Cadence, l’amour et l’harmonie d’une grande passion par Gilles Duclos
Ma formule estivale, c’est d’partir au point du jour, soleil levant
Admirer la profondeur bleu ciel, défier la justice du temps
Brise légère en éventail au matin, murmure le chant du vent
Respirer l’air pur, prendre un bol d’oxygène comme carburant
Petits étirements, puis battre la semelle, léger réchauffement
Passionné, libre comme l’air, j’refuse de vieillir carrément
Au simple déclic de mes pompes, c’est l’désir qui monte d’un cran
Bon an, mal an, aucun maux ne me froisse, ni me glace le sang
Vélocité, c’est la plus belle saison de ma vie, celle où y a l’été
C’est une piqûre à l’état pur, un virus agréable à contracter
Sentir la jambe qui se déroule, prête à marteler la chaussée
Sous le doux crépitement du quartz, des pneus hyperpressés
Traverser les rails en douceur, en travers des chemins de fer
Rouler sur les chapeaux de roues, sans mordre la poussière
Avoir bon vent, puis sentir le déplacement de l’atmosphère
À vive allure, position accroupie, jambes en caresse de poitrine
Presser la cadence corps et âme, atteindre l’exultation du délire
Mouvements d’allégresses, c’est une fable poétique de plaisir
Déguster la nature à plein temps, refaire le plein à mi-temps
Atteindre le sommet des rêves de la terre, sans borne ni frontière
Se succéder deux changements la minute, face aux vents contraires
Inventer des circuits au hasard, sillonner les berges des Trois-Rivières
Ni l’air vivifié, ni les pleurs de la pluie ne m’épuisent des heures
Poursuivre sa route sans leurre, comme des oiseaux migrateurs
Prendre sa place dans l’trafic, pédaler en masse, être à son meilleur
Profiter de l’aspiration, puis triper dans la turbulence de Mike
Locomotive humaine toute vapeur, c’est une vraie bête de byke
S’évincer des as sur quatre roues, souvent plutôt maladroits
Dorénavant une véloroute ça se partage, chacun à ses droits
Exquis comme travail à la chaîne, côtoyer un Jacques Amyot
C’est une overdose de tourbillons de rayons, qui l’transporte
Acoustique au concerto pour roues libres, d’un Évariste Lavoie
Rouler sa bosse à dérouler son pédalier, l’éternel Indurain de la voie
Grand magicien des coteaux au pas de danse, sprinter naturel en soi
Ce p’tit tableau de poésie, est dédié à tous les cyclistes de la terre
Aux vétérans encore fervents de la pédale, ces passionnés de l’univers
À Louis Garneau graphiste renommé, tout dévoué pour le sport amateur
En harmonie avec les belles randonnées, celle Des Gouverneurs
Puis rendre un vibrant hommage, à tous les bénévoles encadreurs
Massologues artisans de la détente, sans oublier les organisateurs
Surtout à Jacques Landry, qui en est le président d’honneur
Et tout simplement pour l’amour du vélo… Gilles Duclos
Novembre 1996
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