputation étendue sur plusieurs années et en plusieurs endroits en sol canadien d’est en ouest. Il affiche des résultats plus qu’honorables en Europe. Il a concouru en Suède, en Autriche, aux États·Unis et j’en oublie. Il aime beaucoup skier, durant ses moments de détente, derrière une dame aux fesses intelligentes, habillée dans un costume qui lui sied bien. Ce bienfait de la vie l’encourage et lui donne un surcroît d’énergie.

Tous les maîtres sont fiers de lui.

Le moins que je puisse dire, c’est qu’il est un hyperactif, quelqu’un de dérangeant pour un paresseux. Il m’a dit que dès son lever, il est à « ON ». Il met le commutateur à « ON » en laissant le lit.

De bonne heure à l’action, mais de bonne heure au lit le soir s’il n’y a pas d’activité pour le fasciner.

Je veux maintenant vous faire part de quelques anecdotes savoureuses, à divers degrés, le concernant, question de vous faire voir quelques facettes du personnage.

Lorsqu’il s’entraîne en jogging sur le circuit fermé du chemin du Cap Tourmente, à Saint·Joachim, haut lieu de la chasse aux oies blanches sur la Côte·de·Beaupré, il appelle quelques·unes de ses connaissances pour qu’elles lui préparent des potions de ravitaillement qu’elles laissent dans leur boîte aux lettres sur le bord de la route. Voilà une organisation efficace à peu de frais.

Notre copain aime, au travers de bien d’autres aspects de la vie, la musique bien vivante et la danse entraînante. Même après une loppet ou un marathon, participer de façon très active aux activités sociales de la soirée qui suit ne le rebute aucunement.

Un fait l’a marqué énormément lors des jours suivant immédiatement les championnats mondiaux des maîtres à Canmore, Alberta, en 1995, alors que Messieurs Georges Girard, Marc·André Cournoyer et notre vedette étaient en voiture sur la route des glaciers entre Banff et Jasper par un lundi radieux et froid. En contournant une courbe accentuée en direction de Jasper, que nous apparaît·il ? Une chèvre de montagne léchant le sel sur le pavage en plein centre de la voie carrossable. Cournoyer arrête la voiture, réclame à notre blond sa caméra. La bête collabore beaucoup. Il en résulte une magnifique photographie où l’on voit très bien les yeux de la bête, le rétroviseur de la voiture, la route et des montagnes enneigées à l’arrière. Il est très fier de cette photo. Cette séquence et cette photo le font encore saliver lorsqu’on se les remémore.

Je reviendrai plus tard pour d’autres anecdotes plus succulentes. Vous ne perdez rien à attendre.

Parlons un peu de ses deux filles qui sont de la trempe de leur père. Je veux parler de Marie et de Céline. Ces deux femmes ont hérité, plus que d’autres dans sa famille, des qualités athlétiques du paternel. Notre bonhomme a engendré un garçon et quatre filles. Marie fut du premier grand fond Camp Mercier-Mont·Sainte·Anne, en ce temps·là, c’était le grand fond O’Keefe. Le tracé initial était l’œuvre de Monsieur Georges Girard. Cela nous reporte à près de trente ans. Cet événement fut, pendant plus de vingt ans, l’événement choyé des gens en forme, la dernière course de la saison, la cerise sur le « sundae ». Après cela, la détente pour une couple de semaines. La dernière compétition de la sorte eut lieu en 1995. À cause d’un manque d’organisation à la hauteur de l’épreuve et de sa popularité, elle a dû être abandonnée à l’insatisfaction de plusieurs. Le même engouement et le même esprit n’ont pas encore été retrouvés. L’arrivée d’un nouveau propriétaire au Mont·Sainte·Anne, plus calculateur, n’a pas aidé aussi. Ces gens aiment mieux voir des skieurs sur leurs pistes et dans leurs restaurants que dans les bois.

Céline a atteint les plus hauts échelons au niveau canadien au milieu des années 1970. Toutes deux élèvent maintenant leur famille. Marie à Saint·Ferréol·les·Neiges et Céline dans la région de la capitale nationale du Canada.

Le septuagénaire, au temps de sa carrière active sur le marché du travail, a surtout exercé le métier de Saint·Joseph au moulin à papier de Beaupré où il a soutenu et éduqué un groupe d’enfants appréciés dans leur milieu respectif.

Son cercle d’amis se trouve parmi les compétiteurs en ski de fond et en course à pied et au sein de nombreux compagnons de travail qui se rappellent de lui comme celui qui se rendait travailler en courant ou à bicyclette. Parfois, c’était lors de ses retours aussi. Au risque d’en oublier, je nommerai les personnes suivantes à titre d’amis qu’il voit régulièrement : Georges Girard, Raymond « Buddy » Couture, Jean St·Hilaire, Pierre Harvey, Robert Blouin, Clément Drouin, Michel Bédard, les frères Jocelyn et Pierre Vézina, Jules Rancourt, Gilles Cloutier, Rolland Michaud, Jean·Yves Babin, Gérard Tardif, Côme Desrochers. Arrêtons ici l’énumération des hommes pour penser aux dames : Madame Lucien Careau·Maheux, Denise de son prénom, Lucie Garneau, Annick Carbonneau. Vous avez là l’éventail de ses amis. Énumérer ses connaissances serait trop accaparer de votre temps. J’en aurais pour des minutes.

Rendu en novembre de chaque année, il surveille l’arrivée de la première neige et il est un des premiers, sinon le premier, à frotter ses skis sur la piste le long de la rivière Jean·Larose au travers des jeunes compétiteurs entraînés par Côme Desrochers et Jules Rancourt. La bicyclette ne l’a jamais attiré, mais il est un adepte du canot et du kayak. Il a commencé à bâtir des kayaks en fibre de verre, il y a longtemps, bien avant que ce soit une mode répandue et populaire. Il fût un des premiers, sinon le premier, à promouvoir l’utilisation de ce matériau dans son entourage et aujourd’hui, la ville de Beaupré est un centre d’attraction pour le monde du kayak, dans le monde du loisir et dans le monde de la compétition au niveau canadien. À Beaupré, dans son environnement, se déroulent de nombreuses compétitions de haut niveau. Un garçon de Beaupré du nom d’Antony Kelso y gagne de nombreuses compétitions. À Beaupré, on peut y voir à l’année des installations permanentes délimitant le parcours des compétiteurs.

Je connais un seul coureur chez les maîtres du Québec qui consulte des heures durant les fiches des résultats locaux, internationaux et mondiaux des compétitions en ski de fond chez les membres de la WMA et c’est notre homme à l’honneur ce soir qui le fait. Il est donc au courant du niveau de compétitivité de ses confrères compétiteurs et adversaires potentiels. Il se maintient au courant de la régularité avec laquelle ils prennent part aux compétitions. Même stratagème pour les courses à pied.

Aussi, en vivant auprès de lui quelques jours, on découvre qu’il déteste l’immobilité, qu’il piaffe d’impatience à un feu rouge qui le retient dans la circulation automobile. En voyageant en automobile avec lui, il est très difficile à faire immobiliser pour que tu puisses consulter les cartes afin de te localiser. Faut que ça roule ! Très peu question de détour, si minime soit·il, pour aller fureter lorsque tu es en route pour la compétition. Après les compétitions, là il est très coopératif à ce niveau. Après ces mêmes compétitions, la diète change aussi, au diable les pâtes. Et le côté social prend le dessus, mixte de préférence. Tout cela à l’intérieur des limites proposées par la pratique d’une bonne conduite. Un Monsieur bien élevé, bien éduqué.

Maintenant, payons·nous une pinte de bon sang en relatant quelques anecdotes drôles mettant en vedette notre lauréat.

Skiant au parc du Mont·Sainte·Anne depuis cinquante ans, le connaissant comme le fond de sa poche, il lui est arrivé l’aventure de se tromper de piste durant le déroulement d’une compétition. Cette fois·là, il ne s’est pas fié à lui. Lui et quelques autres ont suivi « Buddy », la tête basse, « Buddy » Couture j’entends, un diplômé en « orienteering ». Cela se passait voilà approximativement quatre ans.

Le défunt Laurent St·Hilaire, lui a déjà ciré, à son insu, ses skis au fromage. Encore une fois sur le sommet du mont Sainte·Anne. Il est descendu de là·haut sur un temps riche.

Il a déjà tenté de faire taire un détecteur de fumée, juché sur un divan de motel, à Mascouche, le matin du Maskicourons en agitant une boîte de flocons de maïs, mieux connu sous le nom de « Corn Flakes » préalablement ouverte s’il vous plaît ! Belle séance d’autocueillette par la suite !

Il est capable aussi de chausser les bottes de ski de son ami Robert Blouin en jurant qu’il se trouve dans les siennes.

Il a déjà acheté, en revenant du mont Washington, dans un magasin hors taxes à la ligne frontalière, une bouteille de cognac percée.

Après avoir couru le 10 km de l’Oie blanche à Montmagny, déguisé en jogger durant le social d’après·course, il a dû patienter deux heures et demie avant de pouvoir accueillir l’homme de service du club automobile après avoir laissé les clefs de la voiture dans le véhicule.

Quand il a la chance d’agacer, il ne la rate pas; soyez·en assurés. Glissez·en un mot à Michel Bédard. Ils étaient tous deux sur le sommet du mont Sainte·Anne, ils voyaient le fleuve Saint·Laurent et Michel Bédard demande à Robert s’ils sont sur le versant nord du mont. Notre Robert, maintenant, à chaque occasion, profite de ce fait pour le rappeler à Michel lorsqu’il est question d’orientation.

Il possède une discipline rigide lorsqu’il se prépare à une compétition. Il s’y prépare comme un spartiate. Deux semaines de temps sans bière, ni vin, deux derniers aux pâtes.

Il ne manque pas beaucoup de compétition se déroulant à un jour de Québec aller·retour. Le 10 km de l’Université Laval, le 10 de l’Oie blanche à Montmagny, un 10 à Baie·Saint·Paul, le 5 km de la descente royale à Beauport, le Maskicourons, le marathon des Deux·Rives à Québec et Lévis. En 1998, il remportait sa classe au marathon des Deux·Rives. En 1999, il terminait ce même marathon deuxième de la même classe tout en améliorant son temps d’une minute, sous de terribles conditions adverses pour la deuxième moitié du parcours. En ski, il fait le même stratagème autour de la vieille capitale : Mont·Sainte·Anne, Valcartier, Camp Mercier, Saint·Jean·Chrysostome, la Lévis·Mirepois, la Loppet, le Grand fond de Rimouski, l’épreuve printanière au mont Valin. Le vieillissement ne l’arrête pas.

Une piste porte son nom à Beaupré au club municipal. La Ville de Beaupré en a décidé ainsi de son plein gré.

Robert Giguère est un modèle et un exemple à suivre pour tous les gens; quel que soit leur âge et leurs aspirations.

En votre nom, je le salue, je le félicite, je lui souhaite encore de nombreuses autres années à continuer ainsi ! Moi aussi je suis fier d’être son ami !

Avr
01

Voyage d’observation à Kiruna

Voyage d’observation à Kiruna par Lise Bégin-Langlois

Maisons de bois aux couleurs variées et neige blanche caressée par de grands vents. Conifères verdoyants éparpillés parmi des feuillus clairsemés. Prix de l’essence très élevé, mais gens accueillants et souriants. Pluie glaciale une nuit, remplacée les autres fois par un ciel décoré d’une tapisserie étoilée.

Que peut-on observer de plus dans une petite ville nordique en pleine Laponie au nord du cercle polaire quand l’époque du soleil de minuit est passée ? Les ornithologues penseront à l’observation d’espèces d’oiseaux différentes des nôtres. À vrai dire, à part quelques mésanges à tête noire, je n’ai pas vu beaucoup d’oiseaux, même si j’étais dans une ville qui porte le nom de son emblème aviaire, le lagopède ou ripan en langage saami ou kiruna en suédois.

Qu’allais-je donc observer en Suède ? Du 18 au 27 mars 2000, j’y ai observé tous les aspects des dix-neuvième Championnats du monde des maîtres en ski de fond. La raison est bien simple : je serai la chef de compétition pour les Championnats du monde à Valcartier, Québec en 2002. J’avais besoin de scruter tous les secteurs de l’organisation. Mes années d’expérience comme déléguée technique ont été un précieux atout. Je me suis donc mise dans la peau d’un compétiteur pour tout observer. J’ai vérifié l’accueil, les listes d’inscriptions, les facilités de transport, d’hébergement et de fartage. Sur le site, j’ai fait marquer mes skis, j’ai skié les parcours, j’ai vérifié le chronométrage, les feuilles de résultats, les décisions du jury. J’ai assisté à la remise des médailles et au banquet. Somme toute, une compétition ça demeure une compétition.

Du point de vue technique, je n’ai pas appris grand chose; j’oserais même dire que j’aurais pu apporter de bonnes suggestions. Cependant, j’y ai rencontré des gens sympathiques et accueillants. Soit en glissant sur mes skis ou en déambulant dans les petites rues de la ville, j’avais souvent l’impression d’être au Québec. Il y avait, bien sûr, quelques particularités typiques : presque tous les habitants de Kiruna se promènent en spark, espèce de traîneau sur deux lames qu’on pousse comme une trottinette. Aux portes des maisons, des hôtels et des restaurants, il y a un système de brosses qui dépouille nos chaussures des saletés de la rue.

Les Suédois du nord mangent de la viande de renne, plusieurs sortes de poisson fumé, du pain aux patates et des plaquebières (petite framboise orangée) en sirop, sauce, confitures.

À Kiruna, j’ai eu la chance de visiter la mine de fer souterraine la plus grande au monde. Tout y est robotisé, informatisé. C’est surprenant de voir la machine faire les tâches ingrates pour lesquelles bien des humains ont jadis perdu la vie et la santé. J’ai eu aussi le plaisir de visiter l’hôtel de Glace de Jukkasjarvi, à 12 km de Kiruna. C’est un concept unique au monde : un igloo géant de 400 m2 comprenant 120 chambres à coucher, un bar, une salle du trône, une chapelle où sont célébrés plusieurs mariages. J’ai vu aussi un typique village saami et de vrais rennes, mais dans un enclos.

Revenons à nos championnats de ski de fond ! Pour réaliser avec succès un tel événement, les organisateurs ont besoin de beaucoup de bénévoles. À Kiruna, ils avaient une équipe de 152 bénévoles répartis sur les dix jours de compétition et parfois, ils manquaient de monde. Il va s’en dire que nous aurons besoin de plusieurs équipes du 21 février au 2 mars 2002 à Valcartier. Je fais donc appel à votre générosité ou à celle de vos amis. Si vous ne pouvez vous inscrire aux compétitions, donnez votre nom pour travailler comme bénévole. Nous vous donnerons une courte formation si vous en avez besoin et nous vous promettons une expérience unique. Pour sauvegarder notre proverbiale et internationale réputation de peuple bien organisé et accueillant, le moment est venu de nous structurer pour fournir aux quelque mille compétiteurs qui nous visiteront en 2002, un événement de très grande qualité dont ils se souviendront longtemps.

Vous pouvez me communiquer vos coordonnées ainsi que vos disponibilités. C’est avec  plaisir que je vous mettrai en contact avec notre responsable des bénévoles. Peu importe la région du Québec où vous demeurez, il y aura des possibilités d’hébergement à prix modique. Et peu importe le nombre de jours que vous pourrez nous consacrer, nous vous accueillerons chaleureusement dans notre équipe de passionnés du ski de fond. J’attends de vos nouvelles !

Lise Bégin-Langlois

 

Fév
01

Un camp, quand?

Un camp, quand ? par Paul Junique

N’importe quand avec mon nouveau logiciel « Camp des maîtres ».

Le branchement de mon casque intégral est terminé, le CD ronronne dans son lecteur. Tout est prêt pour me transporter à la virtuelle Forêt Montmorency.

Sur un fond de neige immaculée, un premier bouton apparaît :

Moyen de locomotion

Il donne accès aux choix suivants :

Auto – Avion – Ski – Autre

Je sélectionne le premier, puis toute une série d’options pour finalement me retrouver avec Janis Joplin et sa musique des années 70. Quand j’ai essayé de programmer 872 fois « Me and Bobby McGee », l’ordinateur a failli sauter. Ce programme n’est pas assez puissant pour mes goûts musicaux. Une fois l’ambiance assurée, j’ai choisi arbitrairement un itinéraire :

Autoroute 20

Nuit

Arrêt au Mac Donald

Pas pressé

C’est l’amortisseur virtuel de mon siège et la fin de mon programme musical qui m’ont prévenu de mon arrivée dans le stationnement de la forêt.

Sur l’écran apparaît l’accueil et le visage sympathique de Michel (Bédard)


qui m’explique comment choisir une chambre. À ma sélection :

Loin des douches

Loin des toilettes

Loin des maîtres qui ronflent

le programme a répondu « Exigences rejetées, toutes ces chambres sont prises. Il reste quelques places près des douches, près des toilettes et proches des maîtres qui ronflent ». Ça commence bien !

Les couloirs défilent. J’ai même la possibilité de rencontrer des maîtres en sélectionnant :

Rencontres

puis une des options suivantes :

Maître qui revient d’un atelier de fartage

Maître qui revient de la douche

Maître avec une bouteille de bière

Maître qui cherche sa chambre

Maître qui ne me connaît pas

Pour aller au dodo le plus vite possible, c’est ce dernier choix que j’ai programmé… et l’ordinateur a planté. Tous les maîtres me connaissent.

Confortablement incliné dans mon fauteuil, j’ai respiré quelques bouffées d’un gaz pour faire de beaux rêves. Bye-bye!

Pour les chambres près des douches et des toilettes, le réveil est directement actionné par l’intensité sonore du bruit de l’eau. Les maîtres s’autoréveillent. Avant de quitter mon confort douillet, j’ai planifié mon petit déjeuner :

Queue à la cafétéria

une seule option :

Obligatoire

Calories

j’ai hésité entre « Beaucoup » et « Pierrette sera contente, votre choix est excellent ». Mon casque a diffusé une bonne odeur de bacon, des relents de café et quelques effluves de sirop d’érable. C’est avec l’option :

Second plateau

que j’ai eu des problèmes. Manifestement, les concepteurs de l’interactivité ont oublié qu’un maître, ça mange gros. Finalement, j’ai essayé de taper « 2x » devant la case des calories et j’ai reçu, par intraveineuse, une seconde dose de petit déjeuner.

Il est temps de planifier la journée :

Atelier

Par curiosité, je vais aller naviguer un peu de ce côté-là. La liste des moniteurs avec photo et curriculum est disponible. Je sélectionne illico :

Léon

Nouveau choix :

Même atelier que l’an passé

ou bien

Même atelier qu’il y a deux ans

Je clique la première option. Nouveau choix :

Présent l’an passé

ou

Absent l’an passé

Je clique la première option. Une voix a résonné dans mes écouteurs : « Vous êtes bien le premier à vouloir suivre cet atelier une deuxième fois. Si une seule fois ne vous suffit pas, changez de sport ». Comme seule la curiosité guidait mon choix, j’ai décidé de m’en tenir à l’option :

Sans moniteur

Nouveau choix :

Avec neige

ou

Sans neige

Tout est prévu.

J’ai essayé

Niveau : comme Fred

mais il fallait faire une visite médicale avant de continuer. Alors je me pris :

Niveau : comme Gaétan

Mes cale‑pied se sont animés d’un mouvement de professionnel et j’ai évolué au milieu d’un paysage magnifique pendant toute la matinée. N’ayant pas choisi les options « Fatigue » et « Douleurs », une senteur de cafétéria m’a averti de l’épuisement des calories du déjeuner et de leur remplacement maintenant possible. Dans la programmation du repas, j’ai essayé d’inscrire « 3x » devant le nombre de calories, histoire de faire vraiment le plein. Un message d’alerte a aussitôt retenti : « XXX, c’est pour le soir, dans la chambre ». Il faudra que j’y pense. Côté calories, j’ai donc choisi le maximum possible et l’intraveineuse a fait le reste. C’était quand même plus agréable de choisir deux frites, deux portions de viande, encore deux frites et quatre desserts; on sait au moins ce qu’on mange.

Pour agrémenter mon repas, j’ai testé quelques sujets de conversation :

Conversation sur le matériel

La voix de Jacques (Fecteau) annonce que Rossignol, c’est ce qui se fait de mieux. Ensuite, la voix de Yan annonce que Fischer, c’est ce qui se fait de mieux. Et puis, on entend des bruits de bataille.

Conversation sérieuse

Pas encore disponible sur ce CD.

Conversation sur la saison dernière

Dialogue amusant entre un irréductible du ski gratuit sur piste tracée et un propriétaire de centre de ski.

Conversation sur la saison prochaine

Même dialogue, mais entre un propriétaire de centre de ski et un irréductible du ski gratuit sur piste tracée.

Conversation avec Fred

Uniquement sur les spiritueux.

Conversation avec une « nutritiologiste »

Le sujet est remarquable : pour ou contre le glycogène pour engraisser les bases de skis.

Conversation de bar

Vous êtes en avance, le social, c’est ce soir.

Conversation avec un farteur anonyme

Je m’attarde un peu parce que je n’ai pas assisté aux ateliers de fartage. Le narrateur présente les dernières nouvelles :

•     le four Toko fonctionne bien pour réchauffer les croissants, mais ne donne pas de bons résultats pour les Pop‑Tarts ;

•     le four conventionnel fonctionne bien pour décoller les pointes de bâtons, mais n’est pas adapté aux semelles de polyéthylène ;

•     tous les produits de cette année sont meilleurs que ceux de l’an passé ;

•     malgré le prix du pétrole qui grimpe, Swix et les autres augmentent leur prix ;

•     les différentes poudres fluorées pour aller vite, vite, vite ne sont pas encore détectées dans les « pipi tests ».

Conversation sur le fartage

70 voix parlent en même temps et expliquent toutes la meilleure façon de rentabiliser la poussette à 15 $.

J’en sais assez pour farter correctement cette année; je retourne sur les pistes. L’intraveineuse retirée, j’enfile mes adaptateurs de chaussure et mes pieds recommencent à bouger, mais alternativement cette fois. C’est le moment de mes intervalles. J’ai sélectionné :

Six fois trois minutes en zone 3, une minute de repos

Le premier intervalle est difficile parce que le rythme des pieds est diabolique. Le plus dur reste cependant l’approvi-sionnement en air qui diminue au fil des minutes. Je termine en apnée. Un gong sonne la fin du premier effort. Une demoiselle en bikini traverse la piste avec une pancarte portant le chiffre 2. Le gong sonne à nouveau et ça repart. Nouvelle asphyxie, nouveau gong, encore le bikini, mais avec le chiffre 3. Et ainsi de suite. Il manque juste les soigneurs. Pour terminer le sixième intervalle, j’ai dû actionner le bouton :

Respiration artificielle

Un souffle d’air frais dilate mes bronches… et je fonce à la douche. Malgré les différentes options, une seule est opérationnelle à cette heure‑là :

Douche fraîche

C’était mieux dans les vrais camps, on pouvait quitter la douche quand on voulait. Maintenant, il faut rester jusqu’à épuisement de la ration d’eau froide. Bon, un peu de repos. La lumière s’estompe et je somnole quelques minutes. Un timbre sonore prévient tout à coup qu’il faut programmer le souper sous peine de jeûne virtuel. C’est le même scénario qu’à midi, mais avec du « manger » de souper au lieu du « manger » de dîner.

Pour la conversation, un nouveau choix est disponible :

Brouhaha

C’est facile à gérer. On peut dire n’importe quoi, aucune réponse cohérente n’est diffusée. Tout ça me tient occupé jusqu’au Salon du skieur; un de mes moments préférés.

Sans hésiter, j’ai choisi :

Visite complète

Première table : l’ambiance est somptueuse. Sur fond jaune, les farts Toko défilent. Monsieur Toko en personne s’adresse à moi : « Nous sommes les meilleurs. La preuve… c’est écrit sur notre publicité. Le four a été amélioré et maintenant on peut faire cuire des pizzas sur le deuxième étage. »

Deuxième table : Fred avec une bouteille de vin. Oups! c’est un bogue. Fred avec un ski Fischer. « Par rapport à l’an passé, l’emballage des skis est de meilleure qualité et le logo de la compagnie est nettement plus visible. Skiez sur Labatt Fischer.

Troisième table : une série de cascadeurs dévale le mont Washington, skis à roulettes aux pieds. Nombreuses chutes, ambulances et hélicoptères s’en donnent à cœur joie. Gros plan sur le dessous d’un hélicoptère qui se pose. Quatre paires de V2 remplacent les patins. « Volez avec V2, vous volerez mieux ». Toute une présentation qui se termine sur un skieur qui se sauve en V2 avec le portefeuille du pilote.

Quatrième table : Monsieur Rossignol. J’ai déjà vu ce gars‑là quelque part, avec un tire‑bouchon à la main. Mais où… « Attention, nos skis, ce n’est pas n’importe quoi. On est les seuls à faire des Rossignol ». C’est cette honnêteté qui me fait choisir de skier sur Rossignol cette année. Lisez mon test de skis dans Allô skieur pour en savoir plus.

Cinquième table : Keskinada. La voix mélodieuse de Louise (mon organisatrice d’événements préférée) explique clairement comment s’inscrire et un petit film résume les grands moments de l’an passé. Ça commence par un skieur qui cherche désespérément une place dans le stationnement. La caméra le perd ensuite dans les toilettes bondées. On le retrouve sur la ligne de départ et quelques secondes plus tard, sous la ligne de départ, écrasé par les 1 275 participants qui ne l’ont pas vu tomber. Il se relève et on ne le voit plus, puisqu’il n’y a jamais de caméra sur le parcours. Par contre, à l’arrivée, notre héros s’écroule dans un style « Dahllesque » et reçoit une couverture, une médaille de participation et un lait vitaminé. Je l’ai rencontré le lendemain chez un « kiné ».

Pour la remise des prix de Bon maître 2000, on la possibilité de choisir son propre nom et d’accéder au podium où Michel (Bédard) remet un trophée. Si on ne veut pas de trophée, on peut passer directement au « party ». J’ai quand même programmé quelques noms d’amis pour avoir le plaisir de les féliciter et de les voir repartir avec un des merveilleux pris accordés dans ce CD aux Bons maîtres : 3 Mercedez, 2 bâtons de fart Toko ou une poignée de main de Pierre (Bernatchez). Je n’ai rien gagné et j’ai sélectionné au plus vite :

Party

sur mon écran. C’est parti.

Côté musique, mon choix est simple :

Rétro

C’est pour me rajeunir un peu.

Pour le buffet, des effluves de charcuterie et de fromage emplissent mon casque, vu mon choix « Charcuterie et fromage »

Bar

ça c’est le clou du spectacle. On peut choisir :

Ouvert

ou

Fermé

Je n’ai pas hésité. Dès que mes boissons ont été sélectionnées, des vapeurs d’alcool et une douce lassitude ont rendu mon équilibre précaire. Heureusement que j’ai souvent suivi le cours d’équilibre de Réjean (Charbonneau). Les verres se vident à un rythme que l’on peut choisir en sélectionnant sur l’écran un chiffre relié à un alcoomètre. J’ai pitonné :

2,8

Ça permet de boire sans se presser et sans risque de s’en souvenir le lendemain matin. Le seul inconvénient, c’est que l’option « Retour à la chambre » n’est pas disponible à partir de « 1,8 ». Ce n’est pas grave, on peut sélectionner « Couloir » ou « Douche » dans l’option « Dodo en catastrophe ».

Pour me dégourdir, entre deux verres, j’ai fixé mes souliers aux vibreurs et une pression sur le bouton :

Danse

me propulse dans un cha cha endiablé, mené par Martin (Massicotte). La sélection :

Tango

est encadrée par Michel (Bédard), mais après une minute en zone 5, j’ai été obligé d’annuler mes choix, trop essoufflé pour continuer… Et puis, il faut atteindre 2,8 avant le dodo.

J’oubliais de vous parler de mes choix pour :

Partenaires de libation

Tous les maîtres qui ont payé leur cotisation sont inscrits sur une liste ainsi que leur consommation moyenne. C’est avec Jacques (Fecteau), Gilbert (Rioux) et la gang d’Orford que j’ai décidé de partager mon éthylisme. L’ordinateur a paniqué et m’a avisé que mon choix étant périlleux, il ne garantissait plus la programmation. Alea jacta est, ce qui veut dire « Trop tard, choisissez mieux vos amis ». Eh bien! le programmeur avait raison. Le lendemain matin, je ne me souvenais de rien. Pas même des toilettes où j’ai passé la nuit. J’espère que ce n’était pas celles des femmes.

Un autre petit déjeuner et une autre sortie de ski plus tard, il faut penser à programmer le départ. Pour le rendre plus humain et surtout plus rapide, j’ai choisi :

En catimini

Ça permet de quitter les amis sans regret, sans pleurs et sans mal de tête.

Fini le Camp des maîtres. Le programme est terminé. Je suis dans mon salon, tout seul et bien triste. L’an prochain, je vends ce CD de M… et je vais à la vraie Forêt Montmorency. Au moins, je pourrai tous vous embrasser pour le vrai.

 

Déc
25

Camp des maîtres 1999

Camp des maîtres 1999 par Paul Junique

Carole n’a pas pu venir, alors j’ai voyagé avec Janis Joplin qui m’a chanté 845 fois Me and Bobby McGee entre le pont Champlain et Michel Bédard.

Et oui, vous l’avez deviné, c’est le temps du Camp des maîtres et j’ai roulé toute la soirée pour vous retrouver. En tout cas, vous devez être là puisque le stationnement est plein de voitures de maître (une voiture de maître, c’est une voiture qui appartient à un maître et non une limousine avec chauffeur). Le temps de décharger mes affaires, ma Subaru et la VW de Fred sont déjà en train d’échanger les derniers potins.

Le pèlerinage a commencé par la visite à Michel (Bédard) qui, fidèle au poste, nous accueille depuis tellement longtemps qu’il connaît nos numéros de chambre par cœur et les rumeurs aussi :

  • il n’y a pas de neige à Montréal ;
  • il n’y a pas de neige à Hull ;
  • il n’y a pas de neige à Québec ;
  • il n’y a pas de neige sur la rive-sud ;
  • il y a de la neige à Canmore ;
  • il faut prendre deux desserts pour faire partie du quiz du Président ;
  • Fred ne donne plus de cours de déphasé, il donne un cours de Fisher ;
  • après 15 heures, l’assurance des maîtres ne couvre plus les crises d’hypothermie sous la douche ;
  • l’an passé, un maître sans son dentier aurait souri à une maître vers 5 heures du matin dans les couloirs. La maître est encore traumatisée.

Bon, je vais rejoindre ma chambre, le numéro 1105. C’est à deux kilomètres à l’est des toilettes les plus proches, mais Michel m’a assuré que l’an prochain un service de navette reliera les chambres aux sanitaires. Et, si tout va bien, dans deux ans, Intrawest mettra un petit train à notre disposition. Autre bonne nouvelle, ma chambre est commanditée par Du Maurier et il faut l’aérer trois heures avant d’y entrer. La soirée va être longue…

Heureusement, j’ai trois charmantes voisines (Jacqueline, Christiane et Nadine) chez qui je peux me réfugier pour passer la veillée et manger des amandes grillées au soja. Elles m’ont raconté leurs jeunesses tumultueuses et leurs aventures fantastiques. Ulysse lui-même en serait jaloux.

Avant d’aller au dodo, j’ai programmé ma montre pour 6 h 30. À la cinquième alarme, je suis allé me brosser les dents pour foncer au plus vite à la cafétéria.

Ils sont là, tous, comme tous les ans. Sourires aux lèvres, les maîtres déjeunent et moi je réalise pour la première fois que ce n’est pas la neige qui m’attire vers eux, mais plutôt le plaisir de les revoir, de serrer leurs mains, d’échanger les premiers bonjours de l’hiver et de me sentir bien, au milieu des amis.

Depuis trois semaines, j’ai modifié mon entraînement en musculation pour me préparer à transporter mes deux plateaux (un avec du bon gras et l’autre avec du gras régulier). Le livre de Pierrette (ma « nutritiologue » préférée) a révolutionné les habitudes alimentaires des maîtres. Tous ont maintenant deux plateaux. Ça permet d’économiser les déplacements (donc de rentabiliser les réserves énergétiques) et d’être dans le quiz du Président (ça, je l’ai dit un peu plus haut).

« On va skier ? » Pas beaucoup de réponse. Le thermomètre Swix propose -1 ˚C, celui de Toko 0 ˚C et personne n’a de fart pour -0,5 ˚C. C’est le drame et puis la neige est rare. Mais sur le lac… on peut faire du patin. Ce que j’ai fait pendant deux heures et demie. Les maîtres ont le choix de valser soit dans le sens horaire, soit dans le sens anti-horaire. Ceux qui ont trop tourné la veille font de la danse aérobique sur le terrain de balle molle. Sans les skis, bien sûr.

Malgré les craquements, j’ai pratiqué mes virages à droite avec Bernard (Larocque). Il est tombé dans une marmite de bonne humeur quand il était petit et ça paraît encore. Pour les virages à gauche, c’est Monsieur Taïga qui m’a accompagné. J’ai arrêté pour aller rencontrer le dessert du jour et puis la tête me tourne un peu.

Repas léger, l’atmosphère est détendu, pas d’angoisse de fartage, les maîtres randonnent cet après-midi. Moi, j’ai fait le tour du camp en passant par la montée Cascade. Personne sur la piste, le manque de social me pèse. J’en profite pour rentrer prendre une douche froide et un peu de repos.

C’est le Salon du skieur qui va me sortir de ma somnolence d’après souper. En voici les points forts, pour ceux qui n’y ont pas assisté.

En rentrant, à droite, Toko. Si ce n’est pas jaune, c’est pas Toko. Leur nouveau four à pain est encombrant, mais on peut y loger plusieurs paires de skis. C’est la nouvelle merveille pour vieillir prématurément les semelles : on farte, on met au four quelques heures, on ressort des skis aussi usés qu’après 200 fartages. Plus besoin d’acheter les skis usagés de Fred, puisque quelques heures suffisent maintenant pour transformer un ski neuf en ski 200 fois plus vieux.

Kahru présente encore la botte Pilot jaune et noire ainsi que la botte Pilot noire et jaune. Par contre, ils n’ont pas encore sorti l’habit pour aller avec. Le costume d’IMCO 1981 peut faire l’affaire, mais il n’en reste qu’au musée du ski à Val-David.

Depuis que ma photo en ski à roulettes sur le mont Royal a été publiée dans La Presse, la demande ne cesse de croître pour ce genre d’équipement. Monsieur V2 est étonné qu’à Montréal on s’entraîne d’avril à décembre avec ses produits pour compétitionner de janvier à mars sur neige. Pourquoi ne pas s’entraîner sur neige de janvier à mars pour compétitionner d’avril à décembre avec ses produits. Ça s’en vient…

Du nouveau cette année : les lunettes Adidas. Parfaitement étanches, elles sont fabriquées en plastique recyclable et des verres ininflammables. Pour tous les sports, pour tous les goûts, pour toutes les tailles, pas pour toutes les bourses.

Les potins :

  • Cette année, la Keskinada aura lieu dans le parc de la Gatineau, les organisateurs me l’ont assuré.
  • Léon est bien atteint d’une aptitude chronique au bonheur, son sourire me l’a confirmé.
  • Aux tirages, je n’ai rien gagné.

« … Et si on éclusait quelques verres de l’antigel de Fred. » Je ne nommerai pas le rustre qui a osé prononcer cette phrase (surtout qu’il me semble que c’est moi). On goûte avant de juger.

Le Camp des maîtres :

légèrement turbide, de couleur rubis, ce rouge au bouquet puissant et au goût incisif aurait bénéficié agréablement de quelques traces de 2-méthoxy-3-isobutylpyrazine pour rehausser son goût de Bordeaux.

Le Château du président :

d’une franchise remarquable, sa couleur vieux rose en fait un vin racé, à la bonne odeur de framboise. Bien charpenté et accrochant, ce rouge a de la mâche.

Le Millésime :

acidulé, charnu, tannique en fond de bouche, ce rouge aurait gagné à être ouvert à l’avance.

Le Cerisier :

bien structuré en tannins, ce rouge rude et astringent porte bien son nom. En effet, son bouquet de griotte flatte avantageusement les conduits olfactifs.

Le Classique :

d’une limpidité parfaite, capiteux à souhait, ce blanc est légèrement creux à mon goût.

Le Déphasé :

un peu jeune pour une première sortie, comme le confirme sa jolie teinte verte, ce blanc est pourtant mœlleux et gouleyant. À vieillir encore quelques mois.

La Forêt des skieurs :

de loin le plus délicat des grands blancs présentés. Sa robe jeune et fraîche, de même que son bouquet effacé ne l’ont pas avantagé au palais des amateurs, mais les pros ont certainement apprécié son potentiel remarquable.

Le Bemkasteller :

délicatement onctueux, ce blanc léger et désinvolte a sûrement délié beaucoup de langues (et de braguettes, mais ça je ne l’écrirais pas, c’est vulgaire… mais peut-être vrai).

Et puis le party a commencé. Au bar, les maîtres. Derrière le bar, Jacques (Fecteau) et Gilbert (Rioux). Accoudés au bar, les skieurs de l’Estrie. Sous le bar, personne pour le moment.

J’ai récemment parcouru « Le Zen et le tire-bouchon », l’excellent ouvrage de notre ami Jacques (Fecteau). Il y explique comment le ski de fond et le Camp des maîtres l’ont amené à se dévouer à l’art d’ouvrir les bouteilles. Doué d’une maîtrise parfaite de la rotation du poignet et d’une concentration absolue dans la contraction du biceps, le maître offre le spectacle d’une assurance tranquille fondée sur des années d’expérience et de pratique. À voir absolument.

Et pendant ce temps, ça danse. Des idylles se nouent. Pour n’embarrasser personne, je ne citerai aucun nom. Dans le désordre : Jean et Suzanne, Denis et Léon, Martin (des Grands ballets canadiens) et le cha-cha-cha, Martin et le tango…

J’ai dû prendre un peu trop de vin parce qu’en regagnant ma chambre, j’ai rencontré deux frères Faltus rigoureusement identiques. Maudite boisson. Avec un tel party la veille du Loppett du mont Orford, les départs vont s’étaler du dimanche au lundi. L’an prochain, les organisateurs s’engagent à fournir un bracelet d’identification avec nom et numéro de chambre; ça évitera aux fondeurs avinés d’errer toute la nuit dans les couloirs à la recherche de leur lit. De plus, des prix de présence seront tirés au petit déjeuner pour ceux qui seront capables de s’y rendre avant 7 heures.

Je me suis quand même réveillé à 6 h 30, juste assez pour me rendormir jusqu’à 7 heures. Vite à la cafétéria. Pas grand monde, mais des yeux rouges témoins des exploits éthyliques de la veille. Beaucoup de cafés forts plus tard, je suis allé faire un peu de course à pied. Quelques aventuriers continuent à valser sur la banquise.

Ça sent le retour à la maison. Alors je rentre prendre une douche, ranger mon matériel, embrasser les amis, serrer des mains et vous souhaiter un bon hiver.

 

Nov
01

Sans tambour ni trompette

Sans tambour ni trompette par Paul Junique

L’été vient de se terminer et il est temps de vous replonger dans le merveilleux monde du ski de fond. J’en profite pour vous mettre au courant des dernières nouveautés tant pour les skis que pour le fartage.

Cette fin de siècle est marquée par un renouveau dans la forme des skis.

Fischer nous propose un clone de ski alpin. Entre la spatule et la fixation (de même qu’entre le talon et la fixation) le ski rétrécit, ce qui lui donne une ligne digne d’un régime Montignac de plusieurs semaines. À quoi ça sert ??? C’est un secret jalousement gardé par la compagnie qui ne le dévoilera au public qu’en 2002, lorsque le nouveau dernier modèle (beaucoup plus performant) fera son entrée sur le marché. Il paraît cependant que la poussée exercée par la jambe est intégralement transmise au ski. « Rien ne se perd, tout se transforme » : c’est Lavoisier qui serait content de savoir que son principe est enfin appliqué par les fondeurs.

Chez Peltonen, le poids du ski est encore inversement proportionnel à son prix. Et le prix a grandement augmenté, ce qui donne un ski tellement léger que les organisateurs de courses pensent à instaurer un système de handicap comme dans les courses de chevaux : plus tu ne pèses pas beaucoup, plus tu portes une surcharge qui pèse beaucoup. Comme ça, tous les fondeurs seront égaux et on aura tous de belles médailles.

Enfin, chez Atomic, on a aussi cloné un ski alpin, mais pas le même que chez Fischer. Sur le dessus, ce ski comporte deux renflements longitudinaux, très agréables à l’œil. Il faut cependant une pièce spéciale pour poser la fixation, ce qui augmente le poids du ski. Aucun problème, on peut toujours acheter des Peltonen. Les avantages de cette amélioration sont les mêmes que ceux de Fischer, mais adaptés à Atomic.

Pour les autres marques, je n’ai aucune idée des changements, j’ai seulement entendu dire que la taxe reste la même.

Côté bâtons, rien de surprenant pour qui a déjà vu les poignées Exel l’an passé. C’est Michael Jackson qui a inventé le système, il y a quelques années. La dragonne se dissocie de la poignée et peut servir de gant si vous avez froid aux mains. Très pratique sur une ligne de départ, ce bâton offre la possibilité d’aller faire un pipi de dernière minute : toute une révolution pour les oppressés de la vessie.

Pour les chaussures, grand changement chez Salomon qui offre enfin la ligne Pilot en jaune et noir plutôt qu’en noir et jaune. Pourquoi faut-il attendre des années avant de tels changements ne soient proposés au public ?

Enfin, le fartage. Cette année :

• tous les farts ont une durée de vie prolongée ;

• tous s’appliquent plus facilement et donnent une bien meilleure glisse ;

• tous ont un prix légèrement supérieur à celui de l’an passé, mais nettement inférieur à celui de l’an prochain ;

• tous ont un emballage beaucoup plus attrayant ;

• tous sont vendus par un représentant fort sympathique qui, malgré mes efforts pour vanter son produit, ne m’a jamais offert le beau costume jaune Toko, la gamme complète des poudres Swix, le coffret intégral du farteur Start ou la belle wagonnette Briko ;

• tous se couvrent de poils si on les oublie dans le coffre de fartage plus d’une saison ;

• tous ont eu un rendement exceptionnel aux jeux de Salt Lake City ;

• et tous sont fabriqués à base de pétrole biodégradable, sans agent de conservation.

C’est cependant la vue sur le marché de la machine à structurer qui a retenu mon attention. On peut enfin se l’offrir pour 25 000 $. Plus besoin de grattoir, de pierre au diamant ou de papier sablé. Silencieuse et extrêmement fiable, cette machine élimine complètement votre base en dix coups.

Du nouveau pour l’an prochain : un logiciel de fartage Toko. CD hybride, valable pour le classique et le style libre présenté dans un beau coffret Swix. Le principe est très simple : on rentre dans l’ordinateur les conditions météorologiques, le profil de la course, les caractéristiques du skieur, la médaille qu’on aimerait gagner, le nom des compétiteurs qu’on désire doubler et le ski se farte tout seul grâce à l’adaptateur qui relie l’ordinateur au banc de fartage. L’an passé, au Challenge Québec, j’ai eu l’occasion d’essayer ce fantastique logiciel. J’ai rentré les données suivantes dans l’ordinateur : temps magnifique, profil débile, piste abominable, très bon skieur (j’ai ajouté sympathique et bien sous tous rapports), médaille qui donne les plus beaux prix, A. Fortier. Tout s’est bien passé. L’ordinateur a même personnalisé mon fartage en ajoutant un petit mot : « Aucune crainte, votre compétiteur est dans une autre course, le Mondial de la Bière ».

Avant de vous quitter, voici quelques embarrassantes questions à poser lors de votre prochain atelier de fartage au Camp des maîtres :

• Pour ranger les farts, le coffre à pêche est-il préférable au coffre à outils ?

• La pâte à dents au fluor convient-elle aux longues distances comme la Keskinada ?

• Si on utilisait la neige artificielle à base d’eau fluorée de certaines municipalités, le marché des poudres fluorées en souffrirait-il ?

• Si j’ai le choix entre une commandite de Swix (grattoir métallique rouge) ou de Toko (grattoir métallique jaune), laquelle choisir ?

• Est-il vrai que T-fal se lance dans les semelles de ski ?

Vous vous êtes peut-être questionné sur le titre ? Et bien relisez le texte, il n’y est ni question de tambour ni question de trompette. C’est donc un bon titre.

P.-S. : Au duathlon, Léon m’a battu de trois secondes. Déprimé et honteux, je le félicite grandement.

Salut les amis, on se revoit au Camp des maîtres.

 

Nov
01

Les dessous du ski

Les dessous du ski par Rock Ouimet

C’est jour de compétition. Dans la salle de préparation, les athlètes du fartage s’ébrouent. On chauffe sa base de ski plus que moins pour le faire pénétrer, ce fart au fluorocarbone qui coûte un bras ! Pour chasser sa nervosité, on prend de grandes respirations dans les épaisses volutes toxiques qui s’élèvent dans la pièce. En effet, bien que toute fumée de fart conventionnel nuit à la respiration — une étude suédoise (1) a déjà rapporté des effets cumulatifs de la fumée de fart sur la perte de capacité pulmonaire de l’ordre de 10 à 25 % — les farts au fluorocarbone sont encore plus toxiques (2).

Bien qu’ils accroissent grandement la glisse, les composés fluorocarbonés sont heureusement chimiquement très inertes et stables dans l’environnement, sauf s’ils sont chauffés au point de se désintégrer et de se volatiliser en gaz toxiques. Ce phénomène apparaît lorsque le fart est chauffé aux environ de 300 °C et même moins (selon les fiches techniques, 170 à 270 °C pour la Cera-F — un fart à 100 % au fluorocarbone). Ironiquement, les cires fluorocarbonées font partie de la famille des perfluorocarbures (PFC), pas très loin chimiquement des chloro-fluorocarbures (CFC), mais qui eux sont des gaz contenant du chlore et qui dégradent la couche d’ozone.

Alors que faire pour empêcher de s’intoxiquer durant la préparation des skis et que ceux-ci aient le maximum de glisse ? Il n’existe qu’une réponse à ces deux questions : elle est dans le fer à repasser (ma mère me l’avait bien dit !). Si vous êtes comme moi, de « la ligue du vieux poêle », vous possédez un fer à repasser troué, trouvé aux puces et dont le thermostat est déconcrissé. Vous vous dites probablement comme moi que la température du fer est correcte lorsque le fart se met à tomber en gouttes et lorsque la fumée apparaît. Vous dites probablement aussi à votre partenaire qui vous fait des reproches que si il ou elle veut le faire, c’est avec plaisir que vous lui laisserez la place. Erreur, grave erreur ! Je me souviens, ma mère m’a laissé repasser mon linge une fois. Mes chemises portaient toutes de belles marques brûlées au fer… Laissez donc faire votre partenaire, mais pas votre fer !

En effet, faire la base des skis est une opération pleine de dangers qui peut miner nos performances sur la piste, fumée ou pas. D’une part, la température de liquéfaction des farts au fluorocarbone est relativement haute (95-100 °C) et elle est d’autant plus élevée que les farts ont un contenu important en fluorocarbone ou qu’on utilise ceux conçus pour les conditions froides extrêmes. D’autre part, la base des skis est composée principalement de polyéthylène dont le point de fusion est d’environ 140 °C. À la surface de la base se trouvent des milliers de poils microscopiques de polyéthylène qui peuvent fondre à une température aussi basse que 105-110 °C. La marge est donc très très mince entre faire fondre le fart et faire fondre la base (3)! Si un fer trop chaud passe sur une base de ski, non seulement vous risquez de vous faire jambonner par les fumées, mais les poils de polyéthylène vont fondre et recristalliser en une fine couche dure qui scellera la base; ceci a pour conséquence d’empêcher une bonne absorption du fart dans la base et rend cette dernière vraiment moins glissante, particulièrement en condition de neige froide. Voilà enfin de bonnes raisons pour maudire ses skis qui ne vont pas assez vite ! Ceci dit, la préparation d’une couple de paires de ski faite avec un fer conçu à cet effet n’a montré aucun impact sur les fonctions pulmonaires des techniciens (4). Voilà qui rassurera votre partenaire !

À défaut de gaspiller nos farts au fluorocarbone sur les skis, il est possible d’en tirer quand même un certain profit, histoire d’augmenter nos performances. Les PFC possèdent l’étonnante propriété de dissoudre l’oxygène et de le relarguer à volonté (5). Ils font donc des transporteurs d’oxygène très performants (des globules rouges artificiels). Injectés sous la forme d’émulsion dans le système sanguin, ils augmentent grandement la capacité d’absorption de l’oxygène (« Finis les intervalles ! » vous pourrez le dire à Monsieur Thibault). Dommage qu’on ne puisse prendre les PFC sous forme de joint; il y aurait encore plus d’ambiance dans les salles de fartage…

  1. 1992. Exposure to ski-wax smoke and health effects in ski waxers. Appl. Occup. Environ. Hygiene, 7(10) : 689-.
  2. Bracco, D. et J.B. Favre, 1998. Pulmonary injury after ski wax inhalation exposure. Ann. Emerg. Med. 32(5) : 616-619.
  3. Poulin, S. 1998. Ironing : the correct method. The Master Skier.
  4. Hoffman, M.D., P.S. Clifford et B. Varkey. 1997. Acute effects of ski waxing on pulmonary function. Med. Sci. Sports Exerc. 29(10) : 1379-1382.
  5. Voir par exemple Science et Vie, n° 206, mars 1999.

Merci à Léon Simard pour la documentation et à Hélène D’Avignon pour ses conseils en rédaction.

 

Sep
01

Les sacrées montées

Les sacrées montées par Guy Goulet

Dimanche matin, le soleil se lève, vent nul, -7 °C, pistes fraîchement damées sur une nouvelle neige, vous fixez vos bottes sur vos skis, vous enfilez les dragonnes de vos bâtons en regardant l‘horizon et vous vous dites intérieurement que c’est ça le bonheur; vivre le moment présent sur un tapis blanc.

Une grande inspiration, suivi d’une charge sur les bâtons en vous laissant tomber partiellement vers l’avant, et c’est parti ! Le glissement du ski sur la neige provoque une sensation qui engendre le dynamisme que l’on ne retrouve pas dans aucun autre sport.

Vous skiez depuis 15 à 20 minutes, votre moteur est réchauffé, votre équilibre et vos gestes sont en harmonie et lorsque tout à coup, vous apercevez, au loin, une montée que vous devrez franchir. C’est à ce moment précis que votre ligne de pensée est chambardée. Vous passez du blanc au noir dans vos pensées. À vrai dire, lorsque l’être humain entrevoit l’obstacle, exigeant un effort supplémentaire à son rythme confortable, les pensées négatives se mettent à jaillir dans son cerveau. C’est exactement là que l’on apprend à se connaître. C’est mon cas, et je crois qu’il s’applique à plusieurs autres skieurs et c’est pour cette raison que j’ai voulu écrire sur les montées.

Au moment où vous voyez la montée, toutes sortes de pensées bourdonnent : « je vais en souffrir un coup dans celle‑ci , elle me semble très longue », « il n’y aura pas beaucoup de jasette en montant, elle est très abrupte », etc. Mais, par expérience et après avoir complété les Loppets du mont Sainte‑Anne (30 km patin) et la Kesdinada à Gatineau (50 km patin), je peux vous affirmer que c’est dans les montées que ça se passe.

Pour accéder au sommet des montées que l’on veut franchir sans y laisser sa peau, il faut s’entraîner en conséquence et acquérir la technique nécessaire pour être le plus naturel possible. Les jambes, les bras, le cardio, le transfert de poids et une fréquence gestuelle appropriée sont tous des éléments physiologiques importants afin d’être capable de monter ces « sacrées montées » avec plaisir. Également, il ne faut pas négliger le côté psychique. Avec une attitude positive et combative, vous partez gagnant.

C’est certain que si mère nature vous a octroyé génétiquement un gros moteur et le talent comme cadeau, vous allez vous rendre au sommet plus facilement. Mais, ce n’est pas mon cas et je suis dans la catégorie des mortels qui doivent travailler fort pour obtenir des petits succès qui m’apportent une grande satisfaction.

Le point le plus important selon moi, c’est d’apprendre à glisser en montant en effectuant le pas déphasé. Plus la pente est abrupte, plus l’ouverture de vos skis doit être grande et votre fréquence gestuelle rapide pour conserver votre corps en mouvement. Également, il faut effectuer une extension complète et égale sur chacune des jambes, agencée d’une poussée ferme de vos bâtons.  Mais, il faut être en forme pour maintenir le rythme rapide jusqu’au sommet de la côte. Sinon, avec une faiblesse au niveau de la forme, vous casserez soit dans la montée ou bien vous serez obligé de changer du pas déphasé au pas alternatif. D’où l’importance, surtout pour les maîtres comme moi, de maintenir une bonne forme physique et un poids idéal. L’excédent de poids est à proscrire immédiatement, car vous devrez fournir un effort additionnel pour accéder au sommet. C’est déjà assez difficile comme ça.

Les montées, courtes ou longues, abruptes ou douces, doivent être envisagées comme un défi à surmonter et non un obstacle à franchir. Il faut la regarder de façon positive et doser son effort afin que le moral soit bon pour être capable de supporter la souffrance physique engendrée pendant la montée. Personne ne pourra me faire croire que c’est plaisant d’être à bout de souffle, d’avoir les jambes qui brûlent à cause d’un excès d’acide lactique, de n’être plus capable de pousser avec les bras et de voir, en vous levant les yeux, qu’il vous reste encore 25 mètres à monter avant d’atteindre le sommet. À ce moment précis, vous avez le goût de tout lâcher, mais il ne faut pas. Car, la satisfaction que l’on retire d’avoir franchi, sans céder, une côte qui avait l‘habitude de nous exténuer avant d’atteindre le sommet, est presque indescriptible. C’est un plaisir à vivre qui renforce le caractère et qui nous permet de se dire qu’on n’a pas travaillé pour rien.

L’hiver arrive toujours plus vite qu’on pense. Alors, cet automne, donnez‑vous comme objectif de vous entraîner au moins une fois par semaine sur un terrain avec des côtes assez abruptes. La course à pied et le ski à roulettes sont des activités à pratiquer sur un terrain accidenté pour renforcer vos jambes, votre moteur et surtout votre persévérance. Des entraînements réguliers dans des bonnes montées vous garantissent  de terminer les loppets avec le sourire.

Bonnes saisons automnale et hivernale.

Mai
01

Challenge 1999

Challenge 1999 par Paul Junique

Fins mars, si la vie vous intéresse, participez donc au Challenge Québec. On peut s’inscrire soit pour les deux jours, soit pour un seul jour, soit en équipe de rallye. Moi, j’ai préféré souffrir deux jours avec les cinquante autres intrépides qui ont testé le Challenge pour vous.

Ça commence par cinquante-cinq kilomètres en classique.

Accompagné du coureur du Motel les Berges, je suis arrivé en avance pour farter et pour être sûr d’avoir libre accès aux toilettes. Des bancs de fartage flambants neufs attendent les premiers clients. Il fait chaud et le klister coule à flots. Après avoir recueilli l’avis d’Internet et de quelques experts, j’applique une couche de bleu Swix, une couche de mauve Toko, une couche d’orange Start, une couche de rouge Briko et une couche d’argent Rode; ça remplace avantageusement tout klister universel. Mes skis sont rapides et pas mal collants, il leur manque de quoi retenir les klisters qui migrent dangereusement vers l’arrière de la semelle. De retour au banc de fartage, je soulève mes couches, j’applique du vert sous mon talon et je replace le reste. Je suis prêt. J’en profite pour suggérer aux coureurs de l’an prochain d’utiliser le nouveau fart universel Toko : on programme l’ordre dans lequel on veut les couleurs, on pèse sur le bouchon et les klisters sortent du tube dans l’ordre désiré. Quel progrès !

Les amis, c’est l’heure, il faut y aller. On s’est donc rendu au plateau de départ, face aux gondoles du Mont-Sainte-Anne. C’est là que le Challenge commence : pas vite, il faut le dire. Dans tout challenge, il faut attendre une heure sur la ligne de départ. C’est pour que les organisateurs vérifient notre attitude face au stress du départ et assurent notre sécurité. C’est étonnant parce que parqués derrière une barrière, on ne risque pas grand chose, à part des engelures (par chance, il ne fait pas froid), l’hypothermie (heureusement il n’y a pas de vent), l’envie de pipi (les spectateurs baissent les yeux quand on ouvre nos braguettes) et les crampes d’estomac (un distributeur de barres énergétiques alimente les plus faibles).

Finalement on est parti. Lentement, parce qu’après vingt mètres, la prudence s’impose au premier chemin à traverser. Ensuite, on s’est tous pris pour des vedettes parce que les meneurs (Pierre, Jocelyn, Guido, Carl, Marie-Odile, Maire-Hélène et le coureur du Motel les Berges…) ont adopté leur rythme du dimanche sans compétition. Je suis fier d’avoir suivi mes idoles quelques minutes. C’est valorisant de skier avec nos élites, même si on en arrache pour les suivre quand ils roulent en zone 1. J’ai même demandé si je ne pouvais pas mener quelques secondes, pour me faire un souvenir pour ma retraite, mais personne ne m’a entendu.

La montée a commencé dès que l’élite a accéléré (ou que j’ai ralenti, je ne me souviens plus). La piste n’est pas très belle. Il reste encore quelques portions tracées, ce qui nuit au Challenge qui, normalement, se déroule hors piste. Aucun problème : venant de Montréal, je m’entraîne sur le mont Royal et j’ai l’habitude des pistes détruites quelques minutes après le passage du traceur. J’ai donc évité les traces pour ne pas être disqualifié. Donc, on monte et on arrive sous les lignes de l’Hydro où un nouveau challenge nous attend : le slalom au milieu des motoneiges. Là, j’ai un handicap : je m’entraîne au milieu des merdes de chiens et non au milieu des  » skidoo « , mes réflexes ne sont adaptés ni à la vitesse ni à l’odeur des motorisés.

Les skieurs sont maintenant regroupés par affinité. Moi je skie avec Christian, un des membres de l’écurie du Motel les Berges et André. Le paysage est grandiose, fils électriques devant, fils électriques derrière, odeur de gazoline partout. On bavarde amicalement pour passer le temps entre les postes de ravitaillement qui ne sont pas à leur poste, comme dans un vrai challenge.

Après un petit tour dans un boisé, pour se changer les idées, on a entrepris la descente vers le fleuve, dans une piste de bobsleigh. Personne ne s’est planté, mais tout était prévu : la fin de la descente est accessible en train pour assurer le transport à un hôpital en cas de problème.

Il nous reste maintenant une quinzaine de kilomètres le long de la piste cyclable. Je vais pouvoir structurer gratuitement mes skis sur un mélange neige-sable-asphalte de première qualité. Pour les grosses rainures, les organisateurs ont prévu des tunnels remplis de garnottes. On est enfin arrivé au Domaine Maizeret, sous les acclamations de la foule. Les premiers sont déjà derrière leur bière, mais avant de les rejoindre, j’ai attendu pour féliciter les amis. Christian n’a pas l’air trop abîmé et Jean-Yves veut déjà repartir pour la deuxième partie. Marie-Hélène et Bernard se sont perdu quelques kilomètres, mais comme c’est un challenge, on peut s’égarer si on veut.

La collation était excellente, le dodo aussi.

Deuxième journée, en patin cette fois. On doit faire quarante-cinq kilomètres, ou quarante-deux, ou trente-sept, personne ne sait puisque c’est un challenge et ça doit rester secret. Redépart avec le coureur du Motel les Berges. Il est un peu plus fatigué qu’hier, mais moins que demain. Comme dans tous les challenges, on a patienté une heure sur le plateau de départ, pour notre sécurité, bien entendu. Et puis, on est parti en file autochtone (ou amérindienne, comme vous voulez) à travers la ville. La belle file de skieurs, tirée par les gros cardios locaux a traversé quelques parcs et plusieurs rues avant de s’étirer et se rompre pour laisser filer les vedettes.

La première montée fait au moins huit kilomètres et je me suis payé le luxe de dépasser le coureur du Motel les Berges. Il m’a doublé aussitôt et a accéléré un peu trop à mon goût. Je suis resté avec Marie-Odile pour discuter un peu. Je n’ai pas pu, elle roule trop vite.

Aujourd’hui, c’est dimanche et les motoneiges, qui se reposent des efforts d’hier, sont moins nombreuses. Par contre, les postes de ravitaillement sont bien mieux cachés qu’hier et je n’en ai vu qu’un seul. La piste est belle et serpente à travers de nombreux boisés. Pour le  » structurage  » des skis, c’est excellent : on traverse plusieurs routes, et on longe de nombreux chemins recouverts d’une mixture abrasive extrêmement efficace. J’ai skié tout seul, essayant de rattraper Govinda dans le sprint final. Quand j’ai réalisé que ce n’était pas lui, mais un biathlonien sans fusil, j’ai arrêté ma poursuite. Je voulais garder de l’énergie pour lever ma bière et féliciter mes amis. Acclamé par la foule, j’ai franchi la ligne d’arrivée et j’ai bu quatre  » boost  » d’un coup pour me refaire une hydratation.

Mai 1999

Mai
01

I remember you! ( extrait d’un journal suédois )

I remember you!

NDLR : Cet article est extrait d’un journal suédois. Le Canadien cité s’appelle Georges Girard.

 » I remember you! « , entendis-je soudain quelqu’un prononcer avec un accent français derrière moi. Cela se passait à l’aéroport Linate de Milan. Nous étions en route vers Folgaria pour la Masters World Cup. C’était, en effet, à moi que s’adressait cette personne qui, je l’appris plus tard, était un Canadien de 82 ans. Nous étions dans le hall des arrivées et attendions nos équipements. Il avait fait le voyage seul à partir du Canada via Paris et se trouvait maintenant à Milan sans avoir planifié le reste du trajet jusqu’à Folgaria. Un autocar nolisé attendait la troupe suédoise à la sortie de l’aéroport et nous avons invité le Canadien à nous accompagner, invitation qu’il accepta avec beaucoup de gratitude. Le voyage dura trois heures, et je me suis demandé, par la suite, comment il avait compté se rendre jusqu’à Folgaria avec tout son attirail.

Il se peut fort bien que nous nous soyons rencontrés lors d’une Masters auparavant, mais, à part cela, nous ne connaissions pas ce skieur enthousiaste qui ne s’exprimait quasiment qu’en français. Il se demandait si Elis Furhoff, qu’il appelait  » The Champ « , était du voyage et, comme c’était le cas, il comprit que les médailles d’or dans la vraie classe des vétérans étaient déjà réservées. Il savait de quoi il parlait, car Elis a remporté, comme tout le monde s’y attendait, ses trois médailles d’or dans la catégorie homme de 80 ans et plus. La Suède a réalisé sa deuxième meilleure performance à une Masters depuis la création de cette coupe en 1980 ayant, à part Elis, quatre skieurs qui ont réussi le grand chelem : l’incroyable Martin Lundström, qui a maintenant recueilli 17 médailles d’or de ses participations à des Masters; Bernt Östlund, chez les hommes de 70 ans et plus; Bjarne Andersson, chez les hommes de 55 ans et plus; et la dernière, mais non la moindre, Ruth Svensson, chez les dames de 60 ans et plus, qui est d’ailleurs en têtes des médaillés suédois à la Masters. Orjan Sandler, chez les hommes de 55 ans et plus, a remporté notre seizième médaille d’or. Une médaille d’argent et quatre de bronze sont venues compléter la récolte de médailles lors de ces championnats pour les vétérans, qui se sont déroulés sous un soleil radieux et qui, à notre avis, ont été très réussis tant pour l’atmosphère générale qui régnait que pour l’esprit de camaraderie. Le drapeau suédois doit encore flotter dans le bois de Trentino, au point de ravitaillement que nous avions le dernier jour de l’épreuve sur longue distance. Hilding Hellström et moi-même, qui étions les derniers à quitter l’endroit, après avoir distribué pendant huit heures des boissons aux skieurs, avons tout simplement oublié le drapeau.

Certains tentent de déprécier les performances de nos coureurs dans les catégories des plus âgés en insinuant qu’il y a peu de participants et que la concurrence est faible. On oublie que la sélection chez les skieurs plus âgés commence bien avant les compétitions elle-mêmes. Ce ne sont que des hommes et des femmes exceptionnels qui parviennent à maintenir leur motivation à la fois pour s’entraîner et pour participer aux compétitions et qui, en outre, sont en mesure de demeurer actifs à un âge avancé. La Suède, pour une raison ou une autre, a toujours été bien représentée, en quantité et en qualité, dans les catégories des skieurs plus âgés.

Lors des championnats suédois pour les vétérans qui se dérouleront à Sunne en 1998, l’Association suédoise des skieurs célébrera son dixième anniversaire. Nous espérons que ce sera une grande fête où un nombre record de participants s’inscriront. Nous pouvons déjà vous assurer une excellente organisation ainsi que des pistes de première classe. Les championnats de cette année à Haninge ont été un franc succès. Le Club sportif Jordbãnningarna et l’Association sportive Linden commandent l’admiration pour les prodigieux efforts qu’ils ont déployés pour que les épreuves aient lieu. Les coûts des nombreux  » camions de neige  » auxquels on a dû recourir ont bien failli ruiner les clubs. C’est grâce à tous les commanditaires associés, dont le principal était Folksam, que les pertes ont pu être gérées. Les clubs auraient pourtant bien mérité les profits, déjà prévus au budget, qu’un hiver normal leur aurait procurés.

En l’an 2000, la Masters World Cup se tiendra en Suède, selon le programme actuel. C’est la ville de Kiruna qui a été choisie lors de la réunion annuelle de la WMA à Folgaria pour être l’hôte de cette coupe. Les épreuves s’échelonneront entre le 19 et le 25 mars, ce qui nous épargne enfin les ennuyeux conflits de calendrier avec la Vasaloppet qui ont été la règle au cours de la dernière décennie. Nous nous réjouissons également d’apprendre que nous n’aurons plus à perdre du temps dans les longs déplacements vers le lieu de compétition, comme c’est souvent le cas lors des Masters.

Nous souhaitons donc  » Bonne chance !  » à Kiruna dans l’accomplissement de l’énorme tâche que représente la responsabilité d’organiser la Masters World Cup. Mais, en attendant, les skieurs vétérans du monde entier vont s’affronter à la Masters de Lake Placid aux États-Unis. Les épreuves dureront du 1er au 7 mars. Nous espérons, en dépit de l’habituel chevauchement avec la Vasaloppet, que la troupe suédoise pourra, comme de coutume, compter sur une participation nombreuse et de bon calibre. Pour tâcher de maintenir les coûts à un niveau raisonnable pour nos membres, l’Association suédoise des skieurs vétérans organise des voyages à la Masters sans quelque visée lucrative. Parmi les skieurs inscrits à ces voyages, figure Tore Vasell, un ancien grand coureur de Brãnnan. Il fait maintenant un come-back qu’il motive en ces termes :  » C’est l’occasion rêvée pour moi de visiter l’Amérique !  »

Mai 1999

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