Sans tambour ni trompette par Paul Junique
L’été vient de se terminer et il est temps de vous replonger dans le merveilleux monde du ski de fond. J’en profite pour vous mettre au courant des dernières nouveautés tant pour les skis que pour le fartage.
Cette fin de siècle est marquée par un renouveau dans la forme des skis.
Fischer nous propose un clone de ski alpin. Entre la spatule et la fixation (de même qu’entre le talon et la fixation) le ski rétrécit, ce qui lui donne une ligne digne d’un régime Montignac de plusieurs semaines. À quoi ça sert ??? C’est un secret jalousement gardé par la compagnie qui ne le dévoilera au public qu’en 2002, lorsque le nouveau dernier modèle (beaucoup plus performant) fera son entrée sur le marché. Il paraît cependant que la poussée exercée par la jambe est intégralement transmise au ski. « Rien ne se perd, tout se transforme » : c’est Lavoisier qui serait content de savoir que son principe est enfin appliqué par les fondeurs.
Chez Peltonen, le poids du ski est encore inversement proportionnel à son prix. Et le prix a grandement augmenté, ce qui donne un ski tellement léger que les organisateurs de courses pensent à instaurer un système de handicap comme dans les courses de chevaux : plus tu ne pèses pas beaucoup, plus tu portes une surcharge qui pèse beaucoup. Comme ça, tous les fondeurs seront égaux et on aura tous de belles médailles.
Enfin, chez Atomic, on a aussi cloné un ski alpin, mais pas le même que chez Fischer. Sur le dessus, ce ski comporte deux renflements longitudinaux, très agréables à l’œil. Il faut cependant une pièce spéciale pour poser la fixation, ce qui augmente le poids du ski. Aucun problème, on peut toujours acheter des Peltonen. Les avantages de cette amélioration sont les mêmes que ceux de Fischer, mais adaptés à Atomic.
Pour les autres marques, je n’ai aucune idée des changements, j’ai seulement entendu dire que la taxe reste la même.
Côté bâtons, rien de surprenant pour qui a déjà vu les poignées Exel l’an passé. C’est Michael Jackson qui a inventé le système, il y a quelques années. La dragonne se dissocie de la poignée et peut servir de gant si vous avez froid aux mains. Très pratique sur une ligne de départ, ce bâton offre la possibilité d’aller faire un pipi de dernière minute : toute une révolution pour les oppressés de la vessie.
Pour les chaussures, grand changement chez Salomon qui offre enfin la ligne Pilot en jaune et noir plutôt qu’en noir et jaune. Pourquoi faut-il attendre des années avant de tels changements ne soient proposés au public ?
Enfin, le fartage. Cette année :
• tous les farts ont une durée de vie prolongée ;
• tous s’appliquent plus facilement et donnent une bien meilleure glisse ;
• tous ont un prix légèrement supérieur à celui de l’an passé, mais nettement inférieur à celui de l’an prochain ;
• tous ont un emballage beaucoup plus attrayant ;
• tous sont vendus par un représentant fort sympathique qui, malgré mes efforts pour vanter son produit, ne m’a jamais offert le beau costume jaune Toko, la gamme complète des poudres Swix, le coffret intégral du farteur Start ou la belle wagonnette Briko ;
• tous se couvrent de poils si on les oublie dans le coffre de fartage plus d’une saison ;
• tous ont eu un rendement exceptionnel aux jeux de Salt Lake City ;
• et tous sont fabriqués à base de pétrole biodégradable, sans agent de conservation.
C’est cependant la vue sur le marché de la machine à structurer qui a retenu mon attention. On peut enfin se l’offrir pour 25 000 $. Plus besoin de grattoir, de pierre au diamant ou de papier sablé. Silencieuse et extrêmement fiable, cette machine élimine complètement votre base en dix coups.
Du nouveau pour l’an prochain : un logiciel de fartage Toko. CD hybride, valable pour le classique et le style libre présenté dans un beau coffret Swix. Le principe est très simple : on rentre dans l’ordinateur les conditions météorologiques, le profil de la course, les caractéristiques du skieur, la médaille qu’on aimerait gagner, le nom des compétiteurs qu’on désire doubler et le ski se farte tout seul grâce à l’adaptateur qui relie l’ordinateur au banc de fartage. L’an passé, au Challenge Québec, j’ai eu l’occasion d’essayer ce fantastique logiciel. J’ai rentré les données suivantes dans l’ordinateur : temps magnifique, profil débile, piste abominable, très bon skieur (j’ai ajouté sympathique et bien sous tous rapports), médaille qui donne les plus beaux prix, A. Fortier. Tout s’est bien passé. L’ordinateur a même personnalisé mon fartage en ajoutant un petit mot : « Aucune crainte, votre compétiteur est dans une autre course, le Mondial de la Bière ».
Avant de vous quitter, voici quelques embarrassantes questions à poser lors de votre prochain atelier de fartage au Camp des maîtres :
• Pour ranger les farts, le coffre à pêche est-il préférable au coffre à outils ?
• La pâte à dents au fluor convient-elle aux longues distances comme la Keskinada ?
• Si on utilisait la neige artificielle à base d’eau fluorée de certaines municipalités, le marché des poudres fluorées en souffrirait-il ?
• Si j’ai le choix entre une commandite de Swix (grattoir métallique rouge) ou de Toko (grattoir métallique jaune), laquelle choisir ?
• Est-il vrai que T-fal se lance dans les semelles de ski ?
Vous vous êtes peut-être questionné sur le titre ? Et bien relisez le texte, il n’y est ni question de tambour ni question de trompette. C’est donc un bon titre.
P.-S. : Au duathlon, Léon m’a battu de trois secondes. Déprimé et honteux, je le félicite grandement.
Salut les amis, on se revoit au Camp des maîtres.
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