La Transjurassienne, par Réjean Charbonneau, Montréal
Extrait de l’Écho des maîtres 2008 n° 20
Pour vous situer, cette course fait partie du Worldloppet. Le Worldloppet, c’est un regroupement d’une dizaine de courses dans dix pays différents, dont la Gatineau Loppet.
Le Juras est une région du Centre Est de la France, frontalière avec la Suisse. J’avais entendu parler des centres de ski de fond de cette région par Christiane Angelucci, une passionnée de ce sport que vous connaissez certainement. C’est donc après quelques sorties en ski dans différents centres de la région que j’ai constaté que c’est vraiment un paradis du ski. On y retrouve un centre dans presque chaque village et, de plus, comme il y a eu des ententes entre les communes pour que les centres puissent communiquer entre eux, vous pouvez skier de village en village et faire de grandes boucles. Il est aussi possible de manger en chemin, soit sur une terrasse près des pistes ou dans un refuge où on vous sert certaines spécialités locales… le bonheur! Au point de vue paysage, je dirais que c’est un mélange entre les Cantons de l’Est et les Laurentides.
Le climat est plus doux qu’au Québec, mais la saison est presque aussi longue car ces villages sont en altitude, de 1000 à 1700 m, ce qui fait que les nuits sont froides et la neige tient plus longtemps. Imaginez skier entre moins 5 degrés et plus 5 degrés tous les jours… le rêve! Ce qui m’a étonné aussi c’est qu’il y a beaucoup plus de ski patin que classique; je crois que c’est dû au fait que le fartage des skis classiques est plus compliqué à cause de la température et que le style patin a pris son envol en Europe… À titre d’exemple, à la Transjurassienne le samedi en classique, il y avait 800 personnes et le dimanche en style patin, il y avait près de 3 000 personnes, dont Christiane et moi. Ce n’est pas aussi gros que la Vasaloppet en Suède où il y avait cette année au-delà de 12 000 personnes, ça c’est un peu trop pour moi. Pour ceux qui le connaissent, vous en parlerez à Jacques Wong…! Il était là cette année!
Pour revenir à la Transju, le départ s’est fait en six vagues dont les deux premières pour l’élite internationale puis quatre autres vagues. J’étais dans l’avant-dernière. Du fait que je m’inscrivais pour la première fois, j’étais relégué vers l’arrière… Comme il y avait un départ toutes les 10 min, j’ai dû dépasser des skieurs tout le long de la course. Il suffisait d’être inscrit les années précédentes pour être plus en avant! Ce fut, malgré cet inconvénient, fort agréable compte tenu de l’ambiance exceptionnelle qui se dégageait de la foule au passage aux points de ravitaillement. Le parcours de la course à été transféré un peu plus au nord car la région a connu un redoux vers la fin de janvier; c’est pourquoi le parcours initial a dû être changé par manque de neige. Au lieu d’un 76 et d’un 54 km, tous les participants devaient finalement faire un 50 km. Les conditions étaient rapides au départ, il faisait moins 9 °C sur du gros sel. Après deux heures, les conditions étaient un peu plus lentes. Cela n’a pas ralenti les premiers. À l’arrivée, on a eu droit à un sprint enlevant de 7 concurrents et c’est Marco Cattaneo, un Italien, qui a remporté la victoire en 1:49:48 (plus de 27 km/h!). Côté féminin c’est Tatania Jambaeva (oui c’est une Russe) avec un temps impressionnant de 2:02:53. Pour ce qui est « du monde ordinaire », il y avait un peu de soupe vers la fin…! L’organisation était impeccable et ce fut une expérience inoubliable. J’étais content de ma course et c’est ce qui compte.
J’ai eu la chance d’être reçu par mon amie Christiane Angelucci qui m’a fait découvrir cette région qui est, soit-dit en passant, aussi une très belle région pour le vélo. Je vous conseille la région en hiver ou en été ou les deux… et les spécialités locales, comme le fameux fromage Comté et le célèbre vin jaune, vous attraperont sûrement au passage.
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