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Jan
01

Un fondeur de 67 ans qui fait des envieux parmi ses collègues retraités

Un fondeur de 67 ans qui fait des envieux parmi ses collègues retraités par Martin Smith

Dès qu’il se lève, il a les yeux pétillants, un sourire accroché aux lèvres et débite des paroles au même rythme qu’il en déplace. Vite.

C’est un grand bénévole devant l’Éternel, d’une nature enjouée comme ce n’est pas possible.
Il porte bien le suffixe accolé à son nom, qu’il utilise pour se présenter à toutes les personnes qu’il rencontre, incluant celles dont il a fait la connaissance au camp d’entraînement de l’Association des maîtres en ski de fond du 2 au 5 décembre.

 » Bonjour, moi c’est Edgar Lajoiedevivre « .

Personne ne résiste au charme de ce p’tit vieux de 67 ans.

 » Écoute-moi bien, mon jeune, je ne suis pas un p’tit vieux. Je suis un respectable.  »

Retraité depuis le 28 janvier 1987, après avoir travaillé près de 44 ans pour la compagnie Abitibi-Price, le  » respectable  » Edgar Lajoie pratique le ski de fond depuis plus de quinze ans dans la région de Jonquière et participe à des courses un peu partout en province.

 » Je ne pourrais pas m’en passer, affirme-t-il « . Ça demande des efforts, mais si tu n’en fais pas, tu te laisses aller.

 » Des collègues retraités me rencontrent et me disent :  » Edgar, tu pètes le feu ! « . On dirait qu’ils pensent que ma forme tient de la magie. Leur problème, c’est que les gars NE veulent pas faire d’efforts.  »

Rolland Michaud, lui, voyait l’heure de la retraite arriver après 41 ans chez Northern Telecom. Il cherchait un moyen pour que sa vie ne se transforme pas en longue attente anxieuse vers sa conclusion inéluctable.

 » Les Jeux olympiques de Montréal m’ont ouvert les yeux, raconte-t-il. J’ai couru mon premier marathon à l’âge de 58 ans. J’en ai couru douze autres depuis.  »

Moins de deux semaines après avoir mis 5 heures 16 minutes à terminer celui de Varadero à Cuba, cet homme de 72 ans s’est pointé à la Forêt Montmorency pour prendre part au Camp d’entraînement des maîtres.

Assis à la cafétéria du pavillon de la Forêt vendredi midi, Rolland parlait de cette dernière course et des précédentes avec Doug Wren, un marathonien et fondeur de 71 ans qui enseigne à la faculté d’architecture de l’Université Laval.

Non loin de là, Raymond Lavoie, un résidant de Roberval retraité depuis deux ans, racontait que  » chaque matin je me réveille et je remercie le Créateur d’être en santé « .

Son secret n’est pas un lien direct avec l’au-delà, mais bien une mise en pratique très concrète du proverbe Aide-toi, le ciel t’aidera.

 » Je me tape entre 1 000 et 1 600 kilomètres de ski de fond chaque saison, indique Lavoie. Je considère ça comme un investissement dans ma santé.  »

Les  » respectables  » ne sont pas des apparitions insolites dans le paysage du ski de fond des maîtres. Pour plusieurs de leurs cadets, ils constituent de véritables inspirations.

Ils ont fait fi de l’adage selon lequel Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. Pour eux, les verbes  » savoir  » et  » pouvoir  » se conjuguent à n’importe quel âge !

1994

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